Interview

PONTE DEL DIAVOLO (2024) - Groupe (Complet)

Les turinois de Ponte Del Diavolo viennent de sortir un excellent premier album « Fire Blades From The Tomb ». Un disque entre doom, black et darkwave. Entretien.

« Vous venez de sortir votre premier album chez Season of Mist. Vous étiez dans des groupes avant de former Ponte del Diavolo ? »


« Oui nous avons eu des expériences dans différents groupes avant celui-ci. Nous jouions pour certains dans des groupes de metal alternatif et pour d’autres dans des groupes de death. »

« Vous faites une musique qui mélange des éléments de black et de doom ce qui est assez courant mais aussi de dark-wave ce qui est plus rare. »

« Nous avons toujours écouté de la dark-wave. Certains dans le groupe plus que d’autres mais nous aimons tous ça. Au niveau du chant la darkwave est une grosse influence. Nous aimons mélanger différents éléments musicaux. »

« Erba, ta voix fait parfois penser à celle de Siouxsie. »

« Je l’ai beaucoup écouté. Je l’écoutais quand j’étais adolescente et je l’écoute encore aujourd’hui. »

« Il y a pas mal d’éléments black chez Ponte del Diavolo. »

« Nous aimons le black des origines, celui dans lequel il y avait encore une influence punk. Nous aimons beaucoup un groupe comme Darkthrone. Ils sont une grosse influence pour nous. Nous venons de Turin où il y avait une grosse scène punk. Un groupe comme Negazione a marqué toute une génération de musiciens. »

« J’ai l’impression que votre ville Turin qui est une ville pleine de mystères influence fortement votre musique. C’est à Turin qu’Argento a tourné « Profondo Rosso » et il y a un côté ténébreux dans ce que vous faites. »

« Totalement. Nous adorons les films d’horreur et tu as raison de dire que Turin est une ville mystérieuse. Nous nous sentons profondément ancrés à cette ville et c’est vrai qu’elle nous influence beaucoup. »

« Que signifie exactement Ponte del Diavolo ? »

« On voulait signifier de façon métaphorique que nous posons un pont entre deux mondes distincts. Ce pont du diable était un pont particulièrement escarpé que les paysans médiévaux devaient traverser pour se rendre en Italie. »

« Vos morceaux n’ont pas la durée des morceaux doom classique. Ils sont plus courts. »

« Nous voulons faire des chansons. Même si nous faisons du metal cela reste au final des chansons. »

« Vous jouez avec deux basses. Pour quelle raison ? »

« Pour avoir encore plus de profondeur. Pour avoir un son bien lourd et pesant. » 

« Quels sont les groupes doom qui vous ont bercé ? »

« Nous sommes tous dans le groupe de grands fans de Black Sabbath. »

« Vous chantez en anglais et en italien. Pourquoi ? »

« On trouvait que les deux langues fonctionnaient bien selon tel ou tel titre. On trouvait que l’italien fonctionnait mieux sur tel morceau et l’anglais mieux sur tel autre. »

« Vous terminez l’album par « Weeping Song » une reprise de Nick Cave. Vous la faites à votre sauce. Elle devient presque un morceau de Ponte Del Diavolo. »

« Cool. C’est ce que nous voulions. Nous aimons beaucoup Nick Cave et on voulait faire cette reprise en l’adaptant à notre style. »

« Comment avez-vous signé chez Season of Mist ? »

« Les gens de Season avaient entendu parler de nous. Ils avaient entendu nos EP. Nous avions sorti trois EP avant cet album. Ils étaient dans le même style que l’album mais avec un son plus cru, plus underground. »

« Même si votre musique est différente de celle de Messa qui fait un doom plus classique j’imagine que leur succès à l’étranger et notamment en France aident les autres groupes italiens. »

« Oui clairement eux et Fulci qui font du death-metal horrifique ont ouvert des portes pour les autres groupes italiens. »

« Comment a été reçu l’album ? »

« Très bien. Même mieux que ce que nous espérions. Nous sommes très contents de l’accueil qu’a reçu le disque jusqu’à présent. C’est encourageant. »

« Vous faites une musique qui mélange des genres très différents les uns des autres. N’avez-vous pas l’impression qu’il est plus facile de faire cela aujourd’hui qu’il y a encore quelques années ? »

« C’est vrai. Les barrières musicales sautent. Les premiers à avoir fait exploser les genres étaient les Allemands. Ils mélangeaient des choses très disparates il y a un moment déjà. »

« Vous êtes en tournée en ce moment. »

« Oui. Nous essayons de jouer tous les week-ends mais nous ne sommes pas sur la route en permanence car nous n’avons plus vingt ans (rires) Il y a des concerts en ce moment et il y en aura jusqu’à l’été. »

« Vous vous projetez déjà vers un deuxième album ? »

« Tout à fait. Nous écrivons déjà un prochain disque en ce moment. »
 
Critique : Pierre Arnaud
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