Interview

TOWARD THE THRONE (2021) - Groupe

Les Alsaciens de Toward The Throne viennent de sortir avec « Vowed to Decline » un superbe disque. Un album où à leurs influences death mélodiques originelles viennent se greffer d’autres post-black à la Der Weg Einer Freiheit. Résultat : un grand disque à écouter sans modération. Entretien.

« Le groupe existe depuis neuf ans mais vous ne sortez votre premier album que maintenant. Pour quelles raisons ? »


« Il y a plusieurs raisons à cela. Déjà on a eu des activités professionnelles chacun de notre côté. En 2017 nous avons sorti un premier Ep. On a ensuite pris le temps pour faire cet album. »

« Le EP durait trente minutes. L’album une heure. Vous êtes plutôt orientés sur des choses longues ? »

« On raisonne de façon globale. On s’est demandé si l’album était complet comme cela, avec ses onze morceaux. S’il avait fallu retirer ou au contraire un titre on l’aurait fait. On a construit ce disque pierre par pierre. On a un produit fini qui nous plait. »

« Il y a un côté death mélodique dans votre musique. Ce sont vos influence premières les groupes de death mélo à la At The Gates ? »

« Oui. C’est cette scène qui nous a rassemblé tous les quatre avec At The Gates ou les premiers Arch Enemy mais aujourd’hui on s’est éloigné de ça. Il reste un peu de death melo dans ce que l’on fait mais aujourd’hui on est influencé par des groupes comme Deafheaven, Enslaved, Septicflesh… »

« Il y a des éléments black et post-black aussi dans ce que vous faites. Des trucs à la Der Weg Einer Freiheit. »

« Clairement. On ne cherche pas à se situer dans telle ou telle scène. Nous sommes tous fans dans le groupe de Der Weg Einer Freiheit. On peut dire que l’on fait du death atmosphérique avec des éléments black ou post-black. »

« La voix est saturée mais il y a un côté mélodique qui contrecarre cela. »

« Mélodique ou mélancolique. La base du disque est mélancolique, incontestablement. Le chant l’est aussi même s’il est empreint de rage. »

« L’album joue beaucoup sur l’émotion. »

« C’est ce que l’on cherche. »

« La mélancolie est exacerbée sur le dernier morceau qui est un titre au piano. »

« On s’est dit que l’on devait conclure ce disque par quelque chose de singulier. C’est par cette simplicité que l’on arrive à saisir la complexité du disque. »

« Le death est souvent technique mais chez vous l’émotion passe avant la technique. »

« La technique est un moyen, pas une fin en soi. On a voulu avec cet album aller à l’essentiel. »

« Le line-up est le même depuis vos débuts. »

« Oui. Le line-up est hyper important dans ce groupe. Si l’un de nous part un jour, le groupe n’existera plus. Musicalement il y a une alchimie entre nous. On est deux à composer mais les deux autres membres du groupe sont tout aussi importants. »

« Votre label Metaleast est un label alsacien ? »

« C’est un label du grand Est. On a été les premiers à être signé sur ce label. C’est Laurent le chanteur de Deficiency qui l’a monté. Il nous a accompagné, ouvert des portes. On est super content d’être sur ce label. C’est un label metal ouvert à plein de styles différents. »

« En Alsace vous êtes dans une terre metal. »

« On est plutôt bien lotis en Alsace mais avec le Covid c’est devenu compliqué. Notamment au niveau du booking. »

« Il y a une release à Colmar bientôt. »

« Oui avec Deficiency et Swarageddon. On adore ce groupe. Ils ont les mêmes influences que nous même si leur son est différent. Ce sera le 17 Octobre. On en profitera pour présenter le label. »

« Il y a l’idée de faire des concerts derrière ? »

« Bien sûr. On vise le printemps 2022. Les groupes ont reporté leur tournée donc le carnet est très rempli. »

« Vous avez enregistré cet album chez vous ? »

« Oui en home-studio. Gwen Kerjan l’a mixé au Slab Sound Studio. Avant cela il était intervenu dès la phase d’enregistrement. »

« Vous avez fait appel à des pointures pour le master et la pochette, respectivement  Victor Bullok et Costin Chioreanu. »

« Oui on est super fans des groupes de Victor : Triptykon, Dark Fortress. On a toqué à sa porte. On lui a dit que l’on voulait quelque chose de singulier, garder un côté atmosphérique à l’ancienne mais avec un son puissant et moderne. Cela a été la même chose avec Costin qui a bossé avec Ghost. Il a fait un super travail. On lui a dit de quoi parler notre disque et il a dessiné cet art-work. Chacun peut avoir différentes lectures de cette pochette. »

« Votre disque est très riche, complexe. Ce n’est pas le genre de disque que l’on écoute en bagnole. »

« On espère qu’on pourra aussi l’écouter en voiture. Mais c’est vrai que l’on a été cherché les choses en profondeur. Chaque seconde de cet album a été mûrement réfléchi. »

« Vous pourrez reproduire cette complexité sur scène ? »

« C’est complexe en effet mais on travaille là-dessus. On réfléchit à ce que l’on fera. On cherchera live la cohérence que l’on a sur le disque. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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