Chronique

LUNA'S CALL - VOID / Listenable records 2021

#ERROR DISK#
Nous parler allons aujourd'hui d'un progressif métal album, quatuor britannique issu de pleine et fougueuse jeunesse.
#RESTORE Y
Décidément, cet album retourne le cerveau, et qui sort de l'ordinaire. Un pari de métal progressif jouant à la fois sur le tableau du classic rock et sur celui du death metal... avec un air de vous-savez-qui, et déjà un savoir-faire qui fait la différence. Une dinguerie je vous dis.


Commençons par l'évidence : Luna's call est un héritier d'Opeth. Celui d'avant, celui d'aujourd'hui, les deux à la fois, même si, en terme de métal extrême, le répertoire du groupe s'avérera plus large, on y reviendra. Autrement dit, les britanniques jouent sur deux contrastes. Les sonorités seventies apportent la lumière et les éléphants roses tandis que les passages plus rugueux plongent l'auditeur dans les ténèbres et le chaos. Tout cela est restitué à merveille puisque le groupe partage également le même talent pour la production. Elle est ici appuyée par Russ Russel, connu pour avoir produit entre autres Napalm Death, At the gates, Samael ou, pour ne citer que lui, l'album Abrahadabra de Dimmu Borgir. Et si le tout fonctionne à merveille, c'est que la liste des qualités ne s'arrêtent pas là.

Une grande qualité et non des moindres, Luna's call sait rendre accessible et aéré, quelque chose de complexe et plutôt lourd. Le tout ne se résume pas à un enchaînement déstructuré et complexe. Que ce soit au sein d'un même titre, fusse-t-il de treize minutes ou sur l'ensemble de l'album, il existe des ponts entre les deux mondes, érigés par des pauses mentales, des bulles d'oxygène qui, bout-à-bout, maintiennent l'immersion dans l'univers foisonnant du groupe. Ce sont des noms comme Dream Theater ou Devin Towsend qui viendront à l'esprit dans certaines façons excentriques de déconnecter de l'album, et des noms comme Katatonia ou encore Anathema, UK represent, qui ressortiront à l'écoute des transitions plus calme. Je retiens en particulier Enceladus & the life inside, enfantin et doom, fait d'arpèges en guitare sèche, de piano, et d'orchestres qui marquent une pause bien méritée en plein milieu de l'album.

Void ne remplit pas l'espace que de ponts et de routes. Le bonheur demeure au croisement des deux genres dominants. Signs et Locus en particulier branchent le prog rock et les métal extrême en simultanés sur des séquences frénétiques lourdes que riches. La basse tonne, la batterie gère la puissance, et la guitare pose le lead, les solis et les ambiances. Cela fonctionne parce que dans les deux registres abordent à leur façon le chaos et le grandiose. Ou plutôt, le talent du groupe le rend évident.

Pour autant, il ne faut pas considérer en lisant ces lignes que le métal extrême est fidèle à l'étiquette death metal. Pour rester dans ce champ lexical de la DDE, Luna's call recours massivement à une sorte de mi-chemin pour faire cohabiter tout ce beau monde. Les angles sont arrondis de sorte qu'un Solar immolation peut autant sonner comme du Symphony X que comme du Isahn, tout cela au final ne tenant qu'à une seule chose : le chant. Et chant est déterminant tout au long de l'album. Ils s'y mettent à plusieurs, en choeurs, en growl, en voix claire. Ils sont en maîtrise.

C'est une dinguerie. Voilà ce que je vais prêcher à qui veut bien l'entendre. Certes, de nombreuses influences collent à la peau de Luna's call, toutefois, chaque écoute est un repas gastronomique. L'équilibre au cœur de la composition. Faire simple et lisible avec beaucoup d'ingrédient, créer des moments à fort impact puis les faire digérer par un temps de pause tout aussi délicieux. La recette Void est un succès. A la fois dans la contemplation et dans l'action, il réussi son pari... Non, c'est une dinguerie, un point c'est tout.


Tracklist :
1)Merced's Footsteps
2)Signs
3)Solar Immolation
4)Enceladus & The Life Inside
5)Locus
6)In Bile They Bathe
7)Silverfish
8)Fly Further Cosmonau
 
Critique : Weska
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook
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