Live Report
MENNECY METAL FEST 2021 - JOUR 2 - 11/9/2021
Retour au Parc de Villeroy pour la plus grosse journée sur les trois du Mennecy Metal Fest, avec une affiche pas piquée des hannetons et qui promettait des bons moments. Le premier groupe qui confirma ce pressentiment fut Barabbas, donnant dans le doom stoner avec des paroles en français et dont la biographie avait grandement suscité mon intérêt, lisez un peu : « Depuis l’an de grâce 2007, Barabbas prodigue réconfort moral, paix de l’esprit et acouphènes irréversibles aux brebis métalliques égarées qui poussent les portes de son Eglise Sonique du Saint Riff Rédempteur. » Clairement un programme absolument incontournable et que je n’aurais pu me résoudre à louper. (Est-ce une façon louvoyante de dire que j’ai malheureusement squeezé les deux groupes précédents, Waking the Misery et Fatima, parce que j’étais coincée dans la circulation francilienne dense du week-end ? Je le crains… À charge de revanche, promis.) Dès les premières secondes dans le pit photo j’ai adhéré à l’attitude, à l’énergie et à la musique du quintette. Le groupe a une vraie identité sonore, les musiciens avaient tous l’air ravis d’être là, leurs interactions faisaient plaisir à voir, leur communication avec le public était super chouette aussi, franchement c’était super motivant de voir cinq gars expressifs et dynamiques envoyer une musique aussi intense et le tout sans fioritures. En fin de set le chanteur a fait monter une pitchoune portant un t-shirt à l’effigie du groupe et c’était un moment absolument mignon que de voir cette gamine aux anges en train de faire les cornes avec ses doigts. Un concert au top pour entamer la journée que celui de Barabbas !
Le deuxième groupe à fouler les planches de la Main Stage fut Mercyless, un groupe originaire de Mulhouse, prodiguant son death thrash old school et efficace depuis 1987. Bien que je ne sois pas dingue de ce genre musical, j’ai accroché à la prestation de Mercyless car ils sont redoutables, carrés, énergiques, impossible de dire qu’ils n’envoient pas, que l’on soit particulièrement réceptif à ce type de sons ou non. Le rythme effréné de la batterie et les riffs rapides répondent bien au chant du frontman, il se passe non stop des choses sur scène entre les envolées capillaires, les grimaces, les petites poses des musiciens venant jouer l’un près de l’autre etc. Pas de temps mort et aucun risque de s’ennuyer ! Sans merci peut-être, mais moi je leur dis quand même merci pour ce show (ben quoi ?).
On enchaîne avec le groupe parisien de death thrash n’roll Corrosive Elements qui n’a pas tardé à me convaincre et me donner envie de bouger tant leur patate est communicative – en même temps avec un nom pareil c’eût été ballot de tomber sur des musiciens mollassons, mais là clairement pas le temps de niaiser, le quintette a bien secoué le public de Mennecy pour le plus grand plaisir collectif ! C’était rythmé, enjoué, musclé, les gars rivalisaient de poses badass et de mimiques drolatiques, ils donnaient l’impression de voir une bande de potes s’éclater, le tout avec un son vraiment solide, emmené par un chanteur avec de faux airs de Dedo remixé avec Guillaume Gallienne. Un grand oui pour Corrosive Elements donc, décidément quel début de journée ! (De toute façon j’ai pu remarquer quelque chose au Mennecy Metal Fest, au vu du nombre de groupes à l’affiche ayant des membres en commun, c’est qu’invariablement quand le batteur Rachid « Teepee » Trabelsi s’installe à la batterie, alors le groupe va être une dinguerie. C’est tout, c’est comme ça, y a pas à tortiller, j’appellerai ça le théorème de Teepee.)
