Chronique
MORBID ANGEL - KINGDOM DISDAINED / Silver lining music 2017
En sainte terre de Floride, berceau du Death métal, le passage à l'an 2000 a eu quelque chose de tragique pour un des pionniers du genre. La production a baissé en régime et n'a de surcroît pas toujours eu le succès escompté. Heretic, sorti en 2003 était dépassé et mal produit, autant que Illud Divinum Insanus, sorti en 2011, trop avant-gardiste et complètement rejeté par les conservateurs. Donc, si le public veut du Death de puriste, et qu'il faut repartir en tournée pour gagner sa croûte, alors Kingdom disdained le lui donnera. Mais à quel prix ?
Piles of little arms
Le pitch est énorme. L'artwork montre un géant à corne, en flamme, surgir d'une ville dans un décor rouge pourpre. Le chaos et la destruction. Fuck yeah ! ...Mais non. L'idée même de poster notre premier billet sur Morbid Angel a failli s'évaporer quelques secondes après avoir inséré le CD. Je veux dire, en language ado : "la production c'est juste pas possible quoi, no way !". On est bien d'accord que quand on parle de Death métal de puriste, on parle de brutalité et de vitesse, et d'un son rendu enfin audible. Puisque dans le temps, les labels qui ont donné la chance à ce genre de groupe, leur ont aussi donner l'occasion d'avoir un son décent. Altars of Madness, le premier album du groupe sorti en 1989 chez earache records, est toujours aussi bon trente ans plus tard. Grâce à quoi Morbid Angel a vite compté parmi les best-sellers de la sphère métal.
Et pourtant, dès le premier titre Piles of little arms ne fait entendre que la batterie, et les lignes de batterie comme leur rendu sonore sont catastrophiques. C'est à la fois un fail sur le casting, avec un énième changement de line-up, et une erreur de production avec une double pédale qui mange toute la place. Par conséquent, la guitare n'a aucune présence, le son est fade, étouffé, saturé. Sans déconner, sur ce coup là, le label Silver Lining Music, peu commun dans le métal extrême, a pris un risque considérable a laisser sortir ça en l'état. Heureusement, un certaine patte oldschool ressort de ce titre au travers d'un riff martial et catchy, et d'un solo, bref certes, mais qui reste fun. Allons plus loin.
Paradigms warped & D.E.A.D.
Il faut alors se pencher sur les quelques morceaux un peu plus mid-tempo de la seconde partie de l'album comme Paradigms warped. Et c'est à partir d'ici que commence un vrai temps fort, et pas seulement du bourrinage bruitiste. Ainsi, à la moitié de l'album, le titre qui éclate le plus la tronche, c'est D.E.A.D qui propose un moment de death intense, brutal, avec, oui, de la guitare ! Puriste et Profane mettront un pouce en l'air.
The pillars crumbling
The pillards crumbling est selon moi, le titre qui permet vraiment de se mettre dedans. Lourd, épais et enfin audible, on y découvre également un double chant façon Deicide bien gore et bien puissant. Un effet assez regretté dans un ensemble qui manque, de base, d'un peu de sel. D'ailleurs en parlant d'assaisonnement, il y a également à redire sur le solo.
Comme la plupart des titres de l'album, celui-ci sert de clôture. En d'autres termes, il faut subir un death un peu bateau et mal produit pour enfin apprécier le morceau, au moment où il se termine. Ca, c'est une frustration de chroniqueur, mais il est probable qu'une bonne partie des auditeurs n'attendront pas le solo du fade et inintéressant Declaring new law (Secret Hell) avant de passer à autre chose.
Conclusion : Au bilan, Morbid Angel a mis six longues années pour sortir un album inégal, mal produit en majorité. Les compositions sont assez courtes, répétitive, et fade et forcent à attendre un solo, tout aussi court, en bout de course, juste au moment ou ça devenait intéressant. En privilégiant une approche directe et underground, peut-être que le groupe parviendra à séduire les puristes. Mais à ce compte-là, autant directement se plonger dans le dernier Cannibal Corpse, Red Before Black.
