Chronique

BEYOND TWILIGHT - SECTION X / REPLICA RECORDS 2005

Finn Zierler est de retour avec son groupe pour un deuxième opus accouché dans la douleur.Après un terrible accident de la route qui a faillit lui coûter la vie et le départ de Jorn Lande notre synthé a eu de quoi réfléchir sur ses envies.
Petit rappel Beyond Twilight nous avait sorti en 2001 ‘Devil’s hall of fame’ qui est, sûrement l’un des plus beau album de métal depuis facilement 10 ans (voir plus), avec un Jorn au sommet de son art et une atmosphère palpable franchement sublime.
Donc on peu annoncer la sortie de ce Section X comme une revanche sur les emmerdes et pour cela l’ami Zinn n’a pas fait la fine bouche. Il s’est investi personnellement dans cette œuvre allant s’enfermer 4 jours dans son grenier dans une obscurité totale, passer des heures immergé dans un lac glacé, et même vivre pendant un mois comme un clochard dans les rues de Londres, tout ça pour créer des émotions et faire venir l’inspiration !
Coté voix il est allé dénicher une nouvelle perle rare en embauchant le très talentueux Kelly Sundown Carpenter du groupe américain Outworld, qui n’a pas à rougir face au grand Jorn. Bon fini les présentations maintenant place à la musique et quelle musique !!

« Be careful it’s my head too » entame les hostilités avec une intro qui ressemble beaucoup à celle d’Ayreon dans ‘The flight of migrator’ mettant de suite dans une ambiance sombre, puis « The path of darkness » arrive : lourde et mid tempo, appuyée par la voix de Kelly qui nous éblouit par son timbre mais surtout par ses qualités et capacités. Le refrain est sublime mélodieux et en contradiction avec le reste de la chanson. Musicalement ça joue grave : tout tourne autour du synthé de Zinn et les guitares bien puissantes alourdissent le tout : magique. « Shadow self » attaque d’une manière très tranchante sur une ambiance très macabre et théâtrale avec un petit coté Jack l’éventreur qui rode autour de ce titre. Les grands coups de doubles donnent le frisson tout comme les chœurs employés et cette voix qui se module pour mieux vous surprendre tantôt envoûtante tantôt écorchée jusqu'à cette monté vocale diabolique : tout un programme.
« Sleeping beauty » elle est plus guillerette avec son piano, mais les guitares malsaines vous rappellent à l’ordre. Le chant se fait plus poser puis devient plus puissant avec l’arrivée des grattes. Puis c’est le démarrage voix lourde atmosphère pesante le refrain pose ses bases. Un titre tout en contradiction il n’ y a qu’à écouter la partie finale pour s’en rendre compte.
Un petit esprit Devin Townsend sur « The dark side » toujours aussi malsain, Kelly redevient envoûtant mais aussi tonitruant dans un refrain où il laisse exploser sa rage sur des synthés ombreux, malsains, un vrai film d’horreur qui se déroule sous vos yeux. Le titre le plus court et peut être le plus intense.
Interlude au piano avec « Portrait F in dark waters » très classique et théâtrale, elle vous harcèle par sa multitude de notes qui vous pénètre dans la tête telle des centaines de piqûres. « Ecstasy arise » est plus rythmé mais aussi plus éclairci. Un titre qui nous permet de respirer tout en profitant des qualités de chacun. Kelly nous prouve qu’il peut être très bon sans être forcement méchant et rageur. Le refrain est un pur plaisir qui donnera des leçons à pas mal de groupes de métal actuel.
Et voici déjà la dernière « Section X » qui nous ramène dans nos contrées ténébreuses, mélangé en un mixe entre musique actuelle et ancienne, ponctué par une voix sublime. Le refrain calme et ambiant calme le tout dans un esprit esquit. Un nouveau titre monumental qui nous transporte. Le solo aérien d’Anders Exo Kragh vous fait planer, juste avant le départ vers un paysage oriental méconnu emmené par le synthé de Zinn qui accélère le temps d’un solo le rythme, et enfin retour sur notre refrain ambiant avant une fin torturée. Un voyage majestueux loin de tout ce que l’homme connaît.

Conclusion une œuvre magistrale qui nous est présentée. Un condensé d’émotions positives et négatives, une atmosphère qui ne vous lâche pas d’une semelle, un Kelly monstrueux qui ne porte pas l’album entier sur ses épaules (comme ça avait été le cas avec Jorn) mais qui au contraire laisse exploser son talent à des moments précis. Un Zinn qui nous en donne pour plus que ce qui est imaginable, dans une musique sans frontière à des millénaire de nous pauvres mortels.
Pour finir A ACHETER SANS RETENUE !!! L’album du mois et peut être même de l’année !
 
Critique : Guillaume
Note : 10/10
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