Interview

EGO KILL TALENT (2021) - Jonathan (Chant) et Theo (Basse)

Les Brésiliens d’Ego Kill Talent vont bientôt devenir un groupe aussi énorme de par le monde que Sepultura en leur temps. Leur nouvel album « The Dance Between Extrêmes » mêle avec réussite riffs heavy et mélodies pop. Un petit cousin brésilien de Foo Fighters que ce groupe. Entretien avec Jonathan et Theo, respectivement chanteur et bassiste du combo.

« Comment est venue l’idée de sortir cet album en trois parties : d’abord un premier EP puis un second et ensuite l’album qui reprend les deux EP plus d’autres morceaux ? »


« A cause de l’épidémie de Covid. A la base l’album devait sortir sans EP au préalable. On l’avait terminé en 2019. Nous devions tourner avec Metallica en Amérique du Sud et aux Etats-Unis puis avec System of a Down en Europe au printemps 2020. L’idée était de sortir le disque au moment de cette tournée européenne. »

« Vous aimez les Ep. Vous en avez sorti un certain nombre durant votre carrière. »

« La situation était différente pour le groupe au moment du premier album. On a sorti des EP pour nous faire connaitre. Puis après cela, nous avons décidé de faire un album car nous sommes un peu old-scool et aimons la façon dont on faisait les disques autrefois. »

« Le premier album date de 2017. C’est le covid ou vos longues tournées qui en font que ce nouveau disque n’arrive que maintenant ? »

« Les deux. Lorsque le premier album est sorti nous avons eu plein d’opportunités. Nous n’imaginions pas avant la sortie du disque que nous en aurions autant. Nous avons joué au Lollapalooza Brésil deux fois, au Lollapalooza Chili une fois, deux fois au Download. Les choses se sont enchainées et nous n’allions bien sûr pas refusés de telles opportunités. »

« Vous imaginiez que ce premier album ait autant de succès ? »

« On l’espérait mais nous n’avions pas pensé que cela marcherait aussi bien. C’était vraiment cool. »

« Vous semblez aimer la France. Vous avez sorti plusieurs EP de votre live aux Arènes de Nîmes. »

« Ce concert était vraiment spécial. Ces arènes magnifiques, ouvrir pour System of A down. C’est un super souvenir. Notre premier concert hors du Brésil a été à Paris donc oui on a des attaches avec la France. »

« Cette tournée européenne semble vous avoir marqué. »

« On a adoré les vibes des Arènes de Nîmes. C’était quelque chose d’unique. Ce tour en Europe a été un moment très important pour le groupe. C’était comme si nous réalisions un rêve. Jouer aux Arènes de Nîmes ou au Melkweg d’Amsterdam qui est une salle culte était quelque chose d’énorme. »

« Il y a des morceaux sur l’album qui sont un peu anciens comme « Diamonds and Landmines » qui date de 2018. »

« Nous adorons ce morceau. Nous l’avions sorti en single mais nous aimons tellement ce titre que nous voulions absolument qu’il soit sur le disque. »

« Votre musique évolue entre rock et metal. Vous semblez aimer les deux genres. »

« Cela vient naturellement. Nous aimons les riffs heavy mais également les mélodies pop. Nous écoutons Gojira, Sepultura, System of a down mais également Lenny Kravitz, Queen, Phil Collins. »

« Jean Dolabella votre batteur a fait partie de Sepultura. Votre musique est moins ouvertement metal que la leur. »

« C’est vrai. Mais nous accordons parfois nos guitares de la même façon que Sepultura sur certains morceaux. »

« Sepultura est un groupe culte et énorme au Brésil et de par le monde. J’imagine qu’il a ouvert la porte à de nombreux groupes brésiliens, vous et d’autres. »

« Absolument. Ils ont ouvert les portes pour plein de groupes, c’est clair. Nous sommes amis avec eux. Ce sont des mecs ultra sympas. Ils sont venus nous voir quand nous avons joué avec eux pour nous dire que nous étions la jeune génération et que nous devions continuer comme cela. Nous avons senti plein d’amour de leur part. Ils sont comme des cousins. »

« Vous êtes de la même ville qu’eux, Sao Paolo. »

« Même si nous vivons ici, personne dans le groupe n’y est né. C’est pareil pour les membres de Sepultura. »

« Sao Paolo est une ville avec une grosse scène. »

« Définitivement. La scène à Rio est moins importante que celle de Sao Paulo. La scène ici est très intéressante. »

Votre groupe semble très populaire en Amérique du Sud

« On ne peut pas se plaindre. »

« Vous avez enregistré l’album à Los Angeles, c’est cela ? »

« On l’a enregistré là-bas au début de 2019, au studio des Foo Fighters, les Studio 606. Nous avons passé trois mois à LA. C’était irréel de faire ce disque dans les studios de ce groupe. C’est un super studio avec une énergie incroyable. Notre producteur Steve Evetts qui avait déjà produit notre premier album nous a poussé dans nos limites. Être dans ce lieu avec lui était quelque chose de magique. »

« N’avez-vous pas eu peur que l’épidémie stoppe le groupe qui était alors en pleine progression ? »

« Pas trop car nous avons une super équipe qui bosse pour nous. On a un super label BMG et une équipe géniale au Brésil. Que des gens s’occupent de nous pour le monde entier est un privilège. On sait que lorsque les tournées seront de nouveau possibles, nous pourrons tourner. On a été triste de ne pouvoir jouer live mais nous savons que cela reviendra. »

« Être sur une major comme BMG vous a ouvert de nombreuses portes, j’imagine. »

« Totalement. Notre premier album nous l’avons fait en totale auto-production. On avait besoin d’être sur un gros label pour le second. On aurait pu signer chez Sony Brésil mais on voulait un label avec un rayonnement international. BMG était parfait pour ça. »

« Vous ne tournerez pas comme prévu en Avril prochain ? »

« Non, mais nous avons des dates pour 2022. Nous jouerons au Hellfest, pour l’édition 2022. Pour cette année nous ferons des live-streams. On ne sait pas quand nous en ferons mais c’est sûr que nous en ferons. »

« N’est-ce pas trop frustrant de ne pouvoir jouer live ? »

« Cela nous manque énormément de ne pouvoir jouer ensemble. Nous écrivons de la musique pour la jouer live. »

« J’ai d’ailleurs l’impression que vous avez retranscris l’énergie de vos live dans l’album. »

« Je suis content que tu dises cela. C’est vrai. Nous avons écrit ces morceaux en imaginant comment ils sonneraient sur scène. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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