Chronique

VIRGIN STEELE – VISIONS OF EDEN : The Lilith Project (A Barbaric Romantic Movie of the Mind) / Sanctuary Records 2006

Voici 5 longues années que je l’attendais après un ‘The book of burning’ par lequel j’ai découvert ce groupe unique, il m’a fallut 5 longues années pour enfin écouter une nouveauté de Virgin Steele. A noter que sous ce nom à rallonge se cache toute la ‘mégalomanie’ de David DeFeis qui signe à lui seul la compositions des 11 titres pour 80 minutes de musique, le chant (bien sur), le synthé et la production ! Trois fois rien quoi.
Donc que va t’on trouver dans cet album à la très jolie pochette (quoi que un peu mégalo là aussi).
 
L’histoire commence par un titre speed des plus Virgin Steele « Immortal i stand (the birth of adam). On retrouve la voix si particulière de David, les intonations de musique gréco-romaine et les refrains mélodiques et entêtants. Un début qui même s’il n’étonne en rien, en est pas moins intéressant. Certain pourrons regretter le manque flagrant de prise de risque mais bon là est un débat dans le quel je ne rentrerai pas. L’utilisation des orchestrations est toujours très subtile, étoffant bien la musique. Je le dis même si vous avez du le comprendre, les titres sont assez long ce qui peu lassez à la longue surtout quand on écoute l’album d’un seul trait mais séparément cela reste bien plus acceptable. 6’32 minutes de fait.      
« Adorned with the rising cobra » continue dans un titre plus porté par la voix de David DeFeis avec beaucoup de piano. En bref pour faire simple l’on retrouve ici la même structure que les titres d’un ‘Invitus’ par exemple. Très mélodique avec son faux rythme elle nous berce par ses mélodies et son chant mais te fait taper du pied par sa double qui ne s’arrête jamais.  Petit moment plus épique où l’on a droit au solo et autre passage plus couillu.
Encore un long moment avec ses 9’38 minutes porté par le talent intact d’un David DeFeis très en forme.
On r’accélère le rythme avec « The ineffable name » qui dépote bien avec son bon riff heavy. Toujours dans la même veine avec beaucoup de piano, ce titre apporte du rythme non négligeable à l’ensemble. David module sa voix à souhait entre passages hargneux et moments calmes sublimes. Du grand DeFeis assurément ! Par contre le mixage laisse à désirer car la batterie est très lointaine (on dirait presque une boite à rythme), la guitare tante de s’en sortir alors que la voix, les orchestrations et le piano sont tous devant. Bref David c’est mis en avant.
« Black light on black » poursuit dans un mouvement épique dans un mid tempo sympa avec un refrain speed et hargneux ou notre homme multiplie les ‘fuck’ chose peu habituelle. Un petit gros air de Manowar (première période) lorgne sur ce titre ce qui n’est pas pour me déplaire étant un grand admirateur des ‘Kings of métal’. Passage plus calme avec piano voix et batterie dans la veine d’un Queen surprenant mais très bien fait et plaisant avant la dernière avalanche d’un refrain décapant. « Bonedust » se fait plus heavy moderne avec un bien bon riff mais rassurez vous cela reste du Virgin Steele à 100%. Pour ne pas se déshabituer nous avons droit au moment calme avec de jolis passages de guitares.
Place à « Angel of death » une jolie intro avec orchestrations et chœurs façon empire Romain débute cette très jolie chanson. David arrive posé dans une ambiance calme, prenante,  puis dans un style plus guerrier nous entamons cette ballade épique et touchante. David est parfait en émotion et justesse, le refrain somptueux fait un effet bœuf : un haut moment de l’album !
« God above god » débute sur de très jolis arpèges de guitare sèche. Un moment qui rappelle les concerts acoustiques que le groupe (enfin le duo) avait donner en France. Encore une fois pas de faute de goût là dedans. Un merveilleux moment porté par l’organe sublime d’un David Defeis émouvant. La fin électrique n’en est que plus intense, le deuxième très haut moment de l’album !
Aller fini la rigolade romantique on reprend ses testicules et on se fait plus féroce pour « The hidden god » un titre là encore dans la plus pure tradition Virgin Steele qui rappellera les albums ‘The house of Atreus part I et II’. Malheureusement sans réel rythme ce titre fait un peu lourd surtout vu la durée. Dommage car il y a quand même de bons moments.        
« Childslayer » elle reprend du rythme et te fait taper du pied : un bon titre qui te réveille avec sa batterie syncopée. De bon moment speed qui n’oublie pas la mélodie car oui il reste toujours de superbes touches mélodiques que le sieur David distille avec brio. Un super titre !
« When dusk fell » débute sur une guitare sèche bien douce tout comme la voix. Plonger dans ces moments si agréable on imagine sans mal l’intensité de l’histoire. Une troisième ballade en un rien en plus qui passe super bien car encore une fois superbe et magnifiquement interprétée.
Pour terminer notre histoire rien de tel que la titre track « Visions of eden » tout d’abord au piano puis le métal reprend ses droits avec ce bon brûlot de heavy épique et mélodique. Le refrain te rentre directement dans la tête les changements de rythme passent comme une lettre à la poste, voilà une bien belle conclusion truffée de belles parties musicales.
 
Conclusion : Virgin Steele nous pond un album fort complexe avec de très bonnes chansons mais surtout trop long. A trop vouloir en faire on fait de bon trucs mais beaucoup trop lourd à digérer en un coup. Un album à écouter une bonne dizaine de fois au calme sans arrêt pour pouvoir en découvrir le réel potentiel. Certes surfait mais fait avec les tripes ce ‘Visions of eden’ prouve à quel point Virgin Steele et son mentor David DeFeis sont unique et indispensable à la scène métal. En espérant ne pas attendre 5 nouvelles longues années un remplaçant digne de ce nom et si possible un poil plus novateur aussi !!
 
Critique : Guillaume
Note : 8/10
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