Chronique

ONIRIK ILLUSION - THE 13TH HOUR / Autoproduction 2017

Ce n’est pas le style musical vers lequel je me penche naturellement… Mais là, quelle surprise ! C’est terriblement sombre et ensorcelant !

Onirik Illusion naît en 2006, mais c’est en 2008 qu’il sort son premier EP. Ce qui lui permet de se produire sur la scène du Triel Open Air Festival en 2009. Les années passent et de nouvelles personnalités rejoignent le trio de base. C’est ainsi que le groupe maintenant composé d’un batteur, un claviériste, un bassiste, une guitariste, une chanteuse et une violoniste (qui prête également sa voix sur quelques morceaux) est maintenant au complet et décide de sortir son premier album en 2017.

A en voir la pochette de l’album (très réussie par ailleurs), on a l’impression de faire un voyage dans le temps, dans les bas-fonds du vieux Londres … Pourvu qu’on n’y croise pas le chemin de Jack l’éventreur …

Cette impression est renforcée avec Prelude par ces paroles « Bienvenue à toi, âme esseulée, qui cherche dans l’ombre une lumière, pour que ne sombre et ne se perde ton humanité. Suis nous un instant dans ce voyage au cœur du temps et de l’imaginaire, là où la réalité se fond en chimères. Explore avec nous, âme en peine, les tourments de la conscience humaine. Bienvenue, là où se perd, en cette antre fantastique, la raison. Bienvenue dans l’univers d’Onirik Illusion… », par cette musique inquiétante, sur un fond de pluie battante et de clocher sonnant 13 fois… C’est avec quelques notes de piano que débute le second morceau Without wings, dès le couplet, une ambiance plus imposante se fait sentir avec des paroles murmurées dans un premier temps, faisant ensuite place à un chant saturé, puis … oh ? Un chant lyrique ! Quel contraste ! Et ce violon accompagné de cette guitare et de cette basse ! Un bien succulent mélange !! Un moment de douceur et d’émotions se fera sentir sur My Autism. C’est calme et mélodieux, l’harmonie du chant et des instruments nous plonge dans une sorte d’apaisement assez intense, il faut dire. S’ajoutent quelques touches musicales plus puissantes pour rappeler le mal-être exprimé à travers les textes. L’intro d’Agoraphobia nous plonge dans une atmosphère oppressante, on se retrouve transporté dans les rues d’une grande ville, en pleine heure de pointe, au beau milieu d’une foule. Un morceau délivrant un climat étouffant, malsain, en parfaite adéquation avec ses paroles. C’est également un titre assez paradoxal avec le précédent, ce qui nous démontre que le combo peut nous apporter toute une palette d’émotions contradictoires. Puis, il continuera d’ailleurs sur une note toute aussi malfaisante sur Sad World, dans lequel le trio clavier/guitare/basse, impose un son brut et lourd, agrémenté d’une touche de violon qui nous communique peine et amertume, un titre encore très prenant ! On s’enfoncera encore un peu plus dans les ténèbres sur Last Souls. Un morceau très pesant, sur lequel le violon est cette fois moins prépondérant, probablement pour y laisser une dominante plus brute, le chant lyrique adoucissant déjà quelque peu le titre… Place maintenant à une rencontre surnaturelle sur Psychotic Vampire, avec cette voix sortie d’outre-tombe et cette énergie dégagée qui nous laisse un sentiment inquiétant, ce morceau en est captivant et ensorcelant. Comme si on était à la fois effrayé par ce vampire mais envouté et complètement à l’écoute de ce qu’il nous raconte. On continue nos rencontres avec un autre personnage légendaire sur Bathory, avec une sorcière cette fois, devant se nourrir du sang des nouveau-nés pour rester jeune. Un univers totalement magique, surnaturel !

Emporté par une mélodie morose et des textes emplis de souffrance… La façon dont est abordé ce morceau est surprenante en fait, car on éprouverait
presque de la peine pour cette sorcière…C’est ensuite une âme en peine qui nous contera son désarroi sur No comment. Une âme esseulée, perdue dans un monde qu’elle ne comprend pas… La musique commence doucement, très doucement, puis le tempo s’accélère de plus en plus, comme si le personnage était immobile, spectateur de ce monde qui va trop vite et qu’il cherchait une issue. C’est saisissant parce qu’on laisse totalement notre imagination vagabonder… Le bruit d’une charrette qu’on tire, des chants religieux, c’est ainsi que débute Londres 1887. Musicalement, c’est pesant, incisif. En contraste avec un chant d’une pureté saisissante, puis cette histoire contée d’une jeune personne innocente et naïve rencontrant un être démoniaque dans les rues sombres de Londres de 1887, avec un chant saturé de cet être diabolique amenant à la rejoindre… C’est angoissant, menaçant… puis… le bruit d’une charrette qu’on tire, des chants religieux, c’est ainsi que se termine ce morceau… nous laissant imaginer le pire… Notre expédition surnaturelle nous conte maintenant une tragique histoire d’amour sur Ghost Soulmate, dans laquelle deux âmes-sœurs sont séparées par la mort. Musicalement, c’est un morceau plus énervé, comme si cet esprit était furieux de sa solitude soudaine. Notre prochaine entrevue sera avec une Druidess(e), une mélodie douce avec un air d’accordéon qui apporte beaucoup de plénitude pour débuter, puis s’ensuit une mélodie bien plus lourde, à la limite de l’étrange lorsqu’intervient la partie de la « druidesse ». Un morceau curieux et déconcertant… mais dans le bon sens du terme … Et cet opus se termine par Triskaidekaphobia (la phobie du chiffre 13). D’une parfaite logique pour un album se nommant la 13ème heure ! Rappelant la plupart des superstitions qui font que les plus pieux ont tellement peur de ce chiffre… Emmené par un riff vraiment sombre et un violon envoutant, ce morceau final clôture parfaitement cet album. Vous souvenez-vous du prélude qui débutait par en fond une pluie battante et un clocher sonnant 13 coups ? C’est également sous cette même pluie battante et sous ce 13ème coup de clocher que se termine cet opus, comme si notre périple avec Onirik Illusion n’avait duré qu’un court instant…

Conclusion : Et bien… Je me suis entièrement laissée transporter dans l’univers fantastique et intriguant d’Onirik Illusion. C’est à la fois très sombre et très apaisant et poétique ! On y sent des musiciens plus inspirés les uns que les autres. Captivant et original, cet opus est idéal pour accompagner les longues soirées d’hiver, lorsqu’on a envie de s’évader et de laisser place à notre imaginaire…
 
Critique : Anais
Note : 7/10
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