Interview

SIDILARSEN (2024) - Benjamin (chant/guitare) et Marvyn (batterie)

Cinq ans après le déjà très bon « On va tous crever » les toulousains de Sidilarsen nous reviennent avec un tout aussi bon « Que la lumière soit ». Peut-être le disque le plus varié de toute leur carrière. Entretien avec Benjamin, chant/guitare et Marvyn, batterie.

« Le disque précédent « On va tous crever » date de 2019. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de sortir ce nouvel album ? »


« Il y a bien sûr eu le Covid et puis un changement de line-up avec l’arrivée d’un nouveau batteur : Marvyn. Avec le Covid on a eu besoin de souffler. Une fois la crise sanitaire passée on a de nouveau pas mal tourné. »

« Après le départ de Sam vous avez eu un autre batteur avant Marvyn. Celui-ci ne voulait pas rester ? »

« On a eu un batteur qui a fait la transition effectivement. Il a fait des concerts avec nous. Il était très bon et si, il voulait rester. On a fait des auditions et cela s’est joué à très peu de choses. Tout le monde a accepté la règle du jeu. Marvyn s’est imposé. »

« Sam était là depuis les débuts. Pourquoi est-il parti ? »

« Il en avait un peu marre de la vie sur la route. Il arrivait à une forme de saturation de tout cela. »

« J’imagine que cela a été difficile pour vous. Vingt cinq ans dans Sidi ce n’est pas rien. »

« Cela a été très difficile. Il était comme un frère pour nous. Il était là depuis l’origine du groupe. Mais c’est sa décision et nous la respectons. »

« On va tous crever » était un album très metal dans lequel il y avait mois de machines que par le passé. Là aussi il y en a moins mais le disque est moins metal. »

« Déjà on a voulu être plus nuancés avec ce disque. Nous dénonçons certes toujours des choses mais de manière moins frontale. On a beaucoup travaillé les mélodies pour cet album. On utilise toujours des machines mais de manière différente que par le passé. De façon plus mélodique. »

« Je trouve que c’est le disque le plus varié de toute votre carrière. »

« Tant mieux. C’est possible. On l’a voulu comme cela alors si tu le ressens ainsi c’est cool. »

« C’est aussi un disque peut-être plus classiquement rock qui peut toucher un public non metal. »

« Sans doute. Nous ne l’avons pas fait dans ce but mais en l’écoutant on s’est rendu compte qu’il pouvait effectivement toucher un public qui n’écoute pas de metal. Des amis à nous qui n’en écoutent pas ont bien aimé l’album. »

« Comme toujours vous dénoncez des choses mais de manière moins frontale. »

« Oui et pourtant de la guerre en Ukraine à celle entre Israël et la Palestine il y a des raisons de se révolter. Mais nous voulons sans doute aujourd’hui aborder les choses avec plus de recul. »

« Vous parlez beaucoup dans le disque du conspirationnisme, des complotistes. »

« Oui cette thématique revient dans pas ma de titres du disque. La période du confinement que nous avons vécu a développé toutes ces thèses conspirationnistes qui sont très dangereuses. »

« Le disque précédent s’intitulait « On va tous crever », celui-là « Que la lumière soit » c’est effectivement plus doux. »

« Oui. Parce que même s’il y a toujours des raisons de se révolter, même si la planète va mal, même s’il y a tous ces délires conspirationnistes dont on parlait tout à l’heure il y a toujours de l’espoir. Et nous voulons être positifs. Le titre est une manière de lutter contre l’obscurantisme. »

« Il y a deux instrumentaux dans l’album. Ils sont comme des interludes pour faire respirer le disque ? »

« Absolument. Et ils amènent un peu de douceur qui permet de rendre les morceaux brutaux encore plus brutaux. »

« L’album vient de sortir et vous partez déjà en tournée. »

« On a déjà fait plusieurs dates et il y aura pas mal de festivals cet été. On fera aussi bien sûr notre festival à nous comme chaque année, le Sidifest qui fêtera à l’occasion sa troisième édition. Ce sera le 19 Octobre prochain. »

« Et vous finirez en beauté cette tournée par un Olympia en Octobre 2025. Cela représente quoi pour un groupe de jouer à l’Olympia ? »

« C’est magique. C’est un rêve. On a encore du mal à y croire. Jouer dans cette salle mythique c’est ce que tout musicien rêve d’accomplir un jour. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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