Chronique

DRAGONFORCE - REACHING INTO INFINITY / Ear Music 2017

En ce printemps un peu timide, le combo shredien anglais continue de produire des albums malgré le fait qu’il soit sans cesse en tournée à travers le monde. Ce nouvel opus « Reaching Into Infinity », qui a un titre un peu ambitieux à sa première approche, voit le batteur italien Gee Anzalone officialisé sur album.
Comme on le sait, le groupe a une certaine zone de confort musicale acquise depuis le fameux jeu vidéo, mais cette fois ci, notre franchie Fred Leclercq (basse), a quasiment eu la main aise sur toutes les compositions (on se souvient de son très bon « Seasons », ndlr). La curiosité étant un vilain défaut, soyons des garnements, et penchons nous sur ce nouvel album.

Débutant sur le titre éponyme, qui n’est autre qu’une intro mélodique à l’ambiance un peu ténébreuse mais guerrière, nous sentons où le groupe veut en venir. Effectivement, « Ashes of the dawn » débarque avec une intro fulgurante et envolée à la guitare, dans un tempo rapide mais moins qu’à l’habitude histoire de montrer que le groupe peut aussi faire du speed mélodique (et non de l’ultra speed) de haute volée. Le refrain mettre tout le monde d’accord avec une ligne de chant implacable et un Marc Hudson au chant impeccable. S’en suit le premier single « Judgment day », qui n’avait pas forcément marqué les esprits de part son manque d’originalité et son mode standard de bourrinage. Ca passe mieux dans l’album, mais reste quand même un peu aseptisé pour cette formation. « Astral Empire » reste dans cette lignée ultra speed avec une batterie démentiellement martelée dans laquelle on tire notre chapeau pas une nouvelle fois à Marc de part sa prestation. Non pas que les musiciens ne s’en sortent pas, mais parce qu’ils nous ont habitué à cette vitesse de tir.
« Curse of darkness » se voit logiquement être plus sombre, mais aussi plus posée, revenant dans cette ambiance du premier morceau. Plus originale et prenante, et donc plus intéressante. Là encore on s’en que le groupe a voulu essayer de nouvelles choses avec un titre plus sérieux et moi fait pour les Nerds. Bien vu et bien fait. Histoire de nous poser, le groupe nous place « Silence » et son intro acoustique, et donc, se voit être la ballade de l’album. Pas la meilleure du groupe, mais elle fait son travail sans problème.

Avec un tel titre, nous ne pouvons partir que dans une musique et une rythmique endiablée. « Midnight Madness » nous propulse dans cet ultra speed metal connu, mais rajoute en même temps des passages épiques et envolés, porteurs et fédérateurs qui on le sent, sera sur scène un morceau qui fera mouche avec le public. Débutant calmement et sur une ambiance lourde, « War! » nous explose littéralement dans un heavy speed agressif et burné sur lequel Marc prend une voix roque ce qui innovateur et des plus plaisant. Quand à l’envolée sur le refrain, ça fait mouche, sans parler du combo solo Herman / Sam qui comme à son habitude percute bien. La guerre continue ave vélocité et férocité sur « Land of Shattered dreams » qui fait partie sans aucun doute des nouvelles perles du groupe, donnant un nouvel aspect musical au groupe.
Un morceau de onze minute chez Dragonforce ça vous dit ? « The edge of the world » s’y colle. Intro acoustique, et début épique guerrier à la Blind Guardian, pour nous plonger dans ce surprenant moment de mélancolie et de douceur. Et c’est là la grosse surprise. Cet essai nous transporte et nous berce dans une musique quasi instrumentale sur la totalité. Au milieu de tout ça, des passages grunt et thrash qui viendront mettre une dose de piquant (on reconnait la main de Fred Leclercq) ; sans oublier les soli virtuoso à la guitare. Une belle pépite qui donne un intérêt supplémentaire à cet album.
« Our final stand » nous replonge dans ce heavy speed tonitruant et cette sensation de bien être procurée depuis ces quelques morceaux innovateurs. Là encore, c’est l’évasion et le plaisir. D’ailleurs « Hatred and Revenge » vient sans aucun doute enfoncer le clou avec ce côté plus ‘posé’ mais plus envolé et épique donné, qui uni la rapidité du groupe avec ce nouvel aspect plus direct, plus ‘simple’ mais tout autant captivant. Le final se fait sur un titre faisant certainement hommage à un des films dont Fred Leclercq est fan: « Evil Dead ». Posé, guerrier, ténébreux, ce titre s’embrase sur une guitare saturée et nous explose littéralement au visage avec cette ambiance rageuse et criarde.

Conclusion: Le groupe a trouvé son septième sens et nous prouve qu’il a encore de beaux jours devant lui en nous offrant de nouvelles perspectives musicales. Ils en ont transpiré, et le résultat est là. Bravo!
 
Critique : Lionel
Note : 8.5/10
Site du groupe : Site de Dragonforce
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