Interview

ROYAL REPUBLIC (2019) - Per Andreassen (Batterie) et Jonas Almén (Basse)

Bonjour. Vous êtes actuellement en plein promo tour, avec un bus à votre effigie.

Oui, nous faisons une tournée promotionnelle européenne pendant dix jours ce qui est vraiment pas mal. Nous sommes actuellement au milieu de cette tournée. Ce qui est cool c’est que cette fois-ci il n’y a pas de concert à faire, donc on en profite pour boire et faire un peu plus la fête. Car normalement en tournée, on ne bois pas tant que ça, on fait attention. Mais là, c’est un peu fou ce qui se passe (rires). Hier nous étions en journée repos et on a joué à ce jeu pour boire (ndlr: cf la vidéo 2mins with: https://youtu.be/8M3jen9w_xA ) dans le tour bus, on était tous saouls à la fin. C’est un jeu où quoi qu’il arrive tu dois boire tout le temps au final.

Vous avez un nouvel et cinquième album qui arrive bientôt dans les bacs

En effet. Cinq est un nombre magique en plus. C’est un moment important pour nous. On est fiers de ce nouvel album et de pouvoir le défendre sur scène. Je veux dire par là que chaque album de Royal Republic est une expérience horrible en soit car il y a tellement de pression, de concentration; alors s’il n’y avait pas de tournée après une sortie d’album, il n’y aurait pas de nouvel album tout simplement.
Nous avons besoin de nouveautés pour partir en tournée car je ne vois pas l’intérêt de jouer indéfiniment les mêmes morceaux sur scène.

J’ai écouté toute votre discographie, et je pense que c’est l’album le plus étincelant et le plus dansant que vous ayez fait à ce jour.

Wow, merci . Il semble que nous ayons toujours eu cet esprit de musique dansante tout aux long des années et au moment de faire ce nouvel album Club Majesté, on s’est dit aller, faisons sauter les barrières et faisons un « shiny and dancing » album. Ce n’est pas un album rock mais rock toujours en soit (ndlr: not a rock album but we still rock it).

Vous êtes quatre musiciens, avec différents goûts musicaux, expériences. Comment en êtes vous arrivez là?

Nous avons du mettre notre timidité de côté. Nous sortions tous d’une école de musique, avec des études au niveau élevé. On écouté tous Earth Wind And Fire, Michael Bolton etc. On savait tous comment jouer de la musique, chanter, faire des arrangements et on a voulu passer à l’étape suivante.
Au delà de ça, pendant les tournées, il y a toujours plein de musique différentes dans les loges ce qui nous inspire aussi.
On a commencé les répétitions il y a de ça deux semaines. C’était même la première fois que nous jouions les nouveaux morceaux tous ensemble. Je veux dire dans la même pièce. Pour les albums, on écrit les chansons puis chacun va enregistrer ses parties au studio l’un après l’autre. C’est aussi à ce moment que l’on dit tient, comment va-t-on jouer ça sur scène? Puis on se dit, ok, on verra ça plus tard (rires). Actuellement on est à ce point précis de chercher comment jouer les morceaux en live. Et quand on a joué Fireman And Dancer pour la première fois tous ensemble on s’est dit que ça va être vraiment bon!

Vous avez dit que vous étiez timides au moment de vos études. Mais si on prend l’exemple de Queen. Ils s’en sont bien sortis au final .

L’histoire à fait évoluer les choses. A cette époque là tu pouvais être un grand père et sortir quelque chose d’accrocheur et ça fonctionnait du moment que la musique était honnête. Tout le monde s’en foutait. Aujourd’hui si tu arrives et que tu dis que tu ne bois pas, que tu ne touches pas à la drogue etc les gens vont te regarder bizarrement et te prendre de haut. Les gens cherchent maintenant à créer un scandal pour faire parler.
La musique évolue bien plus rapidement aujourd’hui qu’auparavant. Avec cet album nous avons voulu parler de nos plaisirs coupables et jouer dessus. On se demande toujours ce que sera la prochaine tendance car les gens ne font plus ce qu’ils aiment au final. Le rock à même un peu disparu en soit, ou il est devenu moins présent. Il y a toujours un groupe qui arrive et sonne comme Led Zeppelin ou Queen, mais il n’y a rien de nouveau au final. Cet album est pour nous notre façon d’évoluer, de faire de nouvelles choses et d’avancer. Et on espère que ça va marcher et payer.

On est vraiment jaloux de vous ici en France. La Suède est un petit pays mais qui compte un nombre de groupes au potentiel, qualités et dynamisme incroyable comparé à chez nous. Comment expliquez vous ça ?

A partir de sept ou huit ans à l’école, chaque enfant à le choix de pouvoir jouer de l’instrument de son choix une heure par semaine avec un enseignant. C’est qui aide beaucoup. Les suédois parlent beaucoup de mélodies et de musique. La musique folk suédoise est très riche en soit. Les gens vivent à côté de personnes qui ont percé, qui sont partis vivre aux Etats-Unis par exemple. Ca les motive, et ils veulent faire pareil. C’est un peu comme dans une ruche. Et ainsi de suite.

Oui, quand on voit que le groupe est originaire de Suède, on se dit immédiatement que ça va le faire.

C’est la seule raison pour laquelle nous sommes là en fait (rires). On perpétue cette tradition et on continue de tracer le chemin pour les futurs groupes suédois.

Vous avez eu vos groupes qui vous ont inspirés. Que pensez vous maintenant quand vous voyez des enfants qui viennent à vos concerts ?

C’est très bizarre. Tu te vois revenir plusieurs années en arrière et être à sa place, devant la scène, dans le moshpit. C’est une chose vraiment cool niveau expérience. Même chose quand les gens font des covers qu’ils postent sur youtube. Je vais toujours les regarder, enfin au moins un petit bout. Cette sensation de donner l’inspiration est géniale. Et je suis toujours inspiré par ce qui m’entoure aussi. On doit toujours rester curieux.

J’ai une question vraiment spécifique pour cet album: est-ce vraiment Adam qui joue du saxophone?

C’est bien lui ! Il a appris à jouer du saxophone il y a deux ans. Depuis, à chaque balance avant chaque concert il monte sur scène avec le saxophone et tu peux l’entendre en fond. Ce n’est pas aussi bien que ce que ça peut paraître, surtout quand il joue les mauvaises notes (rires).

Vous êtes habillés en costume rouge. Est-ce parce que c’est Paris?

En fait, nous avons choisis de s’habiller comme ça sur scène depuis le Weekend Man tour, pour montrer notre unité et aussi avoir une identité visuelle sur scène. La seule chose c’est qu’on fait un marathon avec cette tenue. C’est un sacré challenge au niveau du groupe: la première personne qui enlève un bouton (haut ou bas) perd. Et tu bois plus… (rires)
 
Critique : Thomas Enault
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