Interview

ARCANIA (2014) - Cyril Peglion (Chant, guitare)

Ma meilleure découverte de 2014 est certainement ARCANIA. Un groupe français qui à mes yeux fait partie de ces rares groupes de la nouvelle génération qui donnent un nouveau visage au Thrash : plus mélodique, plus progressif, et chargé d'une émotion authentique, mature si j'ose dire, et unique. Leur dernière pépite Dreams are dead vaut réellement le détour, et je tiens à remercier Replica Records pour m'avoir permis de m'y plonger.

Tout est intriguant dans Arcania, et dès la pochette où on voit cette homme qui semble avoir décroché la Lune mais qui n'est toujours pas complet. Enfin, tout ça c'est à débattre. Alors pour avoir quelques informations sur le groupe, je suis aller m'abreuver à la source et c'est Cyril, chanteur et guitariste du groupe qui m'a fait le plaisir de répondre à quelques questions...

Salut Cyril, peux-tu me parler un peu de ta bande et de ce qui vous a amené à former ce groupe ? Comment travaillez-vous ?

Salut, nous avons formé le groupe en 1999 avec Guillaume (basse) et Gaby(batterie). A l'époque nous avions 13 ans et le metal du moment ne nous plaisait pas. Machine Head était un groupe de néo metal peroxydé et Metallica un groupe de pop. Bref, nous étions décalés par rapport aux autres jeunes metalleux. Notre attirance allait vers le metal des années 80 que nous n'avions pas connu.

Pour ce qui est de la composition, je me m'occupe de l'écriture des morceaux. C'est quelque chose qui s'est fait naturellement depuis nos premières compos il y a 15 ans maintenant. Je bosse le tout sur pc, puis j'envoi les morceaux terminés par mails aux gars et on peu bosser tout ça ensemble en répète.

Quels sont les événements clés qui vous ont emmené à produire Sweet Angel Dust, et permis de poursuivre sur Dreams are Dead ?

Mmmh, disons que nous avons toujours eu un parcours chaotique! Nous avons mis du temps à venir à ce premier album, nous n'avions pas les moyens de le faire plus tôt. Nous avons eu aussi trop de changement de musicien entre Gaby et Olivier et trouver enfin le guitariste avec qui ça collait à 100%(ndr, "Gaby" Georgelin est décédé en 2003 lors d'un accident de moto).

Dès que tout ça a été réuni, nous sommes parti en studio. Il y a toujours eu une tendance au pessimisme dans le groupe notamment depuis Gaby. Je pense que c'est ce qui nous a inspiré quelque part. Le jour où nous nous sentirons totalement apaisé, je ne suis pas sur que l'on sera toujours inspiré comme on a pu l'être pour les deux premier albums.

Votre thrash a pris une dimension plus accessible et on le sent bien avec des titres comme "Rise and never fall" ou "Inside de crowd". Qu'est-­ce qui a motivé ce virage ?

On a eu l'envie d'incorporer de vrais refrains au morceaux. Sweet Angel Dust était un album assez difficile d'approche volontairement. Ca correspondait à ce que l'on voulait faire, mais pour l'accroche immédiate il n'était pas si simple, entre autre à cause du manque de refrains et de la longueur des morceaux. Dreams are dead lui est nettement plus brutal techniquement mais étonnamment plus simple d'écoute je pense. Après pour moi Inside the crowd est un morceau qui aurait put être sur Sweet Angel Dust, dans l'esprit il me rappelle beaucoup Memento.


Vous avez réussi à intégrer énormément d'éléments mélodiques et à donner énormément de richesse aux compositions. En fait, ce n'est pas seulement à Testament et Gojira qu'on pense en écoutant Dreams are Dead, mais à toute une génération de groupes mélodiques moderne comme In flames, Killswitch engage, Soilwork, Avenged Sevenfold... (la liste pourrait être longue...). Est-­ce qu'on peut parler d'influences nouvelles ?

C'est assez amusant que tu nous dise ça parce que nous n'écoutons aucun des groupe que tu nous cite! Le peu qu'on en connais, ce n'est d'ailleurs pas du tout notre tasse de thé. Il n'y a vraiment pas d'influence nouvelles entre les deux albums, les groupes que j'écoute aujourd'hui sont ceux que j'écoutais il y a 10 ans. On est toujours surpris d'avoir à faire à ce genre de comparaison, d'autant plus qu'on nous le dit parfois avec une sacré assurance! Mais non, pas du tout!