Pendant le changement de plateau entre deux groupes je vais faire un tour du côté de la Eye Stage où arrive le groupe SlaveOne, dont la spécialité est le death technique bien vénère qui envoie des grosses mandales. Les compos sont rentre-dedans, les musiciens au taquet, le chanteur est très expressif et habité et me donne une très belle occasion de compléter ma collection de photos de chanteurs chauves exaltés qui se frappent le crâne, déjà bien entamée au Motocultor Festival 2019 – elle n’est pas encore aussi étoffée que ma collection de photos de musiciens qui ont l’air de dire « Je t’ai pris ton nez », geste à l’appui, mais il y aura baston tôt ou tard. À propos de baston le chanteur encourage le public à entamer les walls of death et bien évidemment les spectateurs ne se sont pas faits prier pour lancer les hostilités sur de tels hymnes.
Changement de registre de retour au pied de la grande scène pour assister au concert de Misanthrope, un groupe originaire de Seine-Saint-Denis dont le nom ne m’est absolument pas inconnu et qui a environ mon âge (33 ans) mais sur lequel je ne me suis pas plus penchée que ça pour autant. Grave erreur, que je remercie le Mennecy Metal Fest de m’avoir permis de combler, car j’ai été très réceptive au style musical original de Misanthrope, à la fois extrême, mélodique et avant-gardiste, et à la qualité des paroles en français, nimbées d’une poésie à la fois surréaliste, dramatique, désenchantée et sans concession. Je trouve l’exercice de chanter du rock et du metal en français toujours périlleux, pouvant produire des résultats soit ridicules soit formidables, et là j’ai vraiment été enthousiasmée par l’univers déployé par Philippe Courtois le chanteur ainsi que par le guitariste, le bassiste et le batteur. Le groupe a gratifié le public des chansons de l’album Misanthrope datant de 2000, avec des titres forts comme Les Lamentations du Diable, Les Empereurs du Néant et Nuit Androgyne. Une prestation belle et intense, très généreuse, au cours de laquelle le chanteur a déploré les 643 jours passés sans se produire pour le groupe – une période désormais révolue, ouf. C’est avec des étoiles dans les yeux et dans les oreilles et une forte envie d’explorer davantage la vaste discographie aux paroles envoûtantes de Misanthrope que je m’éloigne de la Main Stage.
Direction maintenant la petite scène Eye de Musikö Eye pour le stoner doom de Conviction, qui m’alpague immédiatement. En même temps, mon théorème énoncé un peu plus tôt se vérifié : « Teepee » est à la batterie, CQFD, c’est du lourd. Théorème sur lequel vient s’en greffer un deuxième : si c’est Olivier Verron (de Temple of Baal) au chant et à la guitare, les balances sont tellement prenantes et mélodieuses que j’ai encore plus de mal que d’habitude à déterminer si ce sont seulement les balances ou si le concert a commencé – et quand au bout de pas mal de temps les musiciens nous informent que ce ne sont « que » les balances, en général je reste quand même. Si ça ce n’est pas du talent, produire des balances qui sont tellement belles qu’elles sont plus réussies que ne peuvent l’être les sets de certains groupes parfois ! (Du coup oui, c’est moi le clown qui reste planté là à écouter un concert et demi, sans puis avec costumes et/ou lumières appropriées.) Je n’ai que des éloges à faire au sujet de Conviction qui est un petit joyau : lenteur enveloppante, nappe musicale drue, chant on ne peut plus incarné, osmose entre les musiciens, une tuerie quoi. J’ai aimé la corde autour du cou du bassiste, et les lumières psychédéliques absolument sublimes. Merci, merci, merci les gars pour ce set fabuleux.
Passage du coq à l’âne pour changer de rythme, d’ambiance, de registre et d’univers avec les thrasheux lillois de Loudblast, piliers du genre, sur la Main Stage : c’est parti pour la bagarre et pour se rentrer dans le lard ! Le public s’en donne à cœur joie très rapidement, il faut dire que les blasts et riffs impétueux incitent au défouloir. Le chanteur Stéphane Buriez est en grande forme, charismatique et énergique, les musiciens donnent tout ce qu’ils ont aussi, donc même sans que le thrash soit ma came je ne boude pas mon plaisir face à un show tout à fait bien exécuté.
