Chronique

MARTONE - CLEAN / Magna carta 2008

Guitariste instrumental Canadien Dave Martone nous présente son nouvel album avec bien sûr sa pléiade d’invités prestigieux. Ne connaissant pas du tout ce spécimen, je me hâte à sa découverte.

« The goodie Squiggee song » permet donc de découvrir l’univers de notre homme. Un univers bien groovie qui rappelle pas mal le maître Joe Satriani. Dave, ne nous fait pas étalage dans un premier temps de sa technique formidable, mais distille des idées bien sympas que ne renierait pas Mattias "IA" Eklundh (Freak Kitchen), les deux hommes partageants un peu le même style.
Un premier titre des plus intéressant. « Nail grinder » fonce dans un très bon morceau où cette fois ci l’homme laisse parler sa verve, mais sans dénaturer une quelconque musicalité, bien au contraire. A noter notre premier invité qui n’est autre que Mr Satriani qui nous fait étal de son immense savoir faire dans un solo de toute beauté (Quelle classe !!). Pour l’instant je suis fort agréablement surpris par notre homme qui joue divinement bien et sait surtout écrire des morceaux accrocheurs.
Allons voir s’il est de même avec « Bossa dorado ». Un titre aux sonorités hispaniques des plus réussit. Une bossa speed sur lequel pleuvent des notes de guitare. Une bonne surprise. « Dinky pinky » elle reprend le bon métal interstellaire avec une technique de fou furieux !! Un moment de jeu en duo avec l’immense Billy Sheehan (Mr Big / David Lee Roth / Steve Vai). Après ces quelques instants de je t’en mets plein la vue, on calme le jeu sans calmer les intentions d’en mettre plein la gueule. Un formidable duo qui plaira aux guitaristes et bassistes de tout poil.
Un début tout calme entame « Coming clean ». Une ballade qui me rappelle un titre de Steve Vai, mais qui garde toute la beauté utile pour se laisser charmer sans dire un mot. Un superbe passage qui manque quand même de personnalité et qui montre que la technique peut s’utiliser autrement. « Hard wired » avec Ric Fierabracci, nous délivre un free jazz métal des plus époustouflant, voir parfois trop. Et comme si ça ne suffisait pas Greg Howe vient se mêler à la partie histoire de s’en payer une bonne tranche lui aussi. De quoi remettre les pendules à l’heure.
Après une telle tornade de notes « If i was a piano » est un titre calme où Dave nous démontre un jeu ahurissant. Tout en ‘acoustique’ il nous livre une prestation en tapping sur fond parfois de musique tsigane tout simplement bluffant. Pour « Moron face » on remet le métal en avant et aussi une artiste que j’admire tout particulièrement, Jennifer Batten (Michael Jackson / Jeff Beck) et son jeu ébouriffant. Un petit bijou de métal instrumental avec un putain de bon riff. Ouf quelle gifle et si ça ne vous suffit pas « Turn on the heater » poursuit, comme il se doit cette messe de la 6 cordes. Une nouvelle fois Ric Fierabracci, vient prêter main forte (oui bon il en a pas besoin) et encore une fois ça fonctionne à merveille.
Un petit « Angel fish » qui rappelle encore une fois Satriani, vient confirmer le talent du bonhomme dans un jeu moins expressif. Un bon moment à savourer.
On termine par « Fading into change » un dernier moment calme qui nous finit en délicatesse cet opus dédié à la guitare.

Conclusion : voici un artiste au grand talent qui rappelle les grandes gâchettes de Shrapnel Records. Certes un album pour musiciens car ça envoie grave mais un très bon album tout de même. A découvrir.
 
Critique : Guillaume
Note : 8/10
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