Interview

Après plus de vingt ans de carrière Dagoba reste un groupe toujours aussi intéressant et novateur. Leur nouvel album « By Night » innove encore avec un son et une imagerie qui nous rappelle le meilleur des 80’s. Entretien avec Shawter, chanteur du groupe.

-Il s’est passé cinq ans depuis Black Nova, pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps pour voir son successeur ?

« Nous avions prévu une tournée d'un minimum de quatre années pour promouvoir notre précédent album "Black Nova", donc ce délai n'aurait pas pu réellement être écourté. La pandémie nous a fait reculer la sortie de "By Night" de quelque mois afin qu'une tournée digne de ce nom soit calée à sa sortie, mais pas plus ».

-Vous avez signé chez Napalm Records. Comment cela s’est-il passé ?

« Nous travaillons depuis quelques années déjà avec leur division évènementielle Napalm Events et lorsque nous avons prospecté les labels pour une signature ils se sont montrés très enthousiastes en nous présentant un plan de développement du groupe intéressant et viable. On peut dire que tout s'est fait assez naturellement, au final ».

-Même si vous étiez déjà « gros » à l’étranger est-ce que cette signature va vous permettre de vous développer encore davantage à l’international ?

« C'est l'idée et la volonté du groupe et du label. Disons que le groupe est connu à l'étranger grâce aux très nombreuses tournées internationales que nous avons eu la chance de pouvoir faire. Maintenant il est temps que notre discographie le soit tout autant ».

-Cet album est peut-être le plus varié de toute votre carrière. Comment l’avez -vous pensé ?

« Comme un nouvel album de Dagoba. C'est à dire que nous ne voulions pas répéter des propos déjà évoqué sur nos précédents albums. Nous essayons de nous renouveler sans cesse, de faire la musique qui nous plaît et que l’on entend pas nécessairement chez les autres. Nous avions deux envies principales pour "By Night" : aérer nos riffs pour mettre en avant nos arrangements et faire de chaque refrain le point culminant de chaque chanson ».

-Les synthes sont très présents. Comment les avez-vous incorporés au reste ?

« Ils ne sont en réalité pas plus présent qu'auparavant mais le fait que les riffs soient plus aérés fait qu’on les perçoit mieux. Le fait que l'intro, l'interlude et l'outro soit volontairement 100% synthés laisse cette saveur electro à l'auditeur. Mais au niveau du nombre de pistes synthés, nous sommes sur le même ratio que pour « Black Nova », « Post Mortem Nihil Est » ou « Poseidon » par exemple ».

-Ils donnent une touche un peu 80’s à l’album entre « Blade Runner » et films d’horreur je trouve

« Cool ! »

-La pochette a aussi cette coloration 80’s. Vous étiez dans ce mood au moment de l’enregistrement ?

« Nous le sommes depuis très longtemps. Nous n’écoutons pas que du Metal tu sais... Mais concernant la pochette, c'était surtout une volonté de rester cohérent. Tu imagines si on avait mis un chevalier combattant le dragon de la caverne pour illustrer un album comme "By Night" ? ç'eût été absolument hors propos ».

-Il y a un pur tube dans l’album, « On the run ». Comment ce morceau est-il arrivé ?

« Je désirais proposer un morceau piano-voix depuis très longtemps, mais je n’avais jamais vraiment réussi à en finaliser un. Cela restait des instrumentales, des thèmes qui n'ont jamais servi. Cette fois-ci, je me suis vraiment lancé le défi de finir ce type de morceau. C’est d'ailleurs le deuxième titre que j'ai composé pour "By Night". Quand j'ai essayé de poser ma voix dessus, mon timbre était trop grave, ça sonnait presque comme du Daho de seconde zone et donc l'idée de faire appel à une chanteuse pour chopper l'octave du dessus s'est vite imposée. On a fait des essais, et voilà, ça nous a plu. Comme d'habitude nous ne nous sommes pas demandés si ça allait choquer nos fans les plus hardcore ou quoi : ça nous a plu donc nous l’avons proposé ».

-C’est un titre bien moins dur que ce que produit d’ordinaire Dagoba. Un tournant vers d’autres styles musicaux ?

« Je ne sais pas de quoi sera fait le prochain album de Dagoba. Je ne suis pas du genre "on va faire un prochain album plus dur !!" ou quoi... J'ai pour l'instant trois riffs qui se courent après, donc il est trop tôt pour en parler ».

-Cet album mêle efficacement agressivité et mélodie. Comment êtes-vous parvenus à cet équilibre ?

« Je suppose que ça à quelque chose à voir avec la confiance en soi. Incorporer de la mélodie est une force émotionnelle ».

-Le groupe a 25 ans. Comment vois-tu votre évolution après toutes ces années ?

« Je suis content de n'avoir jamais eu peur de proposer des univers différents album après album. Et heureux de ne m'être jamais ennuyé en faisant ce que nous faisons ».

Vous partez en tournée européenne en Avril. J’imagine que vous êtes super excites à l’idée de retrouver la scène ?

« Excités et un peu angoissés aussi. On veut toujours faire du mieux qu'on peut, or la pandémie nous a un peu coupé les jambes ces dernières années. Toutefois je peux te dire que nous préparons quelque chose d'efficace pour cette tournée By Night ! »