La soirée se poursuit, et après un petit tour sur le site afin de me dégourdir les pattes, jeter de nouveau un œil aux stands, échanger un peu avec les bénévoles (dont l’on peut saluer la bonne humeur, la réactivité et la performance le long des trois jours) et manger un morceau, je reviens me placer devant la grande scène avec impatience : j’attends Impureza. Le groupe franco-ibère m’a été recommandé par un ami (qui n’a pas pu venir, des larmes de sang pour lui, bisous Guilherme) qui est toujours de bon conseil pour les groupes de metal fusion innovants : il m’avait recommandé par le passé le metal aztèque des Mexicains de Cemican et le thrash metal maori des Néo-Zélandais d’Alien Weaponry qui sont des petits ovnis extrêmement qualitatifs. Autant dire que j’attends Impureza de pied ferme, bien curieuse d’entendre ce que peut donner du brutal death metal saupoudré de flamenco. Eh bien ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : ça marche du feu de Dieu, en donnant quelque chose de surprenant et en même temps carrément cohérent. Il faut dire que les musiciens sont bons, carrés, assez sobres dans leur jeu mais quand même expressifs, quant au chanteur, c’est une véritable bête de scène ! Il insuffle un charisme certain au groupe car c’est une vraie tornade, à la voix remarquable. Les passages à la guitare acoustique sont bienvenus et viennent contraster avec la force des titres. Le combo de tout ça donne un son à la fois brutal mais gracieux, viril mais raffiné, c’est vraiment intéressant musicalement en plus d’être très agréable à regarder. Encore un concert fantastique de bout en bout ! (Spoiler alert : pour une fois je ne serai pas la rabat-joie de service avec mes avis tranchés, car j’ai absolument TOUT aimé pour diverses raisons des concerts auxquels j’ai assisté samedi 11 septembre à Mennecy.)
Place ensuite aux Marseillais de Dagoba pour une bonne tranche de death thrash et d’indus. Encore un groupe que je connais de nom depuis des lustres sans en avoir plus écouté que ça, pas activement en tout cas, sans raison précise d’ailleurs, mais sur lequel je n’ai aucun a priori bien défini. En tout cas Dagoba n’aura pas mis longtemps à capter mon attention car une chose est sûre, les cinq lascars sont très très bons sur scène. Je me rappelle davantage de leur énergie et de leur dynamique sur scène que de leur son tant j’étais focalisée sur ce qu’il y avait à voir : des déplacements en pagaille, des bonds, des headbangs avec cheveux mouillés envoyant de l’eau un peu partout, les mouvements chaloupés des membres du groupe, des lumières esthétiques et très changeantes, de la fumée… Un show à 100 à l’heure, pendant lequel le chanteur Shawter est descendu de scène pour se rapprocher du public et faire chanter les premiers rangs dans le micro, après avoir déjà beaucoup interagi avec les gens depuis la scène, créant une atmosphère survoltée et connectée. De plus le groupe a interprété des titres issus du prochain album – certes pour moi qui ne suis pas connaisseuse, cela ne change rien, mais c’est une sacrée plus-value pour les fans présents !
Autre groupe, autre ambiance, avec la tête d’affiche du jour que j’avais très hâte de revoir : le groupe portugais de gothic metal que l’on ne présente plus, Moonspell (enfin en vrai si vous ne connaissez pas, je peux vous le présenter, je ne suis pas élitiste et j’essaie d’être pédagogue). J’ai failli ne pas reconnaître le chanteur Fernando Ribeiro depuis le concert de Moonspell à la Machine du Moulin Rouge en des temps pas si reculés mais quand même pré-covidesques, avec les cheveux courts mais une barbe fournie ! En revanche j’ai reconnu tout de suite sa voix chaude et ample et son interprétation tantôt calme et recueillie, tantôt énervée et fougueuse au fil des titres. Quelque chose de très solennel et de simultanément éminemment chaleureux se dégage de Moonspell, quelque chose qui panse les plaies et purifie l’âme, d’où une ambiance plutôt cérémonieuse bien que puissante sur scène comme dans la fosse, les musiciens et le public comme en communion. Mon petit bémol personnel ne concerne que les lumières : beaucoup de monochromes, de contre-jour (contre-nuit vu l’heure tardive, certes), de stroboscopes, mais bon une fois encore ce qui crée des ambiances visuelles appropriées pour un concert ne facilite pas forcément la tâche pour prendre des photos… Mini point négatif au milieu d’un flot de propos positifs bien mérités car j’ai été vraiment épatée par la qualité de l’affiche de ce samedi, des prestations, de la gestion du déroulement de la journée par l’équipe du festival, bref carton plein. C’était déjà mon sentiment en repartant du Parc de Villeroy toute fatiguée au terme de cette journée super dense, et j’en ai encore un souvenir précieux un mois après – je saaaiiis, je suis en retard, mais j’arrive, j’arriiive ! Big up Mennecy Metal Fest.
