Chronique

Être la tête pensante d'un groupe génial et renommé ne doit pas toujours être facile. Esa Holopainen n'échappe sûrement pas à la règle.
Profitant de cette fausse crise sanitaire pour s'isoler un peu, l'un des maître à penser d'Amorphis sort son premier essai solo, "SILVER LAKE BY ESA HOLOPAINEN' totalement libre de son inspiration. L'album est en mémoire d'Alexi Laiho. Ce qui pour moi rend l'album un peu spécial...
Le concept me plaît: un titre, un guest, et il y a du très très bon. Commençons la visite sans plus tarder.

On commence par le titre éponyme qui fait office d'intro. Acoustique avec une superbe guitare, on a un rendu posé, mélodieux, envoûtant, suave. Parfaite mise en condition. La monté en puissance est totalement maîtrisée.
"Sentiment" continue sur cette voie calme, acoustique, avec un Jonas Renkse agréable à écouter sur ce morceau planant. Je suis beaucoup plus captivé par le "Storm", qui se rapproche des mélodies amorphicienne (oui j'invente mes mots). Les quelques lignes de guitares sont magistrales et secondent Hakan Hemlin qui exécute à merveille ce titre qui fait partie de mes favoris grâce à un refrain impeccable.
Changement radical d'ambiance sur "Ray of Light", plus moderne sur son mix, et un Einar Solberg qui m'évoque par moment Matthew Bellamy. Autant ne n'accroche pas du tout à "Leprous" mais là le gars me bluffe vocalement. Quelle voix!

Milieu d'album avec petite cassure originale, à savoir l'interprétation musicale d'un poème de Eino Leino "Alkusointu". Loin d'être mauvais le morceau n’est pas facile d'accès. Néanmoins la narration de Vesa Matti-Loiri est imposante. Sa voix roque en fait un conteur né.
Mon cher Tomi Joutsen adoré se devait de faire une apparition et c’est bien le cas sur « In Her Solitude » qui sera le morceau le plus agressif de l’album (et il est pas si violent que ça). Tomi fait un excellent boulot sur un titre relativement simple. Une des force du titre est de passer bien dans cet album là où j’aurais trouvé ça soupe sur un opus d’Amorphis.

On enchaîne, avant de finir, deux morceaux très bons : « Promising Sun » avec un Björn « Speed » Strid qui prouve que le chant clair c’est fait pour lui. J’adore sa voix et il est impérial sur ce titre rock metal de bonne manufacture.
Mais la réelle surprise est sur « Fading Moon ». Pourquoi ? Et bien je vais vous le dire : Anneke Van Giersbergen chante de façon plaisante. Alors oui ce n’est que mon opinion bien sûr mais je déteste le chant de cette femme. Et là ben ça passe très bien, elle n’a pas ses intonations habituelles et du coup je me régale ! J’en aurais presque douté.
Véritable alpha et omega de cette œuvre, Jonas Renkse clôture avec « Apprentice » sur la même ambiance que « Sentiment ». Très calme et posé, parfait pour terminer ce voyage.

Bien qu’assez court, l’album n’a pas besoin de plus de temps. Il est cohérent et bien ficelé, prouvant que Esa Holopainen avait une vraie vision de son œuvre. Tout n’est pas parfait, mais le temps passé en sa compagnie vous apaisera superbement après une journée difficile.