Interview

BLACKRAIN (2019) - Mat (Basse)

Sixième album pour Blackrain avec ce « Dying Breed » d'excellente facture. Les Français ont eu de la persévérance, eux qui ont remis au goût du jour le glam/metal à une époque où il n'intéressait plus grand monde. Le vent a tourné et le glam/metal revient à la mode. L'heure de Blackrain semble enfin avoir sonné. Interview avec leur très cool bassiste Math.

« L'album est du pur Blackrain. Comment l'avez-vous pensé par rapport à « Released » ? »


« Cela a pris du temps pour faire ce nouvel album. On a été déçu de la réception de « Released » qui était notre premier album sorti dans le monde entier. Il n'a pas reçu l'accueil que l'on espérait. On a même failli à un moment faire un nouveau groupe. Les nouveaux morceaux ressemblent à ceux de « License to thrill », notre second album, devenu culte. »

« Vous aviez dit avoir aimé « Released » mais n'être pas totalement satisfait de la production. »

« Tu veux toujours que ton disque ait la meilleure production possible. On a beaucoup pensé par rapport à ce que l'on voulait pour le nouveau disque. On s'est posé des tas de questions. On a repris Chris comme producteur, lui qui avait bossé sur « License ». On a fait écouter l'album et les premiers retours étaient bons. Au final, on avait moins d'attentes pour ce disque que pour le précédent et du coup nous étions plus relax. »

« Pourquoi avoir choisi de retravailler avec Chris Laney ? »

« On avait adoré bosser avec lui. Notre chanteur a repris contact avec lui. Il cherchait des groupes à produire. Rebosser avec lui c'était comme un retour aux sources. En plus, il s'occupait en même temps de groupes qu'on aime bien comme Crashdïet. »

« L'album a été enregistré en Suède ? »

« En grande partie. A Helsinborg. La batterie a été faite à Paris et le mix à Stockholm. »

« Il y a comme souvent chez vous la classique ballade, avec cette fois, « All angels have gone » .Vous aimez le genre ? »

« C'est obligatoire dans un album de hard-rock. On a composé ce morceau pour la troisième saison de « Twin Peaks ».Il y avait un concours où tu devais composer un titre pour la série. Il n'a pas été retenu mais est né comme ça. »

« A call from the inside » qui clôt l'album sonne très Guns. C'est une référence du groupe ? »

« Clairement. C'est le groupe que l'on écoute tous à fond. Eux et Mötley Crüe. »

« On vous qualifie souvent de glam-metal. Cela vous va ? »

« Avec le temps, nous nous y sommes habitués même si nous n'aimons guère les étiquettes. Nous faisons du rock'n'roll. Lorsque nous avons débuté, nous étions un peu les seuls dans le genre. Nous étions un peu à contre-courant.Il ne faut pas trop s'éloigner du style que tu aimes. AC/DC fera toujours du AC/DC et c'est très bien ainsi. »

« Pourquoi avoir fait une reprise de « Ca plane pour moi » de Plastic Bertrand pour les bonus-tracks de l'album ? »

« C'est un titre qui marche bien à l'international. Un truc connu et bien qui sort de France. C'est culte, notamment en Suède. »

« Vous avez signé chez SPV/Steamhammer pour vous développer à l'international ? »

« Oui, clairement. C'est très bien de bosser avec des allemands. Ils sont carrés, efficaces. On a aussi un tourneur allemand. Ce sont des gens efficaces mais aussi très sympas donc c'est parfait. Ils sont toujours de bons conseils. »

« Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez fait le Hellfest cette année ? »

« Faire le Hellfest change tout. Cela te crédibilise sur la scène internationale. Cela a été en plus le meilleur concert que l'on ait jamais fait. C'était important pour nous que cela soit en France. Le fait que le festival ait eu l'idée de faire une journée 100% France le vendredi était une super idée et quelque chose de marquant. »

« Qui a fait cette pochette très horrifique ? »

« On ne sait pas. On a contacté la personne qui vit en Asie du Sud Est via Internet. On voulait un poster à la Kiss avec les quatre membre du groupe que l'on puisse mettre dans sa chambre comme nous mettions des posters dans nos chambres d'ados. »

« Vous partez bientôt en tournée ? »

« Oui avec nos potes de Kissin Dynamite. Ils marchent bien en Allemagne et ils le méritent. Cela va être la première tournée où nous gagnons un peu d'argent. C'est difficile d'avoir du succès aujourd'hui. On est très soudés dans le groupe. On a connu les vans pourris. Avoir un peu d'argent rend les choses plus cools et plus saines. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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