Live Report

MENNECY METAL FEST 2023 - JOUR 3 - 10/9/2023

 
Cette troisième journée du Mennecy Metal Fest débutait par un nouveau set des ukraino-polonais de Karpathian Relict que l’on avait découvert la veille. Sur la grande scène leur tech/death sonnait encore mieux que sur la petite. Le groupe donnait ainsi un concert encore meilleur que celui du samedi soir qui nous avait pourtant enthousiasmé. Une vraie belle découverte que ce groupe.
Je manquais le set de NZGL pour cause d’interview avec Karpathian Relict et revenait pour le début de celui d’Après moi le déluge. Ce groupe doom composé de Olivier Verron de Conviction ( ex Temple of baal, groupe black culte) et de la chanteuse Karen Hau propose un projet extrêmement complexe : adapter la musique de Gabriel Fauré dans une version doom metal. Connaissant le talent des deux on se doute que le projet sera à la hauteur de leurs ambitions et c’est effectivement le cas. Après moi le déluge retranscrit parfaitement la finesse des mélodies de Fauré et l’équilibre de ses compositions et en donne une version aussi sombre que superbe.

Pleasure to kill qui suit donne un superbe concert de thrash old-scool. Dévastateur et puissant leur set vous fonce en pleine gueule tel un bulldozer. PTK n’a plus rien sorti depuis leur superbe album « Sédition » en 2015. On espère vraiment que les orléanais nous offriront un nouveau disque très bientôt. Waking the Misery qui suit donne dans le metal-core. Le groupe nous offre un très bon set bien carré et efficace alliant puissance et mélodies.
Je n’accroche pas trop au concert de Savage Annihilation mais je dois avouer être assez réfractaire au genre grind-core et donc guère objectif.
Moonreich seule formation black programmé durant ces trois jours donne un concert superbe. Leur récent « Amer » est un excellent album et la formation parisienne reste fidèle au black originel : glacial, sombre et froid. Magistral.
Et on continue en beauté avec le set de Hysteria qui restera lui aussi comme l’un des plus beaux de ces trois jours de fest. La formation de la banlieue lyonnaise nous offre un concert d’une intensité incroyable. Leur brutal death est une vraie splendeur, à la fois puissant et émotionnel. Un très grand groupe qui mériterait un plus grand succès.

Je n’attends rien de particulier du concert des Ramoneurs de Menhir et celui-ci me procure des frissons. Loran n’a au cours de sa vie jamais retourné sa veste, fait assez rare pour être souligné. Comme à l’époque des Beru c’est un message anti-fasciste, anarchiste et féministe qu’il délivre. Musicalement c’est puissant, fun et festif. Le « Vivre Libre ou Mourir » des Beru est joué avec la même rage et la même énergie qu’en 86. Sans aucun doute l’un des grands moments du festival avec un public en folie et une énergie comme aux plus belles heures du punk.
La soirée qui a déjà été superbe continue dans ce même niveau d’excellence avec le concert de No Return. Formation culte du thrash/death français No Return a sorti l’an dernier un excellent « Requiem » qui montre que le poids des ans n’a pas prise sur eux. Plus de trente ans après leur premier album studio « Psychological Tormant » No Return reste sans conteste une valeur sûre du metal français. Un show de grande qualité.

Et on termine en apothéose avec le dernier concert de la soirée et du festival : celui de Rotting Christ. Depuis leurs débuts il y a trente ans de cela les Grecs ont évolué musicalement et sont aujourd’hui assez loin du black des premiers albums. Rotting Christ aujourd’hui est sans doute au sommet de son art. Sakis et sa bande ont inventé un style musical qui leur est propre et que l’on peut voir comme un mélange de black et de musiques tribales. Assister à un concert de Rotting Chist c’est bien plus qu’assister à un simple concert. C’est vivre une sorte de cérémonie mi païenne, mi religieuse. Ce show amène à une sorte de transcendance, à un sentiment proche de l’extase. Grandiose.
 
Critique : Pierre Arnaud
Date : 10/9/2023
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