Chronique
WOLFHEART - WOLVES OF KARELIA / Napalm Records 2020
Le groupe finlandais de melodic death metal Wolfheart sort ce 10 avril son 5ème album en 7 ans, et désire nous emmener avec « Wolves of Karelia » dans une région reculée et sauvage parmi les plus pittoresques de Finlande, ce qui nous promet une plongée dans les forêts ténébreuses et un dépaysement manifeste, le temps de 8 nouveaux titres. Nous retrouvons donc Tuomas Saukkonen à la guitare et au chant, à l’origine du projet, accompagné de Joonas Kauppinen à la batterie, Lauri Silvonen à la basse et aux chœurs, et, petit changement de line-up, c’est Vargelis Karzis, anciennement membre de Rotting Christ, qui a pris la place de Mika Lammassaari à la guitare après son départ en 2019.
Le premier titre « Hail of Steel » débute par une longue intro puis la voix attaque, belliqueuse, accompagnée d’une batterie véloce. Le rythme est très rapide, non seulement les blasts de batterie sont ininterrompus, mais la guitare est omniprésente également. Je ne suis pas très fan de la voix de Saukkonen, que je trouve soit trop grave soit pas assez, mais bizarrement il y a quelque chose qui manque d’intensité ou qui me paraît forcé, ce qui ne m’avait jamais frappé dans les albums précédents de Wolfheart… Néanmoins l’ensemble donne envie de secouer la tête, c’est entraînant. Le solo de guitare aigu vers la fin vient équilibrer un peu l’implacabilité de la batterie et nuancer le morceau. L’intro du deuxième morceau « Horizon on Fire » est plus douce, mais rapidement contrastée par le déferlement de la batterie, de la guitare et de la basse. Je trouve la batterie trop présente, son martèlement constant dessert les autres instruments, puisque souvent les subtilités de la guitare et de la basse se retrouvent couvertes par la batterie et le chant, le mixage me semble étrange. J’aimerais profiter des mélodies assez dramatiques que je perçois en arrière-plan, mais j’ai l’impression de me prendre une averse de grêle dans les tympans ou d’entendre une armada de machines à coudre… J’ai très envie d’entendre une version uniquement pour guitare de ce titre en fait. La mélodie du troisième titre, « Reaper », est un peu plus nuancée et bondissante, puis le morceau devient plus thrash voire black par moments – mais de façon un peu brouillonne, je ne comprends pas trop ce qui se passe, le son produit vraiment une sensation de fouillis, les différentes parties ne semblent pas aller ensemble (pourtant j’avais terriblement accroché avec Wolfheart lors d’un concert au Petit Bain, qui n’a pourtant pas la meilleure acoustique de Paris). Heureusement le refrain un peu plus accrocheur et rythmé rebooste un peu l’ensemble. C’est frustrant d’écouter de la musique qui pourrait être superbe en modifiant tel ou tel paramètre, en baissant le volume de certains instruments et en augmentant celui d’autres… surtout pour un 5ème album, qui a – pour moi – des défauts que n’avaient pas les précédents. Le titre se finit de façon assez grandiloquente et atmosphérique. L’album se poursuit avec « The Hammer ». Avec un titre pareil je m’attendais à quelque chose d’assez bourrin, et je peux dire que je ne suis pas déçue, malheureusement quand la voix et la batterie entrent en scène ça devient rapidement le chaos, je préfère les moments instrumentaux, et ce sont les changements de tempo qui sauvent le morceau pour moi, quand tout devient plus suspendu et ondoyant, d’ailleurs le solo de guitare au tiers de la chanson apporte une respiration bienvenue. La mélodie en arrière-plan semble loiiin, loiiin derrière les arbres dans la forêt alors que le batteur et le chanteur sont dans la clairière avec des amplis, franchement je voudrais pouvoir profiter des accords que je peine à aller happer derrière cette cavalcade de notes qui me tombent dessus comme dévalant un escalier… La fin instrumentale est sympa mais pas super en phase avec le reste du morceau, les transitions sont un peu maladroites.
