Chronique

KAMELOT - THE AWAKENING / Napalm Records 2023

Si il y a bien un album attendu en ce début d’année, c’est ce nouvel et treizième album studio « The Awakening » de Kamelot. Pourquoi attendu ? Annoncé pour fin 2020/début 2021, la sortie s’est finalement vue repoussée à cause du bordel mondial que tout le monde a vécu. Thomas Youngblood et ses comparses ont donc eu le temps de peaufiner les treize titres de l’album sélectionnés parmi vingt cinq composés. Album donc attendu car le groupe avait laissé ses fans sur un bien bon « The Shadow Theory en 2018).
Autre point notable, l’officialisation sur un album studio (car il est déjà sur l’album LIVE FROM THE 013 sorti en 2020) d’Alex Landenburg (Luca Turilli’s Rhapsody, 21Octayne, Mekong Delta, Annihilator…) ; et donc voir ce qu’il va apporter au groupe grâce à son jeu versatile et sa technique.

Contrairement à la tendance actuelle de dévoiler pléthore de singles avant la sortie de chaque disque, le combo a décidé d’en dévoiler que deux, mais pas des moindre. Le premier « One More Flag In The Ground » est, comme son nom l’indique, là pour planter le décor et annoncer la couleur. Du gros son, du power metal épique, des orchestrations en veux tu en voilà; ce pour un titre diablement accrocheur. Le second single « Opus Of The Night (Ghost Requiem) » feat Tina Guo est en soit l’évolution logique, la progéniture de l’album Ghost Opera. Même ambiance, un fond plus travaillé et plus sombre pour rester dans l’esprit musical pris par le groupe depuis quelques années. Il est intéressant aussi car avec une ambiance générale mais séparée de pas moins seize années, il y a le changement de chanteur et forcément la comparaison avec Roy Khan revient. Un duo pourrait être assez spectaculaire sur ce titre.

Pour ce qui est de l’album, c’est structure habituelle: Intro, chansons et Outro. Le premier morceau de l’album « The Great Divide » met les choses au clair directement en nous collant une claque en bonne et due forme. Le titre nous explose à la figure en nous mettant des 'paillettes dans les oreilles'. Je suis même surpris qu’il n’est pas été pris comme single tellement il a tout pour, et surclasse même « One More Flag In The Ground » qui est plus conventionnel vis à vis de la discographie du groupe. Un lancement dantesque qui est suivi d’ « Eventide » qui là encore de lâche rien, au point qu’on est à deux doigts de se déboiter la mâchoire. C’est léger, puissant et envolé. Tommy est en grande forme et nous captive sur le refrain. Ça va faire mal sur scène, qu’on se le dise. Un peu plus loin, après les deux singles, arrive « Midsummer’s Eve » qui a la délicatesse de nous laisser reprendre notre souffle. Une très jolie ballade menée par Oliver Palotaï, forte en émotions, pour quasiment cinq minutes d’évasion et de gaieté. « Bloodmoon » par contre reprend les choses en main et c’est Alex qui mène la barque (enfin le bateau plutôt) sur ce mid tempo épique et envolé. « Nightsky » se voit un peu plus moderne côté sonorités, boosté par des choeurs à son lancement, c’est un nouvel hymne guerrier qui retenti, appuyé par « The Looking Glass » là encore ténébreuse et envoutante jusqu’à ce que « New Babylon » arrive et nous colle un direct du droit en pleine face avec son ouverture grandiose, ce avec des chœurs prenants que l’on retrouvera tout au long du morceau, avec au passage un feat de Melissa Bony (Ad Infinitum) en guest pour quelques growls en bonne et due forme. « Willow » est une nouvelle ballade mais plus orchestrale, plus langoureuse et mélancolique comparée à « Midsummer’s Eve », sans parler du superbe solo guitare de Thomas. Le morceau final « My Pantheon (Forevermore) » se lance doucement avec de retentir et de nous plonger dans un nouveau hit de power metal endiablé et épique alternant passages délicats et puissants.

Thomas Youngblood nous avait dit lors de notre dernier entretient (réalisé pour l’album The Shadow Theory ») qu’il avait encore dix ans devant lui avec Kamelot. Cinq années sont passées depuis et on dirait que le groupe a fait une cure de jouvence et nous offre là, ce sans aucun doute, son album le plus abouti. L’attente en valait la chandelle, et on ne se lasse pas d’écouter ce « The Awakening » qui annonce encore de belles années pour le groupe !
 
Critique : Lionel
Note : 9/10
Site du groupe : Page Facebook du groupe
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