Interview
SILENCE OF THE ABYSS (2020) - David Santucci (Guitare / Basse)
Deux ans après un premier EP prometteur, Silence of The Abyss sort aujourd'hui son premier album, « Unease and Unfairness ». Un disque très réussi qui voit les Corses délivrer un metal particulièrement original. Entretien avec leur guitariste et bassiste David Santucci.
« Vous êtes un groupe metal corse. On connait assez peu la scène metal de l'île de Beauté. Est-elle importante ? »
« Il n'y a pas une grosse scène mais il y a tous les styles : du doom, du heavy, du death...Il y a les salles mais il manque le public. »
« Vous intégrez à votre metal des éléments de la musique corse. »
« On nous décrit parfois comme du metal méditérannéen. Cela nous va bien. Les gens peuvent nous situer grâce à cela. La culture corse enrichit notre musique. Nous avons des influences qui ne sont pas que metal. La guitare classique est un instrument roi en Corse. Nous avons donc bien sûr baigné dedans. Nous apprécions les grands guitaristes classiques comme Paco de Lucia. JB notre chanteur maitrise le chant corse.C'est un élément que nous pouvons aussi intégrer à notre musique. »
« Celle-ci est impossible à étiqueter mais j'y sens néanmoins l'influence de System of A Down. »
« On cite pafois Machine Head à notre propos mais je n'ai jamais écouté ce groupe. Pour System, c'est possible. Surtout au niveau du chant. Serj Tankian est arménien. Il place dans son chant des notes arméniennes. Elles ne sont pas dans le même ton que celles d'un chant classique. Les harmonies corses sont très proches de celles arméniennes. Il est donc logique que notre chant soit proche de celui de System. »
« Il y a trois instrumentaux dans l'album. Pourquoi en avez-vous écrit autant ? »
« On voulait un disque qui respire. Il y a trois titres qui se suivent dans l'album « See Arcturus », « My Fair Fury » et « Matando », deux sont des instrumentaux mais en fait ces trois titres forment une même pièce autour du thème de la corrida. Contre la corrida dans notre cas. La protection animale nous importe beaucoup. Le morceau « Lunar » qui conclut l'album a été conçu de façon instumentale. On a ensuite essayé de placer des voix mais cela marchait mieux de le laisser comme cela. Le titre parle d'un incendie criminel qui a lieu en face de chez nous et qui a laissé un paysage lunaire d'où le titre. »
« Vos thématiques proche de la nature sont en adéquation avec ce qui se passe en ce moment sur la planète. »
« C'est vrai, on est pile dedans. Nous restons en Corse pour la qualité de vie. Nous sommes entre mer et forêt, qu'y-a-t-il de plus beau ? Dans « Silence of the Abyss », il y a Abyss parce que nous ne pouvons pas vivre sans la mer. La nature est un élément très important chez nous, en effet. Notre ancien chanteur avait pensé à faire un concept-album autour de Jack London. On avait kiffé l'histoire. »
« Certains vous qualifient de death, d'autres de prog, d'autres encore de neo. C'est dur de vous cataloguer. »
« C'est parce qu'on ne calcule pas ce que l'on fait. On ne réfléchit pas là-dessus. On part d'un thème et là nous commençons à composer. Cela doit résonner en nous. Sinon on jette. Le côté prog on ne le cherche pas. Il vient naturellement. »
« Ce qui est sûr, en revanche, c'est que vous avez un côté très technique. »
« On se donne des challenges. Cela nous motive pour exceller encore plus. On ne se repose pas sur nos lauriers. Mais on ne cherche pas la technique pour la tecnique. Celle-ci est toujours au service de la musique. »
« Que représente la pochette du disque ? »
« Elle est post-apocalyptique. On sait en la voyant qu'il y a eu un changement sur terre. C'est Eric Hirza qui l'a faite. On l'avait contacté pour qu'il la réalise. On lui a donné des thématiques et des démos et il nous a fait cette super pochette. »
« Avec la crise du covid-19, vous avez eu des trucs annulés je suppose. »
« Oui. Il y avait un deuxième clip de prévu, une tournée dans le Sud et deux télés. Tout cela est annulé. On flippe pour cet été. Cela risque d'être une saison catastrophique pour le tourisme en Corse et pour l'intermittence. En dehors de Silence, nous avons un groupe : El Diablo de musique cubaine, flamenco et de chant corse. Nous jouons dans les restos et redoutons pour la saison estivale. »
« Vous avez reçu d'excellentes critiques pour votre album. J'imagine que cela vous fait très plaisir. »
« Oui, mais nous gardons les pieds sur terre. Nous faisons de la musique depuis vingt ans donc on ne s'emballe pas. Mais c'est vrai que d'avoir eu d'aussi bonnes critiques est quelque chose d' incroyable et que cela nous motive. Surtout que nous n'avons commencé à faire du metal qu'en 2017. Les choses sont allées vite. »