Le cinquième titre, « Eye of the Storm », offre un début lourd et grave au piano, puis à la guitare, ce morceau instrumental est sombre, intrigant, très narratif. C’est un interlude intéressant, j’y trouve un effet d’écoulement du temps, de ritournelle, de battement de métronome et d’écho. Ce
morceau mélancolique et un peu triste qui s’arrêt brusquement est joli mais pas non plus très prenant, même un titre de 3 minutes arrive à me lasser avant la fin… Le rythme du commencement du sixième titre, « Born from Fire », est un de ceux que je préfère depuis le début de l’album, je reprends un peu espoir, surtout que le chant, une fois démarré, couvre un peu moins la guitare (c’est très étrange d’avoir la sensation que les balances sont faites au fur et à mesure, comme en concert, alors qu’on est en train d’écouter un album, c’est peut-être pour pallier la nostalgie du live en ces temps de confinement justement ?). Une rupture rythmique un peu avant la moitié du titre produit un changement d’ambiance et une accélération, la batterie ne laisse aucun répit à l’auditeur, ce battage en boucle produit une sorte d’étourdissement fatigant à la longue… Encore une fois c’est le passage à la guitare, à la sonorité sensuelle et plus légère, qui rattrape un peu le tout. La sortie de morceau se fait une fois encore en ôtant simplement certains instruments pour laisser un squelette de musique, la construction des morceaux est un peu répétitive et c’est du déjà-vu, déjà-entendu… Place au septième titre, « Arrows of Chaos », qui est un autre titre du même acabit : même type de rythmes, de tons, d’ambiance, d’arrangements, jusqu’à la durée d’intro avant le début du chant… Et toujours le même défaut, ces airs que j’entends en fond qui semblent avoir du potentiel mais qui sont complètement ensevelis sous une furie brouillonne de chant et de batterie, étouffés par un torrent brutal mais même pas puissant. Je ne reconnais plus le Wolfheart que je suis censée beaucoup aimer. Le huitième et dernier titre, « Ashes », est le seul que j’avais écouté hors contexte avant de faire la chronique de cet album, et qui m’avait plutôt plu, et m’avait fait me dire que j’allais savourer cet album… Il offre plus de contrastes, de passages un peu atmosphériques assez réussis, de moments pour souffler que les chansons précédentes. Vers le milieu du morceau les riffs de guitare ont de la personnalité, c’est la chanson qui me plaît le plus, mais qui ne parvient pas à rattraper tout le reste, d’ailleurs même ce titre que j’avais aimé en l’écoutant tout seul me paraît désormais plus plat et long écouté dans le contexte de l’album…
Pour moi Wolfheart a un peu perdu son souffle vital, sa force et sa créativité, c’est une vraie déception personnelle que cet album, et je suis assez curieuse de connaître la perception d’autres chroniqueurs à ce sujet. J’ai déjà lu une chronique très méliorative donc cet avis n’engage certainement que moi, cet opus est peut-être une pépite pour d’autres amateurs et amatrices du groupe finlandais. J’adore « Shadow World », sorti en 2015, et j’aime beaucoup « Constellation of the Black Light », l’avant-dernier album, aussi c’est pour moi une sacrée dégringolade de m’être autant ennuyée, voire même d’avoir un peu souffert en écoutant un groupe que j’aime et dont j’attendais forcément un nouvel opus enthousiasmant. En espérant que leur futur 6ème album fasse office de retrouvailles pour moi.
Le premier titre « Hail of Steel » débute par une longue intro puis la voix attaque, belliqueuse, accompagnée d’une batterie véloce. Le rythme est très rapide, non seulement les blasts de batterie sont ininterrompus, mais la guitare est omniprésente également. Je ne suis pas très fan de la voix de Saukkonen, que je trouve soit trop grave soit pas assez, mais bizarrement il y a quelque chose qui manque d’intensité ou qui me paraît forcé, ce qui ne m’avait jamais frappé dans les albums précédents de Wolfheart… Néanmoins l’ensemble donne envie de secouer la tête, c’est entraînant. Le solo de guitare aigu vers la fin vient équilibrer un peu l’implacabilité de la batterie et nuancer le morceau. L’intro du deuxième morceau « Horizon on Fire » est plus douce, mais rapidement contrastée par le déferlement de la batterie, de la guitare et de la basse. Je trouve la batterie trop présente, son martèlement constant dessert les autres instruments, puisque souvent les subtilités de la guitare et de la basse se retrouvent couvertes par la batterie et le chant, le mixage me semble étrange. J’aimerais profiter des mélodies assez dramatiques que je perçois en arrière-plan, mais j’ai l’impression de me prendre une averse de grêle dans les tympans ou d’entendre une armada de machines à coudre… J’ai très envie d’entendre une version uniquement pour guitare de ce titre en fait. La mélodie du troisième titre, « Reaper », est un peu plus nuancée et bondissante, puis le morceau devient plus thrash voire black par moments – mais de façon un peu brouillonne, je ne comprends pas trop ce qui se passe, le son produit vraiment une sensation de fouillis, les différentes parties ne semblent pas aller ensemble (pourtant j’avais terriblement accroché avec Wolfheart lors d’un concert au Petit Bain, qui n’a pourtant pas la meilleure acoustique de Paris). Heureusement le refrain un peu plus accrocheur et rythmé rebooste un peu l’ensemble. C’est frustrant d’écouter de la musique qui pourrait être superbe en modifiant tel ou tel paramètre, en baissant le volume de certains instruments et en augmentant celui d’autres… surtout pour un 5ème album, qui a – pour moi – des défauts que n’avaient pas les précédents. Le titre se finit de façon assez grandiloquente et atmosphérique. L’album se poursuit avec « The Hammer ». Avec un titre pareil je m’attendais à quelque chose d’assez bourrin, et je peux dire que je ne suis pas déçue, malheureusement quand la voix et la batterie entrent en scène ça devient rapidement le chaos, je préfère les moments instrumentaux, et ce sont les changements de tempo qui sauvent le morceau pour moi, quand tout devient plus suspendu et ondoyant, d’ailleurs le solo de guitare au tiers de la chanson apporte une respiration bienvenue. La mélodie en arrière-plan semble loiiin, loiiin derrière les arbres dans la forêt alors que le batteur et le chanteur sont dans la clairière avec des amplis, franchement je voudrais pouvoir profiter des accords que je peine à aller happer derrière cette cavalcade de notes qui me tombent dessus comme dévalant un escalier… La fin instrumentale est sympa mais pas super en phase avec le reste du morceau, les transitions sont un peu maladroites.