Le deuxième groupe à fouler les planches de la Main Stage fut Mercyless, un groupe originaire de Mulhouse, prodiguant son death thrash old school et efficace depuis 1987. Bien que je ne sois pas dingue de ce genre musical, j’ai accroché à la prestation de Mercyless car ils sont redoutables, carrés, énergiques, impossible de dire qu’ils n’envoient pas, que l’on soit particulièrement réceptif à ce type de sons ou non. Le rythme effréné de la batterie et les riffs rapides répondent bien au chant du frontman, il se passe non stop des choses sur scène entre les envolées capillaires, les grimaces, les petites poses des musiciens venant jouer l’un près de l’autre etc. Pas de temps mort et aucun risque de s’ennuyer ! Sans merci peut-être, mais moi je leur dis quand même merci pour ce show (ben quoi ?).
On enchaîne avec le groupe parisien de death thrash n’roll Corrosive Elements qui n’a pas tardé à me convaincre et me donner envie de bouger tant leur patate est communicative – en même temps avec un nom pareil c’eût été ballot de tomber sur des musiciens mollassons, mais là clairement pas le temps de niaiser, le quintette a bien secoué le public de Mennecy pour le plus grand plaisir collectif ! C’était rythmé, enjoué, musclé, les gars rivalisaient de poses badass et de mimiques drolatiques, ils donnaient l’impression de voir une bande de potes s’éclater, le tout avec un son vraiment solide, emmené par un chanteur avec de faux airs de Dedo remixé avec Guillaume Gallienne. Un grand oui pour Corrosive Elements donc, décidément quel début de journée ! (De toute façon j’ai pu remarquer quelque chose au Mennecy Metal Fest, au vu du nombre de groupes à l’affiche ayant des membres en commun, c’est qu’invariablement quand le batteur Rachid « Teepee » Trabelsi s’installe à la batterie, alors le groupe va être une dinguerie. C’est tout, c’est comme ça, y a pas à tortiller, j’appellerai ça le théorème de Teepee.)
Pendant le changement de plateau entre deux groupes je vais faire un tour du côté de la Eye Stage où arrive le groupe SlaveOne, dont la spécialité est le death technique bien vénère qui envoie des grosses mandales. Les compos sont rentre-dedans, les musiciens au taquet, le chanteur est très expressif et habité et me donne une très belle occasion de compléter ma collection de photos de chanteurs chauves exaltés qui se frappent le crâne, déjà bien entamée au Motocultor Festival 2019 – elle n’est pas encore aussi étoffée que ma collection de photos de musiciens qui ont l’air de dire « Je t’ai pris ton nez », geste à l’appui, mais il y aura baston tôt ou tard. À propos de baston le chanteur encourage le public à entamer les walls of death et bien évidemment les spectateurs ne se sont pas faits prier pour lancer les hostilités sur de tels hymnes.