« Vous êtes un groupe metal corse. On connait assez peu la scène metal de l'île de Beauté. Est-elle importante ? »
« Il n'y a pas une grosse scène mais il y a tous les styles : du doom, du heavy, du death...Il y a les salles mais il manque le public. »
« Vous intégrez à votre metal des éléments de la musique corse. »
« On nous décrit parfois comme du metal méditérannéen. Cela nous va bien. Les gens peuvent nous situer grâce à cela. La culture corse enrichit notre musique. Nous avons des influences qui ne sont pas que metal. La guitare classique est un instrument roi en Corse. Nous avons donc bien sûr baigné dedans. Nous apprécions les grands guitaristes classiques comme Paco de Lucia. JB notre chanteur maitrise le chant corse.C'est un élément que nous pouvons aussi intégrer à notre musique. »
« Celle-ci est impossible à étiqueter mais j'y sens néanmoins l'influence de System of A Down. »
« On cite pafois Machine Head à notre propos mais je n'ai jamais écouté ce groupe. Pour System, c'est possible. Surtout au niveau du chant. Serj Tankian est arménien. Il place dans son chant des notes arméniennes. Elles ne sont pas dans le même ton que celles d'un chant classique. Les harmonies corses sont très proches de celles arméniennes. Il est donc logique que notre chant soit proche de celui de System. »
« Il y a trois instrumentaux dans l'album. Pourquoi en avez-vous écrit autant ? »
« On voulait un disque qui respire. Il y a trois titres qui se suivent dans l'album « See Arcturus », « My Fair Fury » et « Matando », deux sont des instrumentaux mais en fait ces trois titres forment une même pièce autour du thème de la corrida. Contre la corrida dans notre cas. La protection animale nous importe beaucoup. Le morceau « Lunar » qui conclut l'album a été conçu de façon instumentale. On a ensuite essayé de placer des voix mais cela marchait mieux de le laisser comme cela. Le titre parle d'un incendie criminel qui a lieu en face de chez nous et qui a laissé un paysage lunaire d'où le titre. »
« Vos thématiques proche de la nature sont en adéquation avec ce qui se passe en ce moment sur la planète. »
« C'est vrai, on est pile dedans. Nous restons en Corse pour la qualité de vie. Nous sommes entre mer et forêt, qu'y-a-t-il de plus beau ? Dans « Silence of the Abyss », il y a Abyss parce que nous ne pouvons pas vivre sans la mer. La nature est un élément très important chez nous, en effet. Notre ancien chanteur avait pensé à faire un concept-album autour de Jack London. On avait kiffé l'histoire. »
« Certains vous qualifient de death, d'autres de prog, d'autres encore de neo. C'est dur de vous cataloguer. »
« C'est parce qu'on ne calcule pas ce que l'on fait. On ne réfléchit pas là-dessus. On part d'un thème et là nous commençons à composer. Cela doit résonner en nous. Sinon on jette. Le côté prog on ne le cherche pas. Il vient naturellement. »
« Ce qui est sûr, en revanche, c'est que vous avez un côté très technique. »
« On se donne des challenges. Cela nous motive pour exceller encore plus. On ne se repose pas sur nos lauriers. Mais on ne cherche pas la technique pour la tecnique. Celle-ci est toujours au service de la musique. »
« Que représente la pochette du disque ? »
« Elle est post-apocalyptique. On sait en la voyant qu'il y a eu un changement sur terre. C'est Eric Hirza qui l'a faite. On l'avait contacté pour qu'il la réalise. On lui a donné des thématiques et des démos et il nous a fait cette super pochette. »
« Avec la crise du covid-19, vous avez eu des trucs annulés je suppose. »
« Oui. Il y avait un deuxième clip de prévu, une tournée dans le Sud et deux télés. Tout cela est annulé. On flippe pour cet été. Cela risque d'être une saison catastrophique pour le tourisme en Corse et pour l'intermittence. En dehors de Silence, nous avons un groupe : El Diablo de musique cubaine, flamenco et de chant corse. Nous jouons dans les restos et redoutons pour la saison estivale. »
« Vous avez reçu d'excellentes critiques pour votre album. J'imagine que cela vous fait très plaisir. »
« Oui, mais nous gardons les pieds sur terre. Nous faisons de la musique depuis vingt ans donc on ne s'emballe pas. Mais c'est vrai que d'avoir eu d'aussi bonnes critiques est quelque chose d' incroyable et que cela nous motive. Surtout que nous n'avons commencé à faire du metal qu'en 2017. Les choses sont allées vite. »
Critique : Pierre Arnaud
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