Chronique

SEPTICFLESH - INFERNUS SINFONICA MMXIX / Season Of Mist 2020

En son temps (et quand je parle de ce temps je parle en millénaires), la péninsule hellénique a rayonné, sur un bout de terre suspendu à la lumière du soleil. Bien que cet héritage soit encore très présent, il est tristement oublié par beaucoup. Mais nous ne sommes pas là pour raconter l’histoire de la Grèce, notre ami Florian ferait cela avec beaucoup plus de justesse et de talent. Non. Nous sommes ici pour parler musique.
Et c’est là que ma transition arrive. En l’an de grâce MMXIX (2019 si vous ne maîtrisez pas le romain) les grecs (donc) de SEPTICFLESH vont rappeler au monde entier « Greece is not Dead » en créant un cataclysme.
Le classique et le metal sont deux genres musicaux techniques et puissants, et pourtant si différents de prime abord. Mais de nombreux groupe nous ont prouvé que ces deux entités vivent en symbiose. Ce que peu ont fait en revanche c’est de marier les deux devant témoin. Metallica l’a fait, Dimmu Borgir l’a fait. Et c’est maintenant au tour de notre sombre quatuor d’officier lors de ce « Infernus Sinfonica MMXIX », enregistré à Mexico.

Accompagnés de 100 musiciens de la "Symphonic Experience Orchestra",  de l' "Enharmonía Vocalis Choir" et du "National University of Mexico Children’s and Youth Choir" (ça vous fera un peu travailler l'anglais), dire que SEPTICFLESH met les pieds dans les grands est un pléonasme.

Quitte à engager tout un orchestre, autant l'amortir. C'est pourquoi le groupe jouera uniquement des morceaux des quatre derniers albums (de « Communion » à « Codex Omega »).
Ma première écoute s’est faite avec mon Fiio M9 et mes écouteurs Erdre (non je ne fais pas de placement de produit, promis, c’est juste pour vous dire que les conditions étaient optimales). Et mon premier contact avec ce live est envoûtant. Jamais, je dis bien JAMAIS, je n’ai eu la chance d’écouter un son de cette qualité. On a tous écouté et vécu des concerts où la batterie est trop présente, la voix pas assez mise en avant etc. Et bien ici non. Tout est parfait. Même moi je n’arrive pas à y croire. Le cri des fans, la voix de Seth, la batterie de Krimh, l’orchestre, tout est en harmonie parfaite.
Sotiris, dont les apparitions sont rares, dégage un charisme indéniable, religieux, respectueux.

Les gros moments comme « Prototype » avec les chœurs d’enfants, les violons, le violent « Communion », le très grand « Dark Art », c’est un mixage d’un talent inouï où l’on ressent chaque émotion que la musique veut distiller et insuffler au moment. Seth n’est pas avare de mots, le public pas en manque de vie. Je parlais plus haut de symbiose et je confirme qu’elle est présent à chaque seconde de cette singularité. L’orchestre et le groupe, le groupe et le public. Connaissant déjà SEPTICFLESH en live, je peux vous assurer que la qualité qui est offerte à mes oreilles me permet d’écouter avec les yeux (ma confrérie connaît ce sentiment)
Le son est donc parfaitement ajusté mais quid du « vrai » visuel ? Époustouflant. Le cadre en est l’acteur principal. Le « Metropolitan Theater » de Mexico est vaste, majestueux et imposant avec ses colonnes écrasantes. Les lumières seront assez sobres, très solennelles en somme. A l’exception de quelques moments plus lumineux.
Bien évidemment qui dit théâtre dit places assises. Rassurez vous tout le monde se tiendra debout. Mais pas de circle pit ou slam et c’est tant mieux. Un événement comme celui ci se doit d’être respecté. Sans se laisser abattre, les mexicains mettront cette énergie au profit de leurs cordes vocales et de leur (potentielle) épicondylite. On se croirait dans un concert japonais : l’intégralité du public chante, lève les bras, headbang dans un dévouement admirable.

Fort de quinze titres, ce moment que je viens de vivre marque au fer rouge le fameux « SF » dans mon Univers. La prestance et le talent du groupe, la parfaite exécution du chef d’orchestre, les choristes, les musiciens, la liste peut continuer, mais vous aurez compris : la perfection. Plus d’un an de mixage, mais pour quel résultat ?? Divin. Si une telle entité existe, elle a octroyé sa bénédiction pour immortaliser un des plus grand groupe de la scène metal.

Je suis certes dithyrambique mais il s’est passé quelque chose. Si vous me connaissez depuis ces années (et je vous en remercie) je suis fan de Nightwish, mais jamais un live de ce groupe, que je porte aux nues, n’égale ni approche celui ci.
J’ai communié avec SEPTICFLESH une fois de plus. La beauté du classique, la rage du metal, le manichéisme ici, s’impose avec . Ainsi j’ai apaisé mes démons et embrassé mes anges. « Prometheus » en est le symbole. Merci.

Track-list

1. Intro
2. Portrait of a Headless Man (Codex Omega)
3. Martyr (Codex Omega)
4. Prototype (Titan)
5. The Pyramid God (The Great Mass)
6. The Enemy of Truth (Codex Omega)
7. Communion (Communion)
8. The Vampire from Nazareth (The Great Mass)
9. Dogma of Prometheus (Titan)
10. Lovecraft's Death (Communion)
11. Dante's Inferno (Codex Omega)
12. Persepolis (Communion)
13. A Great Mass of Death (The Great Mass)
14. Anubis(Communion)
15. Dark Art (Codex Omega)


 
Critique : SBM
Note : 10/10
Site du groupe : https://www.septicflesh.com/
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