Line-up
Trey Azagthoth - guitare, choeur
Steve Tucker - chant, basse
Scott Fuller - batterie
Dan Vadim Von - guitare
Tracklist
01. Piles Of Little Arms
02. D.E.A.D.
03. Garden Of Disdain
04. The Righteous Voice
05. Architect And Iconoclast
06. Paradigms Warped
07. The Pillars Crumbling
08. For No Master
09. Declaring New Law (Secret Hell)
10. From The Hand Of Kings
11. The Fall Of Idols
Piles of little arms
Le pitch est énorme. L'artwork montre un géant à corne, en flamme, surgir d'une ville dans un décor rouge pourpre. Le chaos et la destruction. Fuck yeah ! ...Mais non. L'idée même de poster notre premier billet sur Morbid Angel a failli s'évaporer quelques secondes après avoir inséré le CD. Je veux dire, en language ado : "la production c'est juste pas possible quoi, no way !". On est bien d'accord que quand on parle de Death métal de puriste, on parle de brutalité et de vitesse, et d'un son rendu enfin audible. Puisque dans le temps, les labels qui ont donné la chance à ce genre de groupe, leur ont aussi donner l'occasion d'avoir un son décent. Altars of Madness, le premier album du groupe sorti en 1989 chez earache records, est toujours aussi bon trente ans plus tard. Grâce à quoi Morbid Angel a vite compté parmi les best-sellers de la sphère métal.
Et pourtant, dès le premier titre Piles of little arms ne fait entendre que la batterie, et les lignes de batterie comme leur rendu sonore sont catastrophiques. C'est à la fois un fail sur le casting, avec un énième changement de line-up, et une erreur de production avec une double pédale qui mange toute la place. Par conséquent, la guitare n'a aucune présence, le son est fade, étouffé, saturé. Sans déconner, sur ce coup là, le label Silver Lining Music, peu commun dans le métal extrême, a pris un risque considérable a laisser sortir ça en l'état. Heureusement, un certaine patte oldschool ressort de ce titre au travers d'un riff martial et catchy, et d'un solo, bref certes, mais qui reste fun. Allons plus loin.
Paradigms warped & D.E.A.D.
Il faut alors se pencher sur les quelques morceaux un peu plus mid-tempo de la seconde partie de l'album comme Paradigms warped. Et c'est à partir d'ici que commence un vrai temps fort, et pas seulement du bourrinage bruitiste. Ainsi, à la moitié de l'album, le titre qui éclate le plus la tronche, c'est D.E.A.D qui propose un moment de death intense, brutal, avec, oui, de la guitare ! Puriste et Profane mettront un pouce en l'air.
The pillars crumbling
The pillards crumbling est selon moi, le titre qui permet vraiment de se mettre dedans. Lourd, épais et enfin audible, on y découvre également un double chant façon Deicide bien gore et bien puissant. Un effet assez regretté dans un ensemble qui manque, de base, d'un peu de sel. D'ailleurs en parlant d'assaisonnement, il y a également à redire sur le solo.
Comme la plupart des titres de l'album, celui-ci sert de clôture. En d'autres termes, il faut subir un death un peu bateau et mal produit pour enfin apprécier le morceau, au moment où il se termine. Ca, c'est une frustration de chroniqueur, mais il est probable qu'une bonne partie des auditeurs n'attendront pas le solo du fade et inintéressant Declaring new law (Secret Hell) avant de passer à autre chose.
Conclusion : Au bilan, Morbid Angel a mis six longues années pour sortir un album inégal, mal produit en majorité. Les compositions sont assez courtes, répétitive, et fade et forcent à attendre un solo, tout aussi court, en bout de course, juste au moment ou ça devenait intéressant. En privilégiant une approche directe et underground, peut-être que le groupe parviendra à séduire les puristes. Mais à ce compte-là, autant directement se plonger dans le dernier Cannibal Corpse, Red Before Black.
Line-up
Trey Azagthoth - guitare, choeur
Steve Tucker - chant, basse
Scott Fuller - batterie
Dan Vadim Von - guitare
Tracklist
01. Piles Of Little Arms
02. D.E.A.D.
03. Garden Of Disdain
04. The Righteous Voice
05. Architect And Iconoclast
06. Paradigms Warped
07. The Pillars Crumbling
08. For No Master
09. Declaring New Law (Secret Hell)
10. From The Hand Of Kings
11. The Fall Of Idols
Critique : Weska
Note : 6/10
Vues : 5739 fois