Chronique

JOHN DIVA and THE ROCKETS OF LOVE - AMERICAN AMADEUS / SPV 2021

Moins de deux ans après la sortie de Mama said Rock is Dead, John Diva et ses acolytes fans des eighties sont de retour avec un deuxième opus de 12 morceaux dans le même esprit festif, léger et positif.

L’album démarre avec Voodoo, Sex & Vampires, un titre pêchu, joyeux, dansant mais sur une mélodie qui sent le déjà entendu. On a quelques vibes country avec un peu de banjo et d’harmonica, toujours des références mixées aux USA, au Moulin Rouge (je n’arrive décidément pas à ne pas penser au moins une fois à Adam Bomb en écoutant John Diva, je pense à Bon Jovi et un peu à Ted Nugent, redneck et glam à la fois. Le refrain est entêtant et un peu répétitif, gentiment rock. American Amadeus offre quant à lui une intro plus originale, dotée de plus de caractère. John Diva aligne les références un peu clichées à Mozart (rien que ça, ce n’est pas rien de se proclamer « American Amadeus » quand même), le clip est drôle et sûrement pompé sur un mix du film « Amadeus » de Milos Foreman et sur… Mozart l’Opéra Rock ? Chœurs, un peu de clavecin et vocalises dans le refrain et voix off typiquement rock FM forment un ensemble qui n’a pas forcément beaucoup de sens mais c’est plutôt plaisant à écouter, le clip divertissant et pas prétentieux ajoute de l’intérêt à ce mix hasardeux, à savourer sans chercher midi à quatorze heures. On passe à Soldier Of Love qui sonne un peu Bon Jovi / Gotthard, ballade rock romantique, bluette d’amour rythmée de « ouh yeah ». Décidément ça ne rigole pas niveau références dans cet album en citant Roméo et Juliette, façon « regardez j’ai une culture classique messieurs dames, je ne suis pas qu’un rocker américain allemand ». Quelques chouineries de guitare pas tellement déchirantes sont déployées vers la fin avant un retour à la moulinette du refrain. Bling Bling Marilyn allie mélodie sympa et paroles totalement creuses et superficielles puisque la chanson parle d’une nana qui aime les diamants, l’argent, le luxe, les voitures de sport, bref aucun intérêt, mais le rythme enlevé donne envie de danser et les chœurs de chantonner, le look un peu old school du groupe dans le clip façon Pantera meets Poison et Cinderella n’est pas dégueu, ça passe bien comme titre feelgood sans prétention.

Le cinquième morceau Champagne On Mars, le plus court de l’album, est aussi celui que j’ai trouvé le plus surprenant et intéressant : la mélodie et le dédoublement du chant sont assez originaux, bien soutenus par la guitare et la basse, l’interprétation est très groovy. Cette chanson prend un peu plus de risques artistiques, avec ses échos un peu éthérés, on n’est pas uniquement face à un titre heavy sympa mais qui ressemble à mille autres, ici les petites influences pop et électro sont vraiment étonnantes, le résultat très frais me donne envie d’entendre plus de titres de ce style. Malheureusement pour moi Weekend For A Lifetime n’est pas du même acabit. Le début sur la voix à l’articulation impertinente de sale gosse que prend de temps en temps John Diva va bien avec le titre de la chanson (et dont le refrain me fait malheureusement furieusement penser à « Week-end » de Lorie : et pourquoi pas un duo ?). Je ne suis pas enthousiasmée par l’énumération des jours de la semaine (c’est-à-dire que ça fait assez longtemps que j’ai fini l’école primaire et que je maîtrise, espérons seulement que la prochaine comptine de l’album ne vise pas à réviser les couleurs ou la table des 5). Et là coup de chance, Karmageddon, la chanson la plus longue du disque, me plaît beaucoup, et ce tout de suite. J’adore le début aux accords sensuels et légèrement distordus, le beau placement de la voix sur la mélodie, avec un petit côté Whitesnake sur lequel je ne vais pas cracher (un de mes plaisirs même pas coupables et bien trop assumés). Le refrain romantico-rock m’embarque beaucoup plus que celui de la première ballade de l’album, l’ensemble est plus maîtrisé et équilibré, on trouve à la fois de la douceur et de la puissance dans la voix en alternance, et l’instrumentation est au top. Par moments je pense un peu à Skid Row. Le refrain est répété

de nombreuses fois, on n’est toujours pas sur de la grosse inventivité dans l’écriture, mais en prenant progressivement de l’ampleur donc il n’y a pas d’effet répétitif à déplorer. La fin est surprenante car étonnamment metal, la guitare vivace et aigue contrastant avec la suavité du reste du morceau. Rien à avoir avec Wasted (In Babylon)
 
Critique : Elise Diederich
Note : 7/10
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