Interview
MERZHIN (2022) - Pierre Le Bourdonnec (Chant)
Plus de vingt ans de carrière pour les bretons de Merzhin (leur premier album « Pleine Lune » date de 1999). Et après vingt ans pas un signe d’essoufflement comme en atteste leur excellent nouvel album « Marche et C(Rêve). Entretien avec Pierre Le Bourdonnec, chanteur du groupe.
« Merzhin a toujours été un groupe aux textes profondément humanistes. C’est plus évident que jamais avec cet album. »
« C’est vrai. Depuis 2016 et « Babel » nous parlons de l’humain. C’est notre cheval de bataille. »
« Je trouve l’album dans la continuité du précédent, « Nomades ». »
« Il l’est effectivement. Il est dans la même veine. »
« Le titre de l’album « Marche et C(Rêve) » c’est une sorte de dualité entre l’espoir et le sombre ? »
« Totalement. On a voulu ce titre. Les choix que l’on peut faire ne sont pas toujours les bons. Mais on peut aussi, et heureusement parfois faire les bons choix. Et donc de ce fait il y a de l’espoir. Des choses positives peuvent se passer. Il ne faut pas l’oublier. Il y a encore des raisons d’espérer. »
« Vos textes ont toujours été assez politiques mais là ils le sont d’une façon encore plus évidente comme avec « Jesse » un titre à la fois politique et historique. »
« Oui c’est un morceau sur Jesse Owens, ce noir américain qui a remporté les JO de 1936 à Berlin devant Hitler. C’est ce que j’appelle un héros. Cet homme gagne les JO de 36 puis de retour aux Etats-Unis on le fait courir contre des chevaux pour qu’il gagne sa vie. Il aurait dû être porté en triomphe dans son pays et il retrouve l’exploitation. »
« Vous êtes là depuis très longtemps maintenant. Cela t’étonne ? »
« Un peu oui. Lorsque nous avons commencé ce groupe il n’y avait pas du tout l’ambition de devenir musiciens pros. Ce groupe c’est une histoire d’amitié. On se connait depuis nos quatorze ans. Faire de la musique c’est une façon d’être citoyen. Il y a une synergie entre notre musique et nos textes. On a traversé plein de périodes de la musique. Jusqu’à la fin des années 90 c’était assez facile et puis avec l’arrivée du téléchargement il a fallu tout réinventer. »
« L’album est plus dur que « Nomades » musicalement. Est-ce parce que la société est devenue plus dure et que le disque est le reflet de ça ? »
« C’est possible. C’est vrai que musicalement cela s’est durci. « Nomades » avait pas mal de plans post-rock, atmosphériques, là c’est plus direct. Il faut dire qu’on a enregistré ce disque live. On a composé l’album en mars 2020. Avec le confinement il n’y avait plus la possibilité de tourner. On avait du temps. Le disque est effectivement assez dur et il y a notamment une lourdeur dans le son. »
« Vous l’avez composé à la maison ? »
« Oui chez nous. Les prises ont été faites assez vite. Il y avait une belle énergie et je pense que cela s’entend. »
« Vous avez enregistré l’album au studio ICP à Bruxelles. C’est le top au niveau studio d’enregistrement. »
« C’est impressionnant. Tout ce qu’ils ont au niveau instruments c’est de la folie. Tu as accès à du matériel de dingue. »
« Comment en êtes-vous arrivés à faire produire l’album par Drew Bang. »
« A la base nous voulions produire l’album nous-mêmes. On a fait les maquettes au studio ICP et le studio nous a proposé plusieurs producteurs dont Drew. C’est un acharné de travail. Il est excellent au niveau du son. On avait bien travaillé le son en amont mais il l’a encore grossi. Il avait fait le deuxième Royal Blood au studio ICP. J’ai pu bosser sur des micros des années 50 qui donnaient un truc vraiment particulier et intéressant. »
« Vous utilisez sur tous vos albums des instruments traditionnels. C’est encore le cas sur celui-là. »
« Oui même si on l’a fait de manière différente cette fois. »
« Messiah » est un morceau contre toutes les formes de fanatisme ? »
« C’est tout à fait cela. La religion catholique a versé le sang. Aujourd’hui c’est l’islamisme. Les religions ont toujours été liées au pouvoir. »
« C’est une gwerz (ndlr chant breton racontant une histoire, de l’anecdote jusqu’à l’épopée) ce morceau. »
« Exactement. »
« Que représente la pochette du disque ? »
« On voulait une pochette qui fasse anticipation car nous sommes fans d’anticipation. On a trouvé Seb Fontana qui n’avait encore jamais bossé pour la musique et qui nous a fait cette pochette qui symbolise un espoir si la bulle explose en cassant tous les carcans. »
« Il va y avoir une tournée bientôt ? »
« On va faire quelques concerts chez nous en Bretagne cet été mais la majeure partie des dates seront à la rentrée. »
« C’est votre troisième album avec Verycords. »
