Interview

STUBORA (2023) - Groupe (Complet)

Stubora poursuit son petit bonhomme de chemin et nous sort depuis plusieurs années déjà des disques de très grande qualité. Leur nouvel opus « Ecorché vif » est peut-être le meilleur album de toute leur carrière. Entretien.

« Stubora existe depuis longtemps mais vous sortez davantage de disques depuis « Horizon Noir » qu’à vos débuts. »


« Nous avons une dynamique différente depuis 2015 avec un line-up stable. Depuis « Résurrection » en 2015 on a l’ambition d’accélérer. Nous avons depuis plusieurs années un home-studio ce qui permet aussi d’avancer plus vite. »

« J’ai trouvé ce disque moins metal que vos précédents, plus rock alternatif. »

« Pourtant nous avons eu la même approche que pour les disques précédents. Nous voulons avoir des refrains mélodiques et c’est peut-être plus accentué sur ce disque. Nous avons eu des réflexions pour cet album différentes que celles que nous avons d’habitude. L’album est sans doute plus frontal que ne l’étaient ceux d’avant. »

« J’ai senti une influence Alice in Chains. »

« Cela fait partie des influences, oui. Nous avons été bercés par les groupes thrash de la bay-area et avons des influences assez américaines. Pour ce disque chacun a amené sa patte ce qui fait que le résultat peut paraitre différent. »

« Vous continuez de chanter en français. »

« On chantait en anglais à nos débuts car nous sonnions hard-core et ça allait avec le style. Mais nous avons eu vite envie d’utiliser le français pour mieux exprimer les choses. Cela permet d’avoir des textes plus fins. »

« Les textes sur cet album sont très engagés. Il y a un côté presque militant. »

« Il y avait déjà cela sur l’album précédent. Mais pour nous ce ne sont pas des textes engagés mais plutôt des constats sociétaux. On ne veut pas être revendicateurs. Nos textes sur ce disque sont sans doute plus directs. Nous aimons écrire des textes sur des sujets qui nous touchent. »

« Un titre comme « Enfants de la Haine » c’est du slogan à la Trust. »

« C’est vrai mais c’est la langue française qui veut ça. »

« Il y a d’ailleurs cette tradition dans le metal français d’être engagé. »

« Cela vient de notre culture. C’est différent pour les Américains. Les français ont toujours aimé parler de ce qu’ils vivent. »

« Le titre de l’album « Ecorché vif » a aussi cette dimension. »

« C’est vrai. Cette idée est celle d’un dénominateur commun entre les différents membres du groupe. Cela vient aussi de la sensibilité exprimée par les paroles. »

« Les pochettes des derniers albums ont le même style graphique à chaque fois. »

« Sur celle-ci nous avons fait un montage des visages des différents membres du groupe. On voulait quelque chose qui soit simple. Nous venons d’une génération où la pochette était encore importante. Vu que nous faisons tout nous-mêmes il est logique qu’il y ait une continuité graphique dans nos pochettes. »

« Vous avez signé chez M et O »

« Oui c’est la balance idéale pour avoir une bonne distribution nationale et rester libres. Nous avons tout pouvoir sur le choix des titres à mettre en avant. Nous sommes les producteurs de l’album ce qui est important. »

« Votre album peut plaire à un public non metal, je trouve. »

« Peut-être. Nous voulons d’abord trouver nos morceaux bons pour nous-mêmes. On ne calcule pas pour savoir à qui cela pourrait plaire. Il y a de la variété dans le disque mais on ne réfléchit pas à qui cela peut correspondre. »

« Il va y avoir des dates bientôt ? »

« Oui nous avons des concerts à venir, à Bar le Duc, Tréveray, Saint-Dizier... Il y en aura d’autres ensuite, en 2024. On trouve des dates plus facilement qu’avant parce que nous rejouons dans des lieux où nous étions passés et où cela s’était bien passé. »

« Être de l’Est facilite-t-il les choses ? »

« L’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique sont branchés metal mais l’Est de la France pas plus que cela. Il y a des régions françaises qui nous suivent davantage que l’Est. »

 
Critique : Pierre Arnaud
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