Interview
LOHARANO (2021) - Groupe au complet
Le trio malgache LohARano sort aujourd’hui son premier EP. Un disque fort intéressant qui mélange rock, metal et rythmes tribaux de Madagascar. Une fusion très au point. Entretien.
« Le groupe s’est formé en 2015. Votre premier EP sort aujourd’hui. Pourquoi avoir pris autant de temps avant de le sortir ? »
« A la base cette formation n’était pas rock-fusion comme elle l’est devenue aujourd’hui. On a passé des années à chercher la formule que nous voulions. Au début nous étions en recherche de notre identité musicale. On trainait ensemble à des concerts rock, jazz et reggae. Notre musique était tout sauf du rock. C’était plutôt orienté world mais nous sommes des rockers et avons adopté un son fusion. »
« Musicalement vous mélangez rock, metal et éléments tribaux. Les sons tribaux malgaches semblent faire partie intégrante de votre musique. »
« Effectivement. Nous sommes très amoureux de notre culture. Nous avons étudié la culture malgache pour l’incorporer à notre musique. »
« Vous avez grandis dans cette culture musicale ? »
« Cette culture musicale malgache tu l’entends partout ici, dans les fêtes, notamment. Notre chanteuse a été bercée par ça, ses parents sont des mélomanes. Cette culture malgache est là. Elle existe à part entière. Nous la vivons au quotidien. Et on a mélangé cela à un son rock car nous ne pouvons nous empêcher de faire du rock. »
« Vous avez également une culture metal. »
« Carrément. Nous avons joué dans des groupes locaux rock et metal. Nous avons joué dans des groupes de death, de heavy et de metal symphonique. »
« La communauté metal est importante à Madagascar ? »
« Elle existe mais est assez restreinte. Il doit y avoir 3000 metalleux au total sur l’île. Les moyens qui existent pour les groupes rock et metal sont faibles. Les groupes ont du mal à se produire. Il est difficile de trouver des lieux où jouer. Il y a plein de salles qui ne programment pas de rock. Les organisateurs ne sont pas chauds pour ça. »
« Vous écoutez quel style de metal ? »
« On aime beaucoup System of A Down. On accroche avec leur manière d’être fous. On est fans de Sepultura. Avec « Roots » ils ont montré que l’on pouvait fusionner metal et musique brésilienne comme nous fusionnons metal et musique malgache. On aime aussi Gojira, Rage Against the Machine, plein de trucs en fait. »
« Quelle est l’ambition de votre musique ? »
« Raviver l’amour de la communauté metal malgache à la culture malgache. Les malgaches ne pensent pas que cela puisse se faire mais nous pensons le contraire. »
« Votre message est-il politique ? »
« Non. Nous parlons de nos ressentis. Notre message est plus social que politique. Notre pays est en déclin et nous réfléchissons à ce que le peuple malgache peut faire par rapport à cela. »
« Le nom du groupe signifie source ? »
« Tout à fait. La source est l’origine de tout. La source de la pensée créatrice notamment. Tout le monde est une source en soi. L’individu façonne le monde. On essaie de mettre en valeur ce principe. Nous avons un grand respect pour nos origines. »
« La pochette représente aussi cela ? »
« Exactement. Nous avons fait confiance au graphiste. Il a bien compris le message que nous voulions faire passer. L’image est abstraite mais elle veut tout dire. »
« Le disque sortira en version physique ? »
« Pour le moment ce n’est sorti qu’en digital mais ça sortira aussi en physique. C’est prévu. »
« Vous l’avez enregistré en studio ? »
« Oui. On doit pour cela remercier notre label Libertalia. C’est est un super label qui sort de tout : de la pop comme de l’électro. »
« Vous chantez en malgache. Pourquoi ce choix ? »
« Nous parlons malgache. C’est notre langue maternelle et donc la langue la plus adaptée pour faire passer des messages. En plus tout s’écoute en malgache ici. C’est une langue chaude qui a une vraie rythmique. Cela se marie bien avec le rock fusion que nous jouons. »
« Est-ce que Dizzy Brains a ouvert des portes pour les groupes de Madagascar ? »
« Oui. Grâce à eux le monde a su qu’il y avait du rock à Madagascar. Il y a encore des gens qui ne savent pas où est Madagascar. Ce que produit ce groupe est très bien fait. »
« Vous deviez jouer aux Transmusicales de Rennes en décembre dernier. Cela a été annulé à cause du Covid. J’imagine que vous étiez déçus ? »
« Carrément. C’était notre première date de concert hors Madagascar. Mais vu que c’était prévu ce n’est que partie remise. On jouera dans le futur en France. »
« Il y a un horizon par rapport aux live ? »
« C’est très flou. Les informations changent tous les jours. C’est difficile pour concrétiser un programme. On espère que cela sera possible bientôt. »
