Live Report

DEEP PURPLE - STENGAH - La Seine Musicale - Paris - 6/7/2022

 
En première partie de Deep Purple on est très heureux de voir les Français de Stengah. Auteur d’un très bon premier album « Soma sema » sorti cette année le groupe semble honoré et ému d’être là ce soir. Si musicalement Stengah n’a rien strictement rien à voir avec Deep Purple et que l’on pourrait craindre que le public quelque peu âgé se sente agressé par ce metal moderne, l’accueil que reçoit le groupe est au contraire très positif. On sent même une jolie interaction entre le combo et la salle. Le metal moderne mâtiné de djent de Stengah s’avère très efficace et le chant metal-core fonctionne à merveille. Une très bonne introduction pour la soirée.

Deep Purple a plus de cinquante ans d’existence. On pourrait, de ce fait, craindre un groupe un peu sur les rotules d’autant plus que les Anglais tournent comme des brutes pour des septuagénaires. On entame les hostilités avec « Highway star » l’un de leurs tous meilleurs morceaux. Cela met d’entrée dans l’ambiance surtout que le titre est joué à la perfection. On remarque que la voix de Ian Gillan n’a pas trop bougé avec les années et si l’on fermait les yeux on pourrait penser être toujours dans les années 70 tant Deep Purple continue de privilégier sur sa set-list les titres de « Machine Head » (pas moins de six morceaux de cet album culte seront joués ce soir-là).
Mais les britanniques ont le mérite de ne pas jouer seulement sur la fibre nostalgique. Le groupe, contrairement à nombre de formations des 60’s ou des 70’s encore en activité s’avère capable de sortir des disques plus que décents : « Whoosh ! » en 2020 et « Turning to Crime » l’an dernier. Les titres extraits de « Whoosh ! » : « No Need to Shout », « Nothing at all”, “Throw My bones” tiennent ainsi parfaitement la route.
Purple nous offre un très joli « Uncommon Man » dédié à leur fabuleux organiste décédé Jon Lord. « When a Blind Man Cries » superbe ballade sortie en face B d’un quarante-cinq tours à l’époque de « Machine Head » s’avère l’un des grands moments de la soirée.
Les Anglais ne joueront ce soir-là qu’un seul titre de leur période 80’s : le très bon « Perfect Strangers » tiré de l’album du même nom avant de tirer leur révérence sur les inusables « Space Truckin » et un très bon « Smoke on the Water ».

Le combo revient pour un superbe rappel avec d’abord le medley « Caught in the act » avec « Going Down », « Green Onions » (l’un des morceaux phares des mods) et « Dazed and Confused » de Led Zep suivi d’une autre reprise, l’excellent « Hush » de Joe South que l’on trouvait sur le premier album du groupe, « Shades of Deep Purple » paru en 1968.
La soirée est conclue par un autre incontournable : « Black Night » tiré du célèbre « In Rock ».

En conclusion un concert très agréable avec un groupe qui semble prendre toujours autant de plaisir à se produire sur scène. Si l’on voulait faire la fine bouche on pourrait dire que les soli (guitare, basse, clavier) sont parfois un peu longs mais bon, on est un groupe 70’s ou on ne l’est pas.
 
Critique : Pierre Arnaud
Date : 6/7/2022
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