Chronique

PRYDE - PSYCHOCENTESIS / Autoproduction 2013

Après un premier album très prometteur (cf. critique d’Alisia sur votre webzine préféré), les Marseillais de Pryde nous reviennent avec un nouvel opus intitulé Psychocentesis. Articulé autour du thème des troubles psychologiques et avec une pochette et un artwork assez dark (œuvre de Seth Siro Anton de Septic Flesh), nous restons donc dans la droite lignée de leur précédent opus Absence Of Light. Cependant, en accentuant son côté extrême, le groupe ne risque-t-il pas de perdre son côté mélodique ? Réponse ci-dessous.

On démarre donc ce sombre voyage par l’intro « Collapsing » qui nous met directement dans le bain (d’acide ?). A l’instar des ambiances présentes sur le « Metropolis part. II » de Dream Theater, nous avons affaire ici non pas à une musique, mais plutôt à des bruitages qui crée une totale immersion dans l’univers de Pryde. Directement enchaîné par le titre « The point of no return », nous entrons dans le vif du sujet. Et tous nos doutes s’envolent aussitôt, car même si le groupe a musclé son jeu, les rythmiques et les mélodies font toujours mouche ! Un mélange de mélancolie et de rage qui font que Pryde semble avoir créer le trait d’union entre Evergrey et In Flames. Les parties dark, principalement caractérisées par le chant extrême de Val et la double pédale de JP, sont distillées avec parcimonie et utilité. Le morceau suivant se nomme « Trapped in a dream » et est déjà connu des fans. En effet, le combo, en plus d’être talentueux, est malin. Quelques temps avant la sortie de l’album, il l’avait mis en ligne (NdSS : l’autre était « Illusive faith », sorti vainqueur), afin que les fans choisissent lequel des deux aurait droit à un vidéoclip. Le morceau, très bon, nous est donc déjà familier et nous rappelle les fondamentaux qui ont fait le succès du groupe : piano délicieux de Loz, voix puissante et haut perché de Val, rythmiques plombées de Seb et JP, et soli imparables de Cyril et Lo. Le titre suivant est le préféré de votre serviteur. Et j’en fus le premier étonné car ce n’est pas forcément une chanson qualibrée pour mes oreilles. Plus prog mélancolique que heavy, le refrain de « Artificial Paradise » est une vraie drogue. Effet assurément voulu par le groupe et diablement réussi. Une fois en tête, impossible de s’en défaire. Le triste peut être beau. Bravo messieurs !

Servant au groupe d’intro de leurs concerts, « Birth of dementia » se trouve finalement en quasi milieu d’album. Choix étonnant diront certains, casse gueule pour d’autres, bref couillu ! Composé par Cyril, nous ne sommes pas loin d’une pièce instrumentale quasi parfaite. Tout y est : mélodie grâce aux guitares, force et vitesse grâce à la basse et à la batterie, le tout sublimé par le clavier de Loz. Mention spéciale à ce dernier qui favorise le piano et les nappes d’ambiance, au détriment des soli supersoniques, et c’est tant mieux ! Passons au titre éponyme « Psychocentesis ». Démarrant comme un midtempo lancinant, ce dernier accélère au fur et à mesure pour devenir vraiment heavy sur le refrain. Durant plus de sept minutes, Val varie son chant et nous montre l’étendue de sa palette vocale (NdSS : et dire que le bougre s’en sort également très bien sur scène !). Il faut dire que le morceau est vraiment parfait pour cela car varié. Au tour de « Cold light » de débouler. Le rythme s’accélère, mais Loz garde la main mise sur l’ambiance et semble être le garant mélodique de l’album. Une sorte de garde fous (NdSS : connaissant bien les membres du groupe, cette expression leur va à merveille ;) ).
On revient dans une ambiance à la Evergrey, surtout sur les parties calmes, avec « Between the lines ». Joli midtempo, mais peut-être trop « classique » pour ce que nous a déjà proposé le groupe auparavant.

Vainqueur du duel pour l’obtention d’un clip, « Illusive faith » n’a pas volé son prix. En effet, efficace, mélodique, puissant, voici une véritable bombe sur laquelle le groupe se lâche littéralement pour un final apocalyptique ! On calme un peu le jeu avec « Step out of the mist » et ses guitares acoustiques. Une voix radio reprend quelques paroles de l’intro. Apaisant. Tout comme « The awakening » qui démarre tout doucement, comme son nom l’indique… pendant 40 secondes. S’en suit un déferlement de notes aussi lourd que mélodique, la voix de Val prend le dessus jusqu’à assurer des grunts bien caverneux, suivis d’un magnifique refrain en voix claire. Un morceau très riche, tonitruant et doux, bref à l’image de tout l’album. On clôture cet opus par un nouvel instrumental « Coming to consciousness » servant d’outro. Composé par Spiky (ex Ivalys), le clavieriste maître ès steampunk nous livre une partition totalement raccord avec l’ambiance générale de l’album.

Conclusion :
A l’instar de leurs compères de Galderia, les Marseillais de Pryde nous livrent là une deuxième offrande de très belle facture. Pas parfait évidemment (un ou deux morceaux en trop), le groupe n’a pas à rougir d’autres combos européens et doit continuer dans cette belle voie qu’ils se sont tracés. Autant sur le fond que sur la forme, la qualité et le talent sont là et laissent présager un futur aussi lumineux que leurs albums sont sombres !
 
Critique : Secret Sfred
Note : 9/10
Site du groupe : Site officiel du groupe
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