« Le groupe s’est formé en 2015. Votre premier EP sort aujourd’hui. Pourquoi avoir pris autant de temps avant de le sortir ? »
« A la base cette formation n’était pas rock-fusion comme elle l’est devenue aujourd’hui. On a passé des années à chercher la formule que nous voulions. Au début nous étions en recherche de notre identité musicale. On trainait ensemble à des concerts rock, jazz et reggae. Notre musique était tout sauf du rock. C’était plutôt orienté world mais nous sommes des rockers et avons adopté un son fusion. »
« Musicalement vous mélangez rock, metal et éléments tribaux. Les sons tribaux malgaches semblent faire partie intégrante de votre musique. »
« Effectivement. Nous sommes très amoureux de notre culture. Nous avons étudié la culture malgache pour l’incorporer à notre musique. »
« Vous avez grandis dans cette culture musicale ? »
« Cette culture musicale malgache tu l’entends partout ici, dans les fêtes, notamment. Notre chanteuse a été bercée par ça, ses parents sont des mélomanes. Cette culture malgache est là. Elle existe à part entière. Nous la vivons au quotidien. Et on a mélangé cela à un son rock car nous ne pouvons nous empêcher de faire du rock. »
« Vous avez également une culture metal. »
« Carrément. Nous avons joué dans des groupes locaux rock et metal. Nous avons joué dans des groupes de death, de heavy et de metal symphonique. »
« La communauté metal est importante à Madagascar ? »
« Elle existe mais est assez restreinte. Il doit y avoir 3000 metalleux au total sur l’île. Les moyens qui existent pour les groupes rock et metal sont faibles. Les groupes ont du mal à se produire. Il est difficile de trouver des lieux où jouer. Il y a plein de salles qui ne programment pas de rock. Les organisateurs ne sont pas chauds pour ça. »
« Vous écoutez quel style de metal ? »
« On aime beaucoup System of A Down. On accroche avec leur manière d’être fous. On est fans de Sepultura. Avec « Roots » ils ont montré que l’on pouvait fusionner metal et musique brésilienne comme nous fusionnons metal et musique malgache. On aime aussi Gojira, Rage Against the Machine, plein de trucs en fait. »
« Quelle est l’ambition de votre musique ? »
« Raviver l’amour de la communauté metal malgache à la culture malgache. Les malgaches ne pensent pas que cela puisse se faire mais nous pensons le contraire. »
« Votre message est-il politique ? »
« Non. Nous parlons de nos ressentis. Notre message est plus social que politique. Notre pays est en déclin et nous réfléchissons à ce que le peuple malgache peut faire par rapport à cela. »
« Le nom du groupe signifie source ? »
« Tout à fait. La source est l’origine de tout. La source de la pensée créatrice notamment. Tout le monde est une source en soi. L’individu façonne le monde. On essaie de mettre en valeur ce principe. Nous avons un grand respect pour nos origines. »
« La pochette représente aussi cela ? »
« Exactement. Nous avons fait confiance au graphiste. Il a bien compris le message que nous voulions faire passer. L’image est abstraite mais elle veut tout dire. »
« Le disque sortira en version physique ? »
« Pour le moment ce n’est sorti qu’en digital mais ça sortira aussi en physique. C’est prévu. »
« Vous l’avez enregistré en studio ? »
« Oui. On doit pour cela remercier notre label Libertalia. C’est est un super label qui sort de tout : de la pop comme de l’électro. »
« Vous chantez en malgache. Pourquoi ce choix ? »
« Nous parlons malgache. C’est notre langue maternelle et donc la langue la plus adaptée pour faire passer des messages. En plus tout s’écoute en malgache ici. C’est une langue chaude qui a une vraie rythmique. Cela se marie bien avec le rock fusion que nous jouons. »
« Est-ce que Dizzy Brains a ouvert des portes pour les groupes de Madagascar ? »
« Oui. Grâce à eux le monde a su qu’il y avait du rock à Madagascar. Il y a encore des gens qui ne savent pas où est Madagascar. Ce que produit ce groupe est très bien fait. »
« Vous deviez jouer aux Transmusicales de Rennes en décembre dernier. Cela a été annulé à cause du Covid. J’imagine que vous étiez déçus ? »
« Carrément. C’était notre première date de concert hors Madagascar. Mais vu que c’était prévu ce n’est que partie remise. On jouera dans le futur en France. »
« Il y a un horizon par rapport aux live ? »
« C’est très flou. Les informations changent tous les jours. C’est difficile pour concrétiser un programme. On espère que cela sera possible bientôt. »
Critique : Pierre Arnaud
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