Interview
DUSK OF DELUSION (2020) - Matthieu Morand (Guitare)
Après un premier disque fort intéressant sorti en 2018, « F(Unfair) », les Nancéens nous reviennent aujourd'hui avec un nouveau concept album (« Watch your 6 ») centré cette fois autour du théme de la Grande Guerre. Souvent étiqueté neo-metal, le groupe prouve avec cet opus qu'il ne peut être réduit à cette étiquette. Rencontre à Paris avec leur guitariste Matthieu Morand.
« Comment avez-vous pensé ce nouvel album par rapport à « F(Unfair » ?
« On a voulu faire quelque chose de très différent musicalement. Dans la façon de traiter les compos, par exemple. Pour le premier album, on avait écrit les morceaux rapidement pour pouvoir partir en tournée le plus vite possible. Là, l'approche a été différente. »
« Il y a toujours chez vous cette influence néo-metal à la Korn, Slipknot mais j'ai l'impression qu'avec ce disque votre horizon musical s'est élargi. »
« C'est vrai. On joue ensemble depuis le lycée. On se connait bien et on a progresssé à jouer ensemble depuis toutes ces années. Forcément avec le temps notre horizon musical se développe. Il y a par contre des choses immuables chez Dusk of Delusion : nous ferons toujours des concepts-albums, le premier en était un, celui-ci aussi et les prochains le seront. Nous sommes fans des concepts-albums des groupes de rock progressif ou de metal prog. »
« Comment vous est venue cette idée de concept-album sur 14-18 ? »
« Benoit, notre chanteur est prof d'histoire-géo et passionné par cette guerre. Notre région, la Lorraine a énormément souffert de 14-18. Les stigmates de cette guerre sont toujours présents plus de cent ans après. Elle reste dans l' inconscient collectif lorrain. On a voulu parler des sentiments qui ont traversé les gens qui l'ont vécu : la colère, l'amour, la haine. Nous voulions parler de la guerre vécue à travers les points de vue, les sentiments et le ressenti de différentes personnes. Pour « Letters to C », les correspondances de poilus ont été une grosse source d'inspiration. »
« Vous parlez des sentiments de soldats de différentes nationalités. »
« Oui, du soldat français mais aussi de l'anglais, du russe, du serbe, de l'allemand car ces sentiments sont universels. »
« Vous avez sorti une vidéo le 6 Mars dernier de « Letters to C » . Vous avez travaillé avec une asso de reconstitution historique sur le clip. »
« Oui, nous les avons contactés pour savoir si cela pouvait les intéresser de travailler avec nous sur cette vidéo. C'est une asso reconnue sur le sujet. Nous sommes allés réaliser la vidéo à 50 kms de Reims dans une tranchée qui reproduit à l'identique une tranchée de 1915. Nous avons eu deux jours de tournage, ce qui est bien. On a voulu être le plus fidèle possible à ce que pouvait être le quotidien des soldats dans une tranchée durant la Grande Guerre. On a évidemment fait un clip en costume. »
« Votre premier album était très mélodique. Celui-là l'est aussi. C'est un aspect important de votre musique, il me semble. »
« Tout à fait. Mais c'est inconscient. On n'y pense pas à l'avance. C'est peut être le jeu à deux guitares qui amènent cela. »
« Il y a dans votre son un côté hard-rock 80's. »
« Oui qui est totalement assumé. Il y a de grandes différences d'âge parmi les différents membres du groupe. Les plus anciens comme moi ou Julien aimons beaucoup le hard-rock des années 80. Les
plus jeunes dans le groupe n'ont pas grandi avec Maiden. Mais oui il y a un côté Black Sabbath chez Dusk of Delusion, c'est clair. »
« Vous avez été dans la prise de risque avec cet album. »
« C'est vrai. On a essayé des choses nouvelles comme de faire un morceau comme « Verdun » qui dure dix minutes. Nous ne nous sommes pas fixés de limites. »
« Vous êtes de Nancy. Il y a une grosse scène metal en Lorraine. »
« Oui mais comme ailleurs il y a de moins en moins de salles où jouer. On pense souvent qu'il est plus facile pour les groupes lorrains de jouer en Allemagne mais je n'y ai jamais joué. J'ai fait des concerts en Suisse, au Luxembourg mais jamais en Allemagne. »
« Vous avez récemment ouvert pour Mass Hysteria. Cela a été une bonne expérience pour le groupe, j'imagine. »
« Clairement. On a joué à l'Autre Canal à Nancy qui est une grosse salle. Certes le public de Mass était venu pour eux, ce qui est normal mais notre set a été très bien reçu. Cela fait plaisir. On a envie de jouer comme ça dans de grosses salles. La scène, c'est vraiment notre truc. On a déjà des dates prévues en Mai.»
« En première partie de Mass, tu as joué avec un badge de l'université sur la sangle de ta guitare. »
« Je suis responsable du service scolarité de l'UFR Arts, Lettres et Langues de Nancy. Il y a quatre mille cinq cent étudiants. Je suis fier de travailler là, donc je voulais le montrer. On pense souvent que les mettaleux ne sont pas intellos mais je connais quelqu'un qui est en train d'écrire sa thése de doctorat sur l'esthétique du black metal. A l'Université on prend trop souvent le metal sous l'angle sociologique.»
