Live Report

NANOWAR OF STEEL - Le Petit Bain - Paris - 18/2/2020

 
Pendant que des tas de gens étranges envahissent le métro pour aller voir Adele à Bercy pour sa première date sur quatre, je me dirige vers une salle plus modeste et qui va me réserver une tout autre soirée (encore heureux), le Petit Bain. Bien differente puisque c'est Nanowar of Steel, les Italiens spécialistes du metal parodique, que je vais voir ce mardi soir.

C'est Redemption (pas le groupe de Los Angeles, mais un homonyme de Metz) qui a la mission d'ouvrir pour le groupe comique, dans un tout autre style, rock classique avec des accents punk rock. Je suis d'abord frappée par le jeune âge du batteur : Rodolphe a 12 ans ! Son frère, chanteur et guitariste, est jeune aussi, 18 ans, et ils avaient respectivement 10 et 16 ans quand ils ont joué au Hellfest en 2018. Respect non ? Le groupe est complété par un bassiste (et parfois chanteur également) qui est... leur père. C'est plutôt cool de pouvoir partir en tournée en famille, et ça expliqué l'air réjoui de la petite troupe sur scène. Leur son n'est pas hyper original, avec des compositions qui se ressemblent pas mal d'un titre à l'autre, mais c'est énergique, bien interprété, les musiciens sont charismatiques sans surjouer, ils s'adressent de façon simple à la salle, donc c'est une première partie que je trouve appréciable. Une paire de titres avant la fin, le bassiste annonce qu'il y a un problème et demande si quelqu'un a une grosse caisse dans sa poche : le mini-batteur épatant a troué la caisse... au dessus ET en dessous. Finalement même involontairement ils ont un peu versé dans l'humour pour donner le ton de ce qui va suivre.

Setlist :
1) World is mine 2) Blood Law 3) Let it die 4) Soon the end 5) Friends 6) Get rid 7) I'm not afraid 8) Angel 9) Play it louder 10) Dark side 11) Follow me 12) The Roule

Après l'entracte place aux trublions du metal parodique, pour un spectacle quelque part entre le carnaval (de Dunkerque plutôt que de Venise), l'enterrement de vie de garçon et la fête au village - à tendance fête du slip. Le groupe originaire de Rome, composé de Potowotominimak au chant, Gatto Panceri 666 à la basse, Uinona Raider à la batterie, Mohamad Abdul à la guitare et Baffo aux choeurs, m'évoque un savant gloubiboulga d'Alestorm, d'Ultra Vomit, du Naheulband, de Gloryhammer et de Grailknights... Ou encore de Carlos, et même et surtout de Marcel et son Orchestre ! Les perruques, le côté clownesque, les costumes cheap, la déconne décomplexée pour faire la fête sur scène, c'est vraiment la même recette.

On entre directement dans le vif du sujet puisque les Italiens démarrent avec "Barbie, MILF Princess of the Twilight", suivi du très acclamé "Call of Cthulhu", featuring masque monstresque à tentacules et téléphone gonflable géant. Le spectacle doit nécessiter un sacré chargement d'accessoires et un wagon de costumes, de machins-bidules gonflables, ça doit ressembler à un magasin de farces et attrapes dans le camion... Comme les enfants qui se déguisent et qui revêtent tout ce qu'ils trouvent, ainsi on a vu pèle-mêle : un tutu rose fluo, un justaucorps à paillettes de patineuse ou de catcheur, un énorme costume de chouette (très joli au demeurant), un masque de Dark Vador, un turban porté avec une jupe, une perruque mauve, des tenues moulantes de super héros de séries Z, des bouées...

L'ambiance est aux calembours et à la grosse marrade, bref pas subtile mais potache et bienvenue pour les gens venus décompresser de leur journée de boulot. Les titres s'enchaînent, issus prioritairement de "Stairway to Valhalla", avec quatre morceaux, mais parcourent toute la discographie du groupe, le tout accompagné d'images facétieuses sur l'écran géant. Le très attendu tube de l'été nordique, "Norwegian Reggaeton", fut évidemment un succès, repris en chœur par la foule, ainsi que "Valhalleluja" - avec comme accessoire une petite table basse Ikea, bravo, bien joué, les détails ne sont pas négligés.

Dommage que le son n'ait pas été top, surtout devant dans la fosse, c'était déjà plus net en m'éloignant et me plaçant sur le côté, à la rambarde, ce qui m'a permis de regarder aussi les mouvements de foule : pogos, wall of love pour se faire des câlins plutôt que de se donner des coups d'épaule, cornes, slams (je me serais plutôt attendue à ce que le chanteur ou un autre membre du groupe saute dans le public ou se fasse porter par la foule mais non). Certains sketchs entre les morceaux étaient vraiment faits de grosses ficelles, comme le moment WTF et téléphoné (aucun rapport avec la créature lovecraftienne cette fois) où Dark Vador en tutu demande au chanteur de ramasser la savonnette... J'ai préféré le moment plutôt bon enfant où tout le public devait répéter le mot "chouette" en italien, "cacciatore", et acclamer le chanteur grimé en chouette géante - une fois la grosse tête couverte de plumes enlevée il explique "Je suis celui qui porte les costumes débiles dans le groupe !"... Comme s'il en avait le monopole.

Le florilège de blagues clichées sur les Japonais en introduction d'une chanson m'a paru dispensable, j'ai trouvé l'énumération de mots et de mimes asiatiques, pour aboutir à une boutade facile sur le coronavirus, longue et gênante, comme quoi Nanowar of Steel sait aussi très bien parodier Michel Leeb et Kev Adams... Dommage car la chanson qui suivit ce couac, "Métal", était vraiment une de celles que j'ai préférées - pas étonnant vu qu'elle parodiait Manowar que j'aime beaucoup.

Toujours est-il qu'en douze titres, dont deux en rappel, les comiques du metal italien ont bien diverti et défoulé la salle, donc même si la kermesse a toujours ses limites dès qu'on tente de l'analyser, en voulant juste rigoler sans se prendre la tête c'était le concert approprié.

Setlist :
1) Barbie MILF Princess of the Twilight 2) The Call of Cthulhu 3) Metal la la la 4) Il cacciatore della notte 5) Careless Whisper (George Michael cover) 6) Ironmonger (The Copier of the Seven Keys) 7) ...And then I noticed that she was a Gargoyle 8) Norwegian Reggaeton 9) Metal 10) Valhalleluja

Rappel :
11) Odino and Valhalla 12) Power of the Power of the Power of the Power (of the Great Sword)
 
Critique : Elise Diederich
Date : 18/2/2020
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