« Oui et on est très contents de bosser avec eux. ICP c’est grâce à eux. Drew aussi. C’est bien d’avoir un label qui s’occupe de l’aspect financier et te laisse la partie artistique, sinon c’est usant. Ils nous font confiance. C’est agréable. »
« Merzhin a toujours été un groupe aux textes profondément humanistes. C’est plus évident que jamais avec cet album. »
« C’est vrai. Depuis 2016 et « Babel » nous parlons de l’humain. C’est notre cheval de bataille. »
« Je trouve l’album dans la continuité du précédent, « Nomades ». »
« Il l’est effectivement. Il est dans la même veine. »
« Le titre de l’album « Marche et C(Rêve) » c’est une sorte de dualité entre l’espoir et le sombre ? »
« Totalement. On a voulu ce titre. Les choix que l’on peut faire ne sont pas toujours les bons. Mais on peut aussi, et heureusement parfois faire les bons choix. Et donc de ce fait il y a de l’espoir. Des choses positives peuvent se passer. Il ne faut pas l’oublier. Il y a encore des raisons d’espérer. »
« Vos textes ont toujours été assez politiques mais là ils le sont d’une façon encore plus évidente comme avec « Jesse » un titre à la fois politique et historique. »
« Oui c’est un morceau sur Jesse Owens, ce noir américain qui a remporté les JO de 1936 à Berlin devant Hitler. C’est ce que j’appelle un héros. Cet homme gagne les JO de 36 puis de retour aux Etats-Unis on le fait courir contre des chevaux pour qu’il gagne sa vie. Il aurait dû être porté en triomphe dans son pays et il retrouve l’exploitation. »
« Vous êtes là depuis très longtemps maintenant. Cela t’étonne ? »
« Un peu oui. Lorsque nous avons commencé ce groupe il n’y avait pas du tout l’ambition de devenir musiciens pros. Ce groupe c’est une histoire d’amitié. On se connait depuis nos quatorze ans. Faire de la musique c’est une façon d’être citoyen. Il y a une synergie entre notre musique et nos textes. On a traversé plein de périodes de la musique. Jusqu’à la fin des années 90 c’était assez facile et puis avec l’arrivée du téléchargement il a fallu tout réinventer. »
« L’album est plus dur que « Nomades » musicalement. Est-ce parce que la société est devenue plus dure et que le disque est le reflet de ça ? »
« C’est possible. C’est vrai que musicalement cela s’est durci. « Nomades » avait pas mal de plans post-rock, atmosphériques, là c’est plus direct. Il faut dire qu’on a enregistré ce disque live. On a composé l’album en mars 2020. Avec le confinement il n’y avait plus la possibilité de tourner. On avait du temps. Le disque est effectivement assez dur et il y a notamment une lourdeur dans le son. »
« Vous l’avez composé à la maison ? »
« Oui chez nous. Les prises ont été faites assez vite. Il y avait une belle énergie et je pense que cela s’entend. »
« Vous avez enregistré l’album au studio ICP à Bruxelles. C’est le top au niveau studio d’enregistrement. »
« C’est impressionnant. Tout ce qu’ils ont au niveau instruments c’est de la folie. Tu as accès à du matériel de dingue. »
« Comment en êtes-vous arrivés à faire produire l’album par Drew Bang. »
« A la base nous voulions produire l’album nous-mêmes. On a fait les maquettes au studio ICP et le studio nous a proposé plusieurs producteurs dont Drew. C’est un acharné de travail. Il est excellent au niveau du son. On avait bien travaillé le son en amont mais il l’a encore grossi. Il avait fait le deuxième Royal Blood au studio ICP. J’ai pu bosser sur des micros des années 50 qui donnaient un truc vraiment particulier et intéressant. »
« Vous utilisez sur tous vos albums des instruments traditionnels. C’est encore le cas sur celui-là. »
« Oui même si on l’a fait de manière différente cette fois. »
« Messiah » est un morceau contre toutes les formes de fanatisme ? »
« C’est tout à fait cela. La religion catholique a versé le sang. Aujourd’hui c’est l’islamisme. Les religions ont toujours été liées au pouvoir. »
« C’est une gwerz (ndlr chant breton racontant une histoire, de l’anecdote jusqu’à l’épopée) ce morceau. »
« Exactement. »
« Que représente la pochette du disque ? »
« On voulait une pochette qui fasse anticipation car nous sommes fans d’anticipation. On a trouvé Seb Fontana qui n’avait encore jamais bossé pour la musique et qui nous a fait cette pochette qui symbolise un espoir si la bulle explose en cassant tous les carcans. »
« Il va y avoir une tournée bientôt ? »
« On va faire quelques concerts chez nous en Bretagne cet été mais la majeure partie des dates seront à la rentrée. »
« C’est votre troisième album avec Verycords. »
« Oui et on est très contents de bosser avec eux. ICP c’est grâce à eux. Drew aussi. C’est bien d’avoir un label qui s’occupe de l’aspect financier et te laisse la partie artistique, sinon c’est usant. Ils nous font confiance. C’est agréable. »
Critique : Pierre Arnaud
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