Interview

SWARM (2023) - Antoine Chapet (Guitare)

Trois ans après un déjà très bon « Anathema » les sudistes de Swarm nous reviennent avec un excellent EP « Mad In France ». L’occasion d’en discuter avec leur guitariste Antoine Chapet.

« Cet EP arrive trois ans après « Anathema ». J’imagine que, comme pour tous les groupes, vous a été freiné par le Covid ? »


« Exactement. « Anathema » est sorti deux mois avant que le Covid n’arrive. Par la suite les choses ont été freinées bien évidemment. Malgré tout on a enregistré le EP il y a un bout de temps maintenant. »

« Pourquoi avoir enregistré un EP plutôt qu’un album ? Est-ce par rapport à la façon d’écouter de la musique aujourd’hui où l’on a tendance à moins écouter d’album ? »

« Non ce n’est pas du tout pour ça. Nous avons été très productifs au moment du Covid et nous nous sommes retrouvés avec plein de morceaux. Nous avions assez de matériel pour un album et un EP. L’album sortira l’an prochain. »

« Le EP poursuit dans ce mélange thrash, hard-core caractéristique du groupe. »

« Il y a pas mal de morceaux de Max sur le EP et il est branché hard-core. On voulait un truc punchy. C’est pour cela par exemple que le titre final est punk. »

« Ce qui est étonnant dans le Ep c’est que l’on entend des solis heavy-metal 80’s à l’intérieur de morceaux hard-core. »

« C’est vrai. Dans le premier morceau du EP il y a deux solo. Un de moi et un de Chris Cesari de Heart Attack. Chris a un toucher très 80’s. Il ne faut pas oublier qu’il y a des groupes hard-core avec des soli : Suicidal Tendencies ou Biohazard par exemple. On adore ce genre de groupes. »

« Et il y a aussi une influence thrash évidente. »

« Je suis très fan, tout comme Mat l’autre guitariste du groupe, de thrash. Malgré ce goût commun pour le thrash nos jeux de guitare sont différents. Je suis très fan de groupes comme Testament qui sont à la fois trash old-school et moderne. J’aime bien Kreator, Sodom, Destruction… »

« Vous ne sonnez pas pour autant trash old-school. La prod est moderne chez Swarm. »

« C’est voulu. On aime un groupe comme Exodus chez qui tu trouves des trucs compliqués. On aime les prods modernes même si nous n’irons jamais vers un truc djent car ce n’est pas notre truc. »

« Les textes sont à la fois en français en et anglais. Le français c’est pour avoir pour une dimension politique à la Trust ? »

« Remy écrit en français puis nous faisons une traduction anglaise. Mais il y a des morceaux qui sonnaient mieux en français qu’en anglais. »

« Avec le titre du EP ça fait un peu sociétal. »

« Un petit peu, c’est vrai. Il y a le côté problématique sociétal mais nous parlons aussi des barrières que l’on peut se mettre. C’est un peu ce qui se passe avec notre groupe que les gens trouvent inclassable musicalement. Pourtant tu peux à la fois aimer Madball et Anthrax. Ce n’est pas un problème. »

« Le groupe est basé à Antibes ?

« On y a grandi mais plus personne n’y habite. Ce n’est pas la région française la plus facile pour le metal. Il n’y a pas, par exemple, de MJC à Nice qui est la cinquième ville de France, ce qui est inacceptable. La Côte d’Azur a une image bling-bling et c’est malheureusement un peu vrai. »

« Lorsqu’un groupe comme Heart Attack signe sur un gros label comme Atomic Fire j’imagine que cela sert de locomotive aux groupes locaux. »

« Oui et non. Les mecs de Heart Attack sont de supers amis. Ils sont souvent en tournée ou sur des festivals et ce n’est pas sûr que lorsqu’ils y sont les gens pensent à ce qui peut se passer sur la Côte d’Azur. Après c’est bien sûr encourageant car ça prouve que tu peux venir de notre région et signer sur un label international. »

« Vous avez sorti cet EP en auto-prod ? »

« Oui on aurait pu signer sur un petit label mais nous l’avons finalement fait en auto-prod. Ce que l’on cherche actuellement c’est un tourneur. »

« Où avez-vous enregistré le EP ? »

« Chez Sebastien Camhi. On bosse avec lui depuis le mixage de notre premier album. Son studio, Artmusic, est devenu l’un des plus gros studios metal en France. On aime sa patte artistique. Il a bien cerné ce que nous voulions. »

« L’album sera dans le même style que le EP ? »

« On a choisi la track-list pour le EP et pour l’album. Il y aura peu de titres longs sur l’album. On y trouvera des morceaux dans une veine hard-core mais aussi des power-balades. »

« Il y a des dates à venir ? »

« On en cherche pour Octobre-Novembre-Décembre. »
 
Critique : Pierre Arnaud
Vues : 2326 fois