Live Report

WHILE SHE SLEEPS - LANDMVRKS - Le Trabendo - Paris - 1/2/2019

 
En attendant la sortie de leur prochain album « So What », le quintette de Sheffield While She Sleeps s’offrait un Trabendo plein. Enfin je dis plein, non, plein à craquer, blindé, super saturé, tout simplement au bord de l’explosion.

Alors certes c’était plus un mini-festival qu’un concert, vu qu’en ce vendredi 1er février les hostilités commençaient à 18h30 (ouverture des portes) et qu’il y avait quatre groupes à l’affiche. Résultat des courses quand les Français de Landmarkvs attaquent à 19h la salle est déjà presque pleine. A croire que tout le public avait au choix : demandé un congé l’après-midi, perdu son boulot, fui son lycée et donc séché les cours ou encore oublié malencontreusement le dernier TD de la journée à la fac. Oui parce qu’en terme de moyenne d’âge, non seulement c’est plein mais ça fédère un peu tous les âges et des profils très différents. Dans la salle, on croise de la parisienne étudiante sup’ de co endimanchée et des vieux coreux tatoués au visage, le tout dans une ambiance bon enfant et détendue alors qu’au mètre carré il y a autant de monde que dans la ligne 2 aux heures de pointe un jour de grève. Le Metalcore est l’avenir de la diplomatie je pense.

On pourrait penser que la présence d’un groupe français était une des raisons de la salle comble. Certes. Néanmoins comme ils sont de Marseille au fond, à Paris, c’est un groupe étranger comme un autre. Donc s’ils fédèrent ce n’est pas par l’origine mais bien par la musique et l’énergie. Un set court, efficace, à la hauteur des trois formations à suivre qui fait se dire que l’Hexagone n’a pas à rougir de sa scène qui déboite les cervicales. Ensuite assez rapidement, le plateau verra se succéder ensuite le Punk Mélodique ô combien classique mais efficace de Trashboat et le hardcore de Stray From the Path qui doit tellement à Rage Against The Machine que c’en est parfois gênant mais qu’on pardonne parce ça fait du bien et qu’on n’écoute pas du hardcore pour que ce soit original donc on s’en fout (un peu). Les trois premières parties passées le public reste souriant courtois et heureux (alors que vraiment la même concentration dans un train aurait déjà cherché à s’étriper avec les dents c’est dire si le métal est un genre qui apaise) et commence un peu à s’impatienter lorsque les héros de la soirée tardent un tout petit peu à se mettre en place.

Et les premières mesures du nouveau Anti-Social résonnèrent (à paraître donc sur le prochain album) et le public devint fou et le groupe mit un bordel monstre et ce fut grand jusqu’au bout. Vous savez qu’on pourrait s’arrêter là et ça décrirait parfaitement leur concert ? Bon ok, je vais pas faire ma saleté et je vais en dire un peu plus. While she Sleeps a donc joué les deux nouveaux singles de son prochain album, enfin les deux titres qu’ils ont dévoilés pour permettre aux gens de savoir qu’elle était la couleur du futur opus et ont joué aussi un petit florilège ma foi fort savoureux de leurs précédentes galettes (proximité de la chandeleur oblige je continue les blagues sur les crêpes, deal with it).

Eh bien, le mélange du tout fonctionne, à croire que le groupe n’a pas bougé depuis leur premier essai en 2012 (et pourtant si). Mais c’est encore frais, turbulent, foutraque agité et rienàfoutriste (mais joyeux), les mecs se rentrent dedans, le bassiste et le guitariste se vautrent successivement sur scène pendant « You Are We » en se prenant l’un après l’autre les pieds dans le pied de micro que leur chanteur avait « balancé » sur le plateau pour avoir les mains libres. C’est même pas qu’ils ne calculent pas, c’est qu’ils sont tellement fâchés avec les chiffres que rien ne les empêche de frôler avec l’infini à ce stade. Plus spontané ce sera dur. Le seul bémol ? C’est qu’au bout de neuf titres c’est le rappel et qu’au bout deux titres de rappel bah… on est tous rentrés chez nos mères donc ce fut certes d’une intensité rare et superbe mais aussi vachement trop court. Quatre groupes c’est cool mais un concert express c’est toujours rageant.
 
Critique : Thomas Enault
Date : 1/2/2019
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