Interview
MUR (2021) - Groupe au complet
Deux ans après l'excellent "Brutalism" Mur nous revient aujourd'hui avec un EP, "Truth" de très haute volée. Le post-black du combo se teinte aujourd'hui d'une coloration synthwave particulièrement intéressante. Rencontre avec ce groupe captivant.
"Pourquoi après "Brutalism" choisir de sortir un EP plutôt qu'un album ?"
" Après la sortie de "Brutalism" nous n'avons pas pu poursuivre la promo de l'album à cause de l'épidémie de Covid. Nous avons sorti un single en Aout dernier en digital. Nous avions du matériel en suspens. Nous sommes partis sur ce format."
" Vu sa longueur on peut le considérer davantage comme un mini-album qu'un EP."
"Tout à fait. Nous le considérons d'ailleurs comme ça. On l'avait pensé à la base comme un EP de 20 minutes. C'est un peu un statut hybride entre le EP et l'album."
"Votre musique est toujours post-black mais il y a un côté synthwave non négligeable."
"C'est une liberté que l'on a prise. On a voulu rendre cet élément plus présent. En même temps Mur fait plus référence aux années 80 qu'à la synthwave, à des sonorités proches de celles de Joy Division ou de Depeche Mode. C'est le fruit d'une influence plus large. Ces influences étaient déjà là dans "Brutalism" mais elles étaient alors moins évidentes. On a voulu tirer notre musique vers l'indus, la new-wave."
"On sent que vous avez envie d'exploser les barrières musicales."
"Absolument. On a toujours eu l'envie de ne pas enfermer le black. Ce que l'on fait est du black mais ce n'est pas du black rigide. On ne reconnait à personne le droit de déterminer ce que doit être le black metal. Nous prenons énormèment de plaisir à jouer du black mais nous sommes opposés à la notion de culte. Nous avons pour ambition de faire revivre ce style qu'est le black."
"La thématique de l'Ep est celle de l'effondrement tant de la société que de l'être humain ?"
"Tout à fait. On explore à travers le EP la thématique de la collapsologie qui envisage les risques de la civilisation industrielles et ses consèquences .On assiste à l'effondrement du monde autour de nous. C'est incroyable de constater que l'être humain accepte de nuire à son propre milieu. L'individu s'abandonne. Il ne prend plus soin de lui ou des autres. Ce n'est pas la fin qui nous intéresse. Le disque se termine par quelque chose de plus aérien, de plus lumineux. L'idée est de ne pas voir la fin comme quelque chose d'inéluctable."
"Il y a donc un côté écolo chez Mur ?"
"Il y a de ça. Il y a pas mal de gens dans le milieu black qui sont naturalistes. On envisage les choses dans un rapport à la nature et à l'énergie. Il faut penser le rapport de l'individu à son milieu. C'est là qu'est le renouveau black. Il faut dépasser les vieilles thématiques anti-chrétiennes du black."
"On peut être étonné de voir un groupe black reprendre "Such A shame " de Talk Talk mais cette reprise colle parfaitement à votre musique."
"Pour nous c'était une évidence que de faire cette reprise. On aime ce morceau. On avait envie de le reprendre depuis longtemps. Cela faisait sens de travailler dessus. Ce morceau est un bijou."
"On sent d'ailleurs dans votre reprise que vous avez un profond respect pour ce morceau."
"Ca fait plaisir que tu l'aies perçu ainsi. Nous n'avons rien contre la terminologie pop. Les arrangements de ce morceau sont complexes et le titre efficace. C'est un morceau d'une grande richesse musicale. Il rentre dans l'oreille. Tu ne l'oublies pas."
"Le EP se termine par un instrumental presque électro."
"Il était logique de le finir ainsi. Ce titre amène à une sorte de dépassement, d'apothéose. On ne voulait pas qu'il y ait de saturation dans ce morceau. Avec ce titre on s'approche de la vérité. C'était logique de terminer le EP ainsi. C'est comme une élévation pour éviter l'effondrement. "
"Il y a un petit côté Goblins dans ce titre."
"Ca fait plaisir que tu dises cela. Merci beaucoup. On aime beaucoup les Goblins comme les musiques des films d'horreur 60's et 70's. On aime le côté organique de la musique des Goblins. Et nous aimons beaucoup le prog en général."
"Vous êtes signés chez les Acteurs de l'Ombre. C'est un label qui vous correspond bien je trouve."
"Tout à fait. En écrivant "Brutalism" on avait déjà en tête l'idée de signer avec ce label. Les Acteurs de l'ombre est un super label, qui posséde une entité forte. C'est en plus un label qui a su renouveller la scène black. Il y a des gens qui achètent tout ce qu'ils sortent et ce n'est pas un hasard."
"Vous écoutez des groupes de la scène black actuelle ?"
"Assez peu. Nous sommes fans de black mais pas trop au fait de ce qui s'y passe actuellement. Nous écoutons les vieux groupes black : Immortal, Darkthrone, Liturgy. Nous sommes ultra fans de Blut aus Nord qui est pour nous la pierre angulaire des musiques extrêmes.