Le cinquième titre, « Eye of the Storm », offre un début lourd et grave au piano, puis à la guitare, ce morceau instrumental est sombre, intrigant, très narratif. C’est un interlude intéressant, j’y trouve un effet d’écoulement du temps, de ritournelle, de battement de métronome et d’écho. Ce
morceau mélancolique et un peu triste qui s’arrêt brusquement est joli mais pas non plus très prenant, même un titre de 3 minutes arrive à me lasser avant la fin… Le rythme du commencement du sixième titre, « Born from Fire », est un de ceux que je préfère depuis le début de l’album, je reprends un peu espoir, surtout que le chant, une fois démarré, couvre un peu moins la guitare (c’est très étrange d’avoir la sensation que les balances sont faites au fur et à mesure, comme en concert, alors qu’on est en train d’écouter un album, c’est peut-être pour pallier la nostalgie du live en ces temps de confinement justement ?). Une rupture rythmique un peu avant la moitié du titre produit un changement d’ambiance et une accélération, la batterie ne laisse aucun répit à l’auditeur, ce battage en boucle produit une sorte d’étourdissement fatigant à la longue… Encore une fois c’est le passage à la guitare, à la sonorité sensuelle et plus légère, qui rattrape un peu le tout. La sortie de morceau se fait une fois encore en ôtant simplement certains instruments pour laisser un squelette de musique, la construction des morceaux est un peu répétitive et c’est du déjà-vu, déjà-entendu… Place au septième titre, « Arrows of Chaos », qui est un autre titre du même acabit : même type de rythmes, de tons, d’ambiance, d’arrangements, jusqu’à la durée d’intro avant le début du chant… Et toujours le même défaut, ces airs que j’entends en fond qui semblent avoir du potentiel mais qui sont complètement ensevelis sous une furie brouillonne de chant et de batterie, étouffés par un torrent brutal mais même pas puissant. Je ne reconnais plus le Wolfheart que je suis censée beaucoup aimer. Le huitième et dernier titre, « Ashes », est le seul que j’avais écouté hors contexte avant de faire la chronique de cet album, et qui m’avait plutôt plu, et m’avait fait me dire que j’allais savourer cet album… Il offre plus de contrastes, de passages un peu atmosphériques assez réussis, de moments pour souffler que les chansons précédentes. Vers le milieu du morceau les riffs de guitare ont de la personnalité, c’est la chanson qui me plaît le plus, mais qui ne parvient pas à rattraper tout le reste, d’ailleurs même ce titre que j’avais aimé en l’écoutant tout seul me paraît désormais plus plat et long écouté dans le contexte de l’album…
Pour moi Wolfheart a un peu perdu son souffle vital, sa force et sa créativité, c’est une vraie déception personnelle que cet album, et je suis assez curieuse de connaître la perception d’autres chroniqueurs à ce sujet. J’ai déjà lu une chronique très méliorative donc cet avis n’engage certainement que moi, cet opus est peut-être une pépite pour d’autres amateurs et amatrices du groupe finlandais. J’adore « Shadow World », sorti en 2015, et j’aime beaucoup « Constellation of the Black Light », l’avant-dernier album, aussi c’est pour moi une sacrée dégringolade de m’être autant ennuyée, voire même d’avoir un peu souffert en écoutant un groupe que j’aime et dont j’attendais forcément un nouvel opus enthousiasmant. En espérant que leur futur 6ème album fasse office de retrouvailles pour moi.
Critique : Elise Diederich
Note : 5/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
Vues : 5732 fois