« Comment avez-vous pensé ce nouvel album par rapport à « F(Unfair » ?
« On a voulu faire quelque chose de très différent musicalement. Dans la façon de traiter les compos, par exemple. Pour le premier album, on avait écrit les morceaux rapidement pour pouvoir partir en tournée le plus vite possible. Là, l'approche a été différente. »
« Il y a toujours chez vous cette influence néo-metal à la Korn, Slipknot mais j'ai l'impression qu'avec ce disque votre horizon musical s'est élargi. »
« C'est vrai. On joue ensemble depuis le lycée. On se connait bien et on a progresssé à jouer ensemble depuis toutes ces années. Forcément avec le temps notre horizon musical se développe. Il y a par contre des choses immuables chez Dusk of Delusion : nous ferons toujours des concepts-albums, le premier en était un, celui-ci aussi et les prochains le seront. Nous sommes fans des concepts-albums des groupes de rock progressif ou de metal prog. »
« Comment vous est venue cette idée de concept-album sur 14-18 ? »
« Benoit, notre chanteur est prof d'histoire-géo et passionné par cette guerre. Notre région, la Lorraine a énormément souffert de 14-18. Les stigmates de cette guerre sont toujours présents plus de cent ans après. Elle reste dans l' inconscient collectif lorrain. On a voulu parler des sentiments qui ont traversé les gens qui l'ont vécu : la colère, l'amour, la haine. Nous voulions parler de la guerre vécue à travers les points de vue, les sentiments et le ressenti de différentes personnes. Pour « Letters to C », les correspondances de poilus ont été une grosse source d'inspiration. »
« Vous parlez des sentiments de soldats de différentes nationalités. »
« Oui, du soldat français mais aussi de l'anglais, du russe, du serbe, de l'allemand car ces sentiments sont universels. »
« Vous avez sorti une vidéo le 6 Mars dernier de « Letters to C » . Vous avez travaillé avec une asso de reconstitution historique sur le clip. »
« Oui, nous les avons contactés pour savoir si cela pouvait les intéresser de travailler avec nous sur cette vidéo. C'est une asso reconnue sur le sujet. Nous sommes allés réaliser la vidéo à 50 kms de Reims dans une tranchée qui reproduit à l'identique une tranchée de 1915. Nous avons eu deux jours de tournage, ce qui est bien. On a voulu être le plus fidèle possible à ce que pouvait être le quotidien des soldats dans une tranchée durant la Grande Guerre. On a évidemment fait un clip en costume. »
« Votre premier album était très mélodique. Celui-là l'est aussi. C'est un aspect important de votre musique, il me semble. »
« Tout à fait. Mais c'est inconscient. On n'y pense pas à l'avance. C'est peut être le jeu à deux guitares qui amènent cela. »
« Il y a dans votre son un côté hard-rock 80's. »
« Oui qui est totalement assumé. Il y a de grandes différences d'âge parmi les différents membres du groupe. Les plus anciens comme moi ou Julien aimons beaucoup le hard-rock des années 80. Les
plus jeunes dans le groupe n'ont pas grandi avec Maiden. Mais oui il y a un côté Black Sabbath chez Dusk of Delusion, c'est clair. »
« Vous avez été dans la prise de risque avec cet album. »
« C'est vrai. On a essayé des choses nouvelles comme de faire un morceau comme « Verdun » qui dure dix minutes. Nous ne nous sommes pas fixés de limites. »
« Vous êtes de Nancy. Il y a une grosse scène metal en Lorraine. »
« Oui mais comme ailleurs il y a de moins en moins de salles où jouer. On pense souvent qu'il est plus facile pour les groupes lorrains de jouer en Allemagne mais je n'y ai jamais joué. J'ai fait des concerts en Suisse, au Luxembourg mais jamais en Allemagne. »
« Vous avez récemment ouvert pour Mass Hysteria. Cela a été une bonne expérience pour le groupe, j'imagine. »
« Clairement. On a joué à l'Autre Canal à Nancy qui est une grosse salle. Certes le public de Mass était venu pour eux, ce qui est normal mais notre set a été très bien reçu. Cela fait plaisir. On a envie de jouer comme ça dans de grosses salles. La scène, c'est vraiment notre truc. On a déjà des dates prévues en Mai.»
« En première partie de Mass, tu as joué avec un badge de l'université sur la sangle de ta guitare. »
« Je suis responsable du service scolarité de l'UFR Arts, Lettres et Langues de Nancy. Il y a quatre mille cinq cent étudiants. Je suis fier de travailler là, donc je voulais le montrer. On pense souvent que les mettaleux ne sont pas intellos mais je connais quelqu'un qui est en train d'écrire sa thése de doctorat sur l'esthétique du black metal. A l'Université on prend trop souvent le metal sous l'angle sociologique.»
Critique : Pierre Arnaud
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