Changement de registre de retour au pied de la grande scène pour assister au concert de Misanthrope, un groupe originaire de Seine-Saint-Denis dont le nom ne m’est absolument pas inconnu et qui a environ mon âge (33 ans) mais sur lequel je ne me suis pas plus penchée que ça pour autant. Grave erreur, que je remercie le Mennecy Metal Fest de m’avoir permis de combler, car j’ai été très réceptive au style musical original de Misanthrope, à la fois extrême, mélodique et avant-gardiste, et à la qualité des paroles en français, nimbées d’une poésie à la fois surréaliste, dramatique, désenchantée et sans concession. Je trouve l’exercice de chanter du rock et du metal en français toujours périlleux, pouvant produire des résultats soit ridicules soit formidables, et là j’ai vraiment été enthousiasmée par l’univers déployé par Philippe Courtois le chanteur ainsi que par le guitariste, le bassiste et le batteur. Le groupe a gratifié le public des chansons de l’album Misanthrope datant de 2000, avec des titres forts comme Les Lamentations du Diable, Les Empereurs du Néant et Nuit Androgyne. Une prestation belle et intense, très généreuse, au cours de laquelle le chanteur a déploré les 643 jours passés sans se produire pour le groupe – une période désormais révolue, ouf. C’est avec des étoiles dans les yeux et dans les oreilles et une forte envie d’explorer davantage la vaste discographie aux paroles envoûtantes de Misanthrope que je m’éloigne de la Main Stage.
Direction maintenant la petite scène Eye de Musikö Eye pour le stoner doom de Conviction, qui m’alpague immédiatement. En même temps, mon théorème énoncé un peu plus tôt se vérifié : « Teepee » est à la batterie, CQFD, c’est du lourd. Théorème sur lequel vient s’en greffer un deuxième : si c’est Olivier Verron (de Temple of Baal) au chant et à la guitare, les balances sont tellement prenantes et mélodieuses que j’ai encore plus de mal que d’habitude à déterminer si ce sont seulement les balances ou si le concert a commencé – et quand au bout de pas mal de temps les musiciens nous informent que ce ne sont « que » les balances, en général je reste quand même. Si ça ce n’est pas du talent, produire des balances qui sont tellement belles qu’elles sont plus réussies que ne peuvent l’être les sets de certains groupes parfois ! (Du coup oui, c’est moi le clown qui reste planté là à écouter un concert et demi, sans puis avec costumes et/ou lumières appropriées.) Je n’ai que des éloges à faire au sujet de Conviction qui est un petit joyau : lenteur enveloppante, nappe musicale drue, chant on ne peut plus incarné, osmose entre les musiciens, une tuerie quoi. J’ai aimé la corde autour du cou du bassiste, et les lumières psychédéliques absolument sublimes. Merci, merci, merci les gars pour ce set fabuleux.
Passage du coq à l’âne pour changer de rythme, d’ambiance, de registre et d’univers avec les thrasheux lillois de Loudblast, piliers du genre, sur la Main Stage : c’est parti pour la bagarre et pour se rentrer dans le lard ! Le public s’en donne à cœur joie très rapidement, il faut dire que les blasts et riffs impétueux incitent au défouloir. Le chanteur Stéphane Buriez est en grande forme, charismatique et énergique, les musiciens donnent tout ce qu’ils ont aussi, donc même sans que le thrash soit ma came je ne boude pas mon plaisir face à un show tout à fait bien exécuté.
La soirée se poursuit, et après un petit tour sur le site afin de me dégourdir les pattes, jeter de nouveau un œil aux stands, échanger un peu avec les bénévoles (dont l’on peut saluer la bonne humeur, la réactivité et la performance le long des trois jours) et manger un morceau, je reviens me placer devant la grande scène avec impatience : j’attends Impureza. Le groupe franco-ibère m’a été recommandé par un ami (qui n’a pas pu venir, des larmes de sang pour lui, bisous Guilherme) qui est toujours de bon conseil pour les groupes de metal fusion innovants : il m’avait recommandé par le passé le metal aztèque des Mexicains de Cemican et le thrash metal maori des Néo-Zélandais d’Alien Weaponry qui sont des petits ovnis extrêmement qualitatifs. Autant dire que j’attends Impureza de pied ferme, bien curieuse d’entendre ce que peut donner du brutal death metal saupoudré de flamenco. Eh bien ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : ça marche du feu de Dieu, en donnant quelque chose de surprenant et en même temps carrément cohérent. Il faut dire que les musiciens sont bons, carrés, assez sobres dans leur jeu mais quand même expressifs, quant au chanteur, c’est une véritable bête de scène ! Il insuffle un charisme certain au groupe car c’est une vraie tornade, à la voix remarquable. Les passages à la guitare acoustique sont bienvenus et viennent contraster avec la force des titres. Le combo de tout ça donne un son à la fois brutal mais gracieux, viril mais raffiné, c’est vraiment intéressant musicalement en plus d’être très agréable à regarder. Encore un concert fantastique de bout en bout ! (Spoiler alert : pour une fois je ne serai pas la rabat-joie de service avec mes avis tranchés, car j’ai absolument TOUT aimé pour diverses raisons des concerts auxquels j’ai assisté samedi 11 septembre à Mennecy.)