De mon point de vue, l'identité d'Arcania tient sur toute cette mélancolie omniprésente, et ce dès la vision et l'artwork et la lecture des titres ; point encore plus marqué sur Dreams are dead. La pochette fait également appel à une multitude d'idées à laquelle on peut donner un sens. J'y ais vu un côté pessimiste, désabusé mais loin du brouillons que je retrouve souvent...


Tout à fait, on ne souhaite pas d'artwork trop marqués ou aggressif. Pour moi l'idée doit rester simple et marquante dans son concept. Je n'ai pas très envie de présenter un truc tout prêt sans qu'on puisse se poser de questions, et puis je considère que les pochette les plus cultes sont rarement des pochette « bac à sable ». Il faut une information importante et marquante, ça suffit pour moi! Une idée simple visuellement et pas une multitude d'informations visuelles. Mais oui cette pochette est dans cet esprit : négatif, pessimiste et désabusé, un beau programme hein?! En fait plus jeune j'ai été très marqué et inspiré par le premier album de Demons and Wizards. L'artwork était très poétique, et l'album est extrêmement mélancolique, l'ambiance est magique. (ndr, Sur la pochette, la mort joue du violon, devant deux enfants qui sont autour d'un feu de camp. Derrière la mort, un escalier qui mène à la Lune.).

Quittons un peu la musique en elle-­même pour aborder un de mes sujets favoris : "Comment vivre sa passion et de sa passion". Comment arrivez vous à consacrer énergie et temps pour concilier diverses obligations, réalité économique et réalité du business de l'industrie musicale ?

Là c'est effectivement compliqué. Le business metal est une belle saloperie, il faut batailler pour avoir un cachet décent. On te demande 10 000 euros pour partir en tournée les trois quart du temps, donc clairement à coté il faut travailler. Le fait est que nous nous rapprochons de la trentaine et que ça pose aussi des questions, on ne pratique plus comme on le faisait à 20ans, personne ne viendra nous chercher, donc il faut garder les pieds sur terre. Ca a toujours été notre cas. A un moment donné on ne peut pas s'empêcher de se poser cette question: "Est-­ce qu'on a pas tout foutu en l'air pour se groupe? Et tout ça pour quoi?" Aucun d'entre nous n'est parti sur une vrai carrière professionnelle parce que derrière il y a toujours ARCANIA qui reste en tête, alors on peu se demander si ça en vaut le coup...

Question "perso" : quand vous finissez un concert quelles sont les premières choses que vous faites et/ou que vous pensez ?

Guillaume file au stand merch. Il passe derrière le stand et ça lui convient parce qu'il adore qu'on vienne le voir! Olivier, Niko, et moi, on range le matos et ensuite on continu au rouge. Mais souvent le truc que j'adorerais, c'est quand tu est rendu a un stade avancé de la nuit que tu en est à dormir chez l'organisateur ou ce genre de chose mais que c'est une teuf sans fin, ou alors que tu dors sur un vieux canap' qui pue dans une salle bien cradingue, là, j'aimerais me téléporter chez moi direct dans mon lit ! Le puriste te diras que c'est rock n roll, oui mais être dans son lit putain c'est top !

Si on souhaite suivre vos tournées, sur quel site doit­on aller ? Et comment peut­on se procurer vos albums ?

Sur notre facebook il y a un onglet « tour dates » à la fin de l'année entre novembre et décembre nous serons à Brest, Lorient, Lille , Liege et Angers. Pour nos albums ils sont disponible chez tout les bons disquaire à priori, ou a notre stand après les concerts, et vous pourrez discuter avec Guillaume en plus!

Merci beaucoup !
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Arcania c'est :
Niko: Guitare
Guillaume: Basse
Olivier : Batterie
Cyril : Chant et Guitare

Je vous invite à découvrir leur premier album Sweet Angel Dust sur Deezer, et notamment le bijoux de metal qu'est Memento.
 
Critique : Weska
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