"Pourquoi après "Brutalism" choisir de sortir un EP plutôt qu'un album ?"
" Après la sortie de "Brutalism" nous n'avons pas pu poursuivre la promo de l'album à cause de l'épidémie de Covid. Nous avons sorti un single en Aout dernier en digital. Nous avions du matériel en suspens. Nous sommes partis sur ce format."
" Vu sa longueur on peut le considérer davantage comme un mini-album qu'un EP."
"Tout à fait. Nous le considérons d'ailleurs comme ça. On l'avait pensé à la base comme un EP de 20 minutes. C'est un peu un statut hybride entre le EP et l'album."
"Votre musique est toujours post-black mais il y a un côté synthwave non négligeable."
"C'est une liberté que l'on a prise. On a voulu rendre cet élément plus présent. En même temps Mur fait plus référence aux années 80 qu'à la synthwave, à des sonorités proches de celles de Joy Division ou de Depeche Mode. C'est le fruit d'une influence plus large. Ces influences étaient déjà là dans "Brutalism" mais elles étaient alors moins évidentes. On a voulu tirer notre musique vers l'indus, la new-wave."
"On sent que vous avez envie d'exploser les barrières musicales."
"Absolument. On a toujours eu l'envie de ne pas enfermer le black. Ce que l'on fait est du black mais ce n'est pas du black rigide. On ne reconnait à personne le droit de déterminer ce que doit être le black metal. Nous prenons énormèment de plaisir à jouer du black mais nous sommes opposés à la notion de culte. Nous avons pour ambition de faire revivre ce style qu'est le black."
"La thématique de l'Ep est celle de l'effondrement tant de la société que de l'être humain ?"
"Tout à fait. On explore à travers le EP la thématique de la collapsologie qui envisage les risques de la civilisation industrielles et ses consèquences .On assiste à l'effondrement du monde autour de nous. C'est incroyable de constater que l'être humain accepte de nuire à son propre milieu. L'individu s'abandonne. Il ne prend plus soin de lui ou des autres. Ce n'est pas la fin qui nous intéresse. Le disque se termine par quelque chose de plus aérien, de plus lumineux. L'idée est de ne pas voir la fin comme quelque chose d'inéluctable."
"Il y a donc un côté écolo chez Mur ?"
"Il y a de ça. Il y a pas mal de gens dans le milieu black qui sont naturalistes. On envisage les choses dans un rapport à la nature et à l'énergie. Il faut penser le rapport de l'individu à son milieu. C'est là qu'est le renouveau black. Il faut dépasser les vieilles thématiques anti-chrétiennes du black."
"On peut être étonné de voir un groupe black reprendre "Such A shame " de Talk Talk mais cette reprise colle parfaitement à votre musique."
"Pour nous c'était une évidence que de faire cette reprise. On aime ce morceau. On avait envie de le reprendre depuis longtemps. Cela faisait sens de travailler dessus. Ce morceau est un bijou."
"On sent d'ailleurs dans votre reprise que vous avez un profond respect pour ce morceau."
"Ca fait plaisir que tu l'aies perçu ainsi. Nous n'avons rien contre la terminologie pop. Les arrangements de ce morceau sont complexes et le titre efficace. C'est un morceau d'une grande richesse musicale. Il rentre dans l'oreille. Tu ne l'oublies pas."
"Le EP se termine par un instrumental presque électro."
"Il était logique de le finir ainsi. Ce titre amène à une sorte de dépassement, d'apothéose. On ne voulait pas qu'il y ait de saturation dans ce morceau. Avec ce titre on s'approche de la vérité. C'était logique de terminer le EP ainsi. C'est comme une élévation pour éviter l'effondrement. "
"Il y a un petit côté Goblins dans ce titre."
"Ca fait plaisir que tu dises cela. Merci beaucoup. On aime beaucoup les Goblins comme les musiques des films d'horreur 60's et 70's. On aime le côté organique de la musique des Goblins. Et nous aimons beaucoup le prog en général."
"Vous êtes signés chez les Acteurs de l'Ombre. C'est un label qui vous correspond bien je trouve."
"Tout à fait. En écrivant "Brutalism" on avait déjà en tête l'idée de signer avec ce label. Les Acteurs de l'ombre est un super label, qui posséde une entité forte. C'est en plus un label qui a su renouveller la scène black. Il y a des gens qui achètent tout ce qu'ils sortent et ce n'est pas un hasard."
"Vous écoutez des groupes de la scène black actuelle ?"
"Assez peu. Nous sommes fans de black mais pas trop au fait de ce qui s'y passe actuellement. Nous écoutons les vieux groupes black : Immortal, Darkthrone, Liturgy. Nous sommes ultra fans de Blut aus Nord qui est pour nous la pierre angulaire des musiques extrêmes.
Critique : Pierre Arnaud
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