Place ensuite aux Marseillais de Dagoba pour une bonne tranche de death thrash et d’indus. Encore un groupe que je connais de nom depuis des lustres sans en avoir plus écouté que ça, pas activement en tout cas, sans raison précise d’ailleurs, mais sur lequel je n’ai aucun a priori bien défini. En tout cas Dagoba n’aura pas mis longtemps à capter mon attention car une chose est sûre, les cinq lascars sont très très bons sur scène. Je me rappelle davantage de leur énergie et de leur dynamique sur scène que de leur son tant j’étais focalisée sur ce qu’il y avait à voir : des déplacements en pagaille, des bonds, des headbangs avec cheveux mouillés envoyant de l’eau un peu partout, les mouvements chaloupés des membres du groupe, des lumières esthétiques et très changeantes, de la fumée… Un show à 100 à l’heure, pendant lequel le chanteur Shawter est descendu de scène pour se rapprocher du public et faire chanter les premiers rangs dans le micro, après avoir déjà beaucoup interagi avec les gens depuis la scène, créant une atmosphère survoltée et connectée. De plus le groupe a interprété des titres issus du prochain album – certes pour moi qui ne suis pas connaisseuse, cela ne change rien, mais c’est une sacrée plus-value pour les fans présents !
Autre groupe, autre ambiance, avec la tête d’affiche du jour que j’avais très hâte de revoir : le groupe portugais de gothic metal que l’on ne présente plus, Moonspell (enfin en vrai si vous ne connaissez pas, je peux vous le présenter, je ne suis pas élitiste et j’essaie d’être pédagogue). J’ai failli ne pas reconnaître le chanteur Fernando Ribeiro depuis le concert de Moonspell à la Machine du Moulin Rouge en des temps pas si reculés mais quand même pré-covidesques, avec les cheveux courts mais une barbe fournie ! En revanche j’ai reconnu tout de suite sa voix chaude et ample et son interprétation tantôt calme et recueillie, tantôt énervée et fougueuse au fil des titres. Quelque chose de très solennel et de simultanément éminemment chaleureux se dégage de Moonspell, quelque chose qui panse les plaies et purifie l’âme, d’où une ambiance plutôt cérémonieuse bien que puissante sur scène comme dans la fosse, les musiciens et le public comme en communion. Mon petit bémol personnel ne concerne que les lumières : beaucoup de monochromes, de contre-jour (contre-nuit vu l’heure tardive, certes), de stroboscopes, mais bon une fois encore ce qui crée des ambiances visuelles appropriées pour un concert ne facilite pas forcément la tâche pour prendre des photos… Mini point négatif au milieu d’un flot de propos positifs bien mérités car j’ai été vraiment épatée par la qualité de l’affiche de ce samedi, des prestations, de la gestion du déroulement de la journée par l’équipe du festival, bref carton plein. C’était déjà mon sentiment en repartant du Parc de Villeroy toute fatiguée au terme de cette journée super dense, et j’en ai encore un souvenir précieux un mois après – je saaaiiis, je suis en retard, mais j’arrive, j’arriiive ! Big up Mennecy Metal Fest.
Critique : Elise Diederich
Date : 11/9/2021
Date : 